La recherche universitaire en temps de pandémie
Plus organisée et… plus humaine
Gagner en efficacité et développer des liens encore plus forts au quotidien. Qui eût cru que la pandémie mondiale qui prévaut aurait engendré de tels impacts sur la recherche universitaire, quelques mois après le rétablissement progressif de ses activités, en mai dernier?
De l’aveu de deux équipes de recherche menant respectivement des travaux associés aux mécanismes de vieillissement du cerveau et au mieux-être et à la santé mentale au travail, bien que le raz-de-marée sanitaire qui secoue la planète depuis le printemps ait amené son lot de défis, des effets positifs bien tangibles en ont émané.
Se rapprocher dans l’isolement
Professeur-chercheur au Département de biochimie et de génomique fonctionnelle de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Benoit Laurent a lancé son laboratoire il y a moins de deux ans.
S’il reconnaît que le confinement et l’arrêt temporaire des activités de recherche ont isolé socialement et scientifiquement les gens de son laboratoire, il avance que cette situation inédite les a aussi amenés à se rapprocher :
Ça nous a forcés, le fait d’être séparés, à nous rapprocher, d’abord d’une manière virtuelle. Ces liens qu’on a créés, on continue aujourd’hui au quotidien à les développer. Maintenant, nos vies personnelles sont plus entremêlées grâce à la pandémie, et on partage plus au quotidien!
Ouvert sur l’international, le laboratoire du professeur Laurent accueille notamment des étudiantes et étudiants du Pakistan, de la France et du Mexique. Une belle richesse, qui a comporté son lot de défis au moment de l’avènement de la pandémie, alors que quelques-uns venaient tout juste d’arriver au pays :
Ça nous a permis de nous resserrer entre nous, de nous ouvrir à d’autres cultures et à d’autres environnements.
Innover et tirer profit de la situation
Le contexte inédit découlant de cette crise a par ailleurs poussé l’équipe de recherche du professeur Laurent à revoir son plan d’actions pour viser une obtention plus rapide des résultats de recherche. Planification plus serrée des expériences et des manipulations à accomplir, adaptation des horaires et suivis plus fréquents sont du nombre. Une situation aussi vécue par la professeure Nathalie Cadieux, du Département de management et de gestion des ressources humaines, de l’École de gestion.
Dès le début du confinement, son équipe de recherche s’est dotée de moyens pour pouvoir poursuivre ses travaux de manière efficace, malgré la situation :
Nous avons accéléré l’utilisation des outils technologiques qui étaient à notre disposition pour faciliter nos collaborations et nos échanges, et nous nous sommes préparés en amont aux étapes subséquentes.
Pour une première fois, une stagiaire du baccalauréat en administration des affaires a été embauchée pour prêter main-forte à l’équipe et faire avancer certains dossiers. La professeure Cadieux souligne que, pour cette étudiante, cette première incursion dans le milieu de la recherche universitaire lui a même donné le goût de poursuivre aux études supérieures!
Elle mentionne aussi que le contexte lié à la COVID-19 a mené à la création de nombreuses communautés de chercheuses et de chercheurs sur les réseaux sociaux, lesquelles permettaient un partage rapide des connaissances, au bénéfice de toutes et tous.
En définitive, malgré les défis et les incertitudes qu’entraîne cette situation inédite, force est de constater que, pour certains laboratoires et équipes de recherche, des effets positifs bien réels en ressortent, contribuant à faire progresser de belle manière la recherche universitaire.