Lorsque le sport est une expérience rassembleuse et inclusive
La communauté étudiante de la FASAP initiée aux parasports
Pour la toute première fois, les 15 février et 23 mars derniers, l’organisme Parasports Québec a fait vivre aux membres de la communauté étudiante de la Faculté des sciences de l’activité physique (FASAP) une expérience originale et des plus concrètes. En effet, ils ont pu se mettre dans la peau de jeunes ou moins jeunes sportifs vivant avec un ou plusieurs handicaps, en pratiquant quelques-uns des sports adaptés.
C'est grâce à Anne-Josée Beaudoin, enseignante aux baccalauréats en kinésiologie et en enseignement en éducation physique et à la santé, que les étudiantes et étudiants des cours Éducation physique adaptée : Aspects physiques et intellectuels (EPS312) et Développement moteur (KIN330) ont pu se familiariser avec les sports adaptés.
L’objectif de la venue de l’organisme à l’UdeS était de faire en sorte que la communauté étudiante de la FASAP puisse découvrir ces sports, pour ensuite pouvoir mieux les enseigner et mieux intervenir avec des personnes vivant avec des déficiences ou des incapacités physiques. Elle a ainsi eu la chance de pratiquer les sports suivants : la paranatation, le basket-ball en fauteuil roulant, le volleyball assis et le boccia. De plus, ces visites ayant été précédées par une conférence plus tôt dans la session hivernale, les étudiantes et étudiants ont pu mettre à profit la théorie étudiée préalablement.
Parasports Québec est l’organisme officiel qui régit le sport en fauteuil roulant. Il chapeaute les disciplines suivantes : le basket-ball en fauteuil roulant, le curling en fauteuil roulant, le para-athlétisme, le powerchair soccer, le rugby en fauteuil roulant et le tennis en fauteuil roulant.
La chargée de cours Anne-Josée Beaudoin explique : « Je voulais mettre les étudiantes et étudiants en enseignement en éducation physique et à la santé dans la situation d’une personne vivant avec une incapacité ou une déficience pour qu’ils puissent comprendre un peu mieux. Je voulais aussi leur permettre de voir comment ils pourraient adapter leurs cours d’éducation physique pour favoriser l’inclusion de jeunes vivant avec des troubles physiques ou moteurs. »
Ils ont par ailleurs pu réaliser que tous peuvent participer aux activités adaptées, incluant ceux et celles ne vivant pas avec une incapacité ou une déficience.
Pour les étudiantes et étudiants en kinésiologie qui s'intéressent au développement moteur, cette expérience leur a permis de mieux comprendre le développement moteur « normal ».
En étant privés d’une fonction dans une activité adaptée (comme l’usage des jambes en basket-ball en fauteuil roulant), ils peuvent réaliser l’implication de cette fonction dans le développement "normal " C’est quand on en est privé que l’on réalise l’importance et la chance d’avoir une fonction, un sens ou une capacité dans l’ensemble des activités quotidiennes.
Anne-Josée Beaudoin, chargée de cours à la FASAP
Chose certaine, cela leur permettra de pouvoir agir comme « pont » durant leur vie professionnelle entre les personnes vivant avec un handicap, qui pratiquent moins d'activité physique que la population en général, et les activités physiques adaptées.
Cette expérience pratique fut un réel succès. Les étudiantes et étudiants ont unanimement affirmé que le fait d’avoir pratiqué ces sports adaptés, combiné aux apprentissages théoriques, leur aura permis de mieux savoir comment intervenir avec une clientèle vivant avec des déficiences physiques ou motrices. La formation leur a également permis de découvrir des façons d’adapter certaines activités avec une telle clientèle. Ainsi, ils ont acquis une expérience unique et une nouvelle perspective sur les problèmes rencontrés par les jeunes vivant avec un handicap, ce qui leur permettra d’inclure des activités qui ne sont généralement pas considérées dans les cours d’éducation physique.
Ce cours est un exemple concret du lien important que la FASAP entretient constamment entre la théorie et la pratique, puisque les étudiants ont pu expérimenter eux-mêmes des sports adaptés pour mieux comprendre les enjeux auxquels sont confrontés des jeunes vivant avec des déficiences physiques ou motrices. Comme dans la majorité des cours qui sont enseigné à la FASAP, les apprentissages se font dans l’action!
Pour les membres de la communauté de la FASAP qui a vécu l’expérience avec nous, ils ont pu tester les adaptations de règles ou de positions. Ils savent maintenant qui nous sommes, et que nous pouvons leur servir d’outil de référence durant leur carrière. Nous espérons certainement être de plus en plus contactés par des professeurs d’éducation physique, des kinésiologues et même des physiothérapeutes pour inclure les jeunes en situation de handicap dans des activités sportives, au lieu de les laisser de côté à faire des mathématiques ou du français, par exemple.
Alexis Boulenger, coordonnateur du programme Au-delà des limites, Parasports Québec