L'UdeS à la finale canadienne du concours Map The System 2021
Entrepreneuriat social : un duo étudiant se penche sur les changements climatiques et le genre
Amandine Gournay et Adham Elshaer posent la question « Pourquoi les changements climatiques affectent-ils principalement les femmes alors que les décisions sont prises principalement par des hommes? ».
Map the system est un concours d’entrepreneuriat international organisé par l’Université d’Oxford qui vise à développer un regard systémique sur les enjeux sociaux. Or, pour s’attaquer aux grands défis, il faut acquérir une très bonne compréhension des problèmes qui se posent et de leur contexte, bien avant d’élaborer un plan d’affaires, de développer une technologie ou de réfléchir à une solution.
Les quatre équipes qui représenteront le Canada à la finale mondiale du 9 juin seront choisies au cours d’une compétition nationale, du 5 au 7 mai. Pour cette compétition, l’Université de Sherbrooke a choisi l’équipe formée de Amandine Gournay, diplômée de la maîtrise en environnement, et Adham Elshaer, doctorant en génie électrique et membre du Laboratoire Nanotechnologies et Nanosystèmes (LN2) et de l’Institut interdisciplinaire d'innovation technologique (3IT).
Le duo a travaillé sur la thématique des femmes et les changements climatiques. Il explore les fondements systémiques des changements climatiques dans le but de comprendre pourquoi ceux-ci affectent davantage les femmes, alors que les décisions prises à cet égard le sont principalement par des hommes.
Les changements climatiques ne sont pas neutres du point de vue du genre. Par exemple, dans les pays en développement, les femmes dépendent plus directement des ressources naturelles pour survivre. En cas de sécheresse prolongée, elles doivent parcourir de plus longues distances pour aller chercher de l’eau, ce qui les expose à un risque accru de violence sexuelle, rappelle
Amandine Gournay
On voit que l’intégration d’une perspective de genre dans l’adaptation aux changements climatiques est encore marginale aujourd’hui. Dans le monde, seuls 35 % des ministères du secteur de l’environnement disposent d’un point focal pour l’égalité des sexes.
Adham Elshaer
Accompagnement complet
Pour la deuxième année consécutive, l’UdeS a mis en place un programme d’accompagnement des étudiantes et des étudiants qui souhaitent participer à Map the system. Ce programme est ouvert à tous, peu importe le niveau d’étude, la faculté d’origine ou le sujet qui les inspire. Cet accompagnement est proposé par des personnes professeures, chercheuses et conseillères afin de couvrir tous les aspects d’une candidature : la communication, la sociologie, la pensée systémique et l’innovation.
« La pensée systémique nous invite à considérer les problématiques comme des émergences naturelles des relations entre les éléments d’un système », explique David King-Ruel, chargé de cours et mentor. « C’est en découvrant la structure des relations au sein d’un système que nous découvrons en quoi la situation actuelle, bien qu’elle soit parfois indésirable, fait un parfait sens. Avec cette compréhension, nous cessons de nous lamenter et de blâmer quiconque, car nous percevons comment agir pour faire en sorte de provoquer des changements durablement. »
Pour développer cette vision plus large, il faut réunir diverses disciplines et points de vue. C’est pourquoi l’équipe de mentors réunit des gens de tout acabit :
- Innovation : Miguel Aubouy, conseiller au Service d'appui à la recherche, à l'innovation et à la création
- Communication : Dany Baillargeon, professeur au Département de communication
- Environnement : David King-Ruel, chargé de cours au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable
- Sociologie de l’innovation : Céline Verchère, professionnelle de recherche et coresponsable de l’axe Impacts, usages et société de LN2
Expérience passionnante
En alliant l’opportunité offerte par le concours Map The System avec une équipe de mentors chevronnés de l’UdeS, nous pouvons offrir aux personnes étudiantes une occasion extraordinaire de se questionner sur les problèmes complexes et ainsi mettre en perspective les connaissances qu’elles ont accumulées tout au long de leur parcours.
Professeur Vincent Aimez, vice-recteur à la valorisation et aux partenariats
Venant d’un milieu axé sur les technologies, ce concours était pour moi une belle occasion de mieux comprendre les problématiques socioenvironnementales. De plus, la pensée systémique me sera utile dans mon travail en tant qu’ingénieur, lors du développement de solutions. Je suis très reconnaissant que l’UdeS m’ait proposé un accompagnement pour ce concours. C’est comme si on avait accès à un coffre à outils bien plus grand que tout ce que nous connaissions jusque-là.
Adham Elshaer, doctorant en génie électrique
Le concours a été une expérience passionnante. La pensée systémique éclaire les enjeux des changements climatiques et du féminisme d’une lumière qui était complètement nouvelle pour moi. J’ai appris tellement de choses sur ce sujet qui me tenait à cœur et sur la manière de le présenter.
Amandine Gournay, diplômée de la maîtrise en environnement