Recherche de stage
L'audacieuse recette de Marie-Florence Laforme
Ne pas se laisser abattre par un « non ». Mettre au point une meilleure stratégie. Avoir un front de bœuf et interpeler directement l’organisation de son choix sur LinkedIn. Ne pas avoir peur de rire de soi et aller jusqu’à s’autoproclamer « meilleure deuxième ». Devenir, au final, la seule et unique candidate envisageable pour un poste avant même le début des entrevues! Voilà comment Marie-Florence Laforme a obtenu le stage de ses rêves cet été au sein de l’agence créative Beauvoir.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, cette étudiante au baccalauréat en communication marketing a eu comme prolongement de la main droite son fidèle et indispensable téléphone cellulaire. « Je gère la page Facebook de la crèmerie familiale à Shawinigan depuis l’âge de 12 ans. Dernièrement, j’ai réussi à rejoindre plus de 40 000 personnes avec une publication sans verser un sou », raconte-t-elle fièrement.
Il allait donc pratiquement de soi que cet outil vital fasse partie de la stratégie lui permettant de sortir du lot lorsque viendrait le temps de dégoter ses stages coopératifs.
Je gère la page Facebook de la crèmerie familiale à Shawinigan depuis l’âge de 12 ans!
C’est donc à coup de stories sur Instagram que Marie-Florence a tenté d’attirer l’attention de l’employeur convoité lorsqu’elle était à la recherche de son premier stage comme gestionnaire des réseaux sociaux, l’été dernier. Malgré ses efforts, ce dernier s’est tourné vers une autre personne.
« J’avais demandé l’aide de mes abonnés pour créer un certain battage pour démontrer que je serais une bonne gestionnaire des médias sociaux. Ça avait assez bien fonctionné, et j’avais ensuite eu une bonne entrevue. Je n’ai pas été retenue malgré tout, et j’étais vraiment déçue », raconte l’étudiante de 22 ans, qui a finalement obtenu un stage ailleurs.
Ça m’a fait évoluer en tant que personne, philosophe-t-elle maintenant. Je me suis dit que je devais persévérer et que je n’avais rien à perdre à réessayer.
Coup de circuit
C’est justement cet échec ainsi qu’un cours en marketing où elle a appris les bases du storytelling, une technique qui consiste à raconter une histoire dans une argumentation destinée à la vente, qui ont permis à son initiative d'avoir le résultat escompté.
Après avoir déposé sa candidature sur la plateforme de placement Trivio, Marie-Florence a interpellé directement l’employeur visé sur LinkedIn, avançant au passage sept raisons pour lesquelles sa candidature devait être mise sur le dessus de la pile. Sa publication, un savant mélange d’humour, d’autodérision et de persuasion, a suscité plus de 450 réactions et 35 commentaires, en plus d'avoir été vue plus de 50 000 fois! C’est ce qu’on appelle un coup de circuit.
« Honnêtement, je pensais que ça se faisait assez couramment, mais à ma surprise, les gens ont trouvé ma démarche vraiment audacieuse. J’espérais que ma publication attire un peu l’attention, mais jamais autant que ça! », avoue la déterminée jeune femme, qui a reçu plus d’une dizaine d’offres d’embauches en messagerie privée à la suite de sa publication bien ficelée, mais surtout, réfléchie.
Premièrement, je suis allée voir le profil des gens chez Beauvoir, et j’ai remarqué que leur pastille photo était toujours sur fond bleu-vert. Comme j’ai un mur de la même couleur chez moi, j’ai eu l’idée de changer ma photo pour montrer que je faisais déjà partie de l’équipe, que j’étais proactive!
« Ensuite, je suis allée relire l’offre de stage, et j’ai examiné point par point les responsabilités de coordonnatrice marketing afin de rédiger un texte prouvant que je répondais à tous ces critères, tout en y mettant mon grain de sel et ma personnalité, poursuit-elle. Je n’ai pas hésité de parler du divorce de mes parents au point 1! Ça démontre que je suis transparente, et ça sort de l’ordinaire. »
Résultat de la démarche : aucune des 24 autres personnes qui avaient posé leur candidature pour le stage n’a eu la chance de rencontrer l’employeur en entrevue. Cette fois, Marie-Florence n’aura pas été la « meilleure deuxième ».
J’ai pris le risque que ma démarche soit perçue par certains comme étant non professionnelle. Mais on est 25 à avoir postulé et cette fois-là, c’est moi qui ai été choisie. C’est un super sentiment!