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Portrait de diplômée 2023

Rêver d’études au Québec et en faire un projet de vie

Élise Benamer vient de terminer une maîtrise en littérature canadienne comparée avec une spécialisation en traduction.
Élise Benamer vient de terminer une maîtrise en littérature canadienne comparée avec une spécialisation en traduction.
Photo : Michel Caron - UdeS

Tous les chemins mènent à Rome. C’est d’autant plus vrai pour Élise Benamer, qui n’a pas laissé les revers et les détours l’écarter de son but, celui d’étudier à la maîtrise en traduction. Sauf que sa destination se trouvait à quelques milliers de kilomètres de sa banlieue parisienne, de l’autre côté de l’Atlantique, ici même, à l’UdeS!

Ce qui ne devait être qu’une session d’échange est devenu un projet de vie pour l’étudiante à la maîtrise à la Faculté des lettres et sciences humaines.

Mon père me parlait beaucoup du Québec après y avoir séjourné pendant environ 3 mois lorsque j’avais 10 ans. Quand j’ai choisi de clore mes études de premier cycle par une session d’échange, tout le monde me conseillait de rester en Europe dans le cadre du programme Erasmus, vu la simplicité des démarches.

Mais son idée était fixée. Elle amorce donc sa demande d’échange au Québec, un processus comportant son lot de complexité administrative. « En France, il n’y avait pas vraiment de ressources disponibles pour m’aider. J’avais besoin d’obtenir un visa, de m’inscrire à l’assurance maladie et de fournir des preuves financières, mais je devais m’informer par moi-même, c’était compliqué. »

Élise arrive à l’UdeS en 2016 avec la ferme intention de tirer le meilleur de cette expérience. Pendant sa session en études anglaises, l’idée de poursuivre à la maîtrise en traduction littéraire et traductologie germe dans son esprit. Or d’autres embûches se dressent sur sa route :

Ma cote n’était pas assez forte, et ma licence n’était pas équivalente d’un bac ici. Ma demande d’admission à la maîtrise a donc été refusée.

Un détour méandreux, mais payant

S’accrochant à son projet, l’étudiante se retrousse les manches et bifurque vers la seule solution envisageable : recommencer ses études de premier cycle au Québec en s’inscrivant au baccalauréat. « Faire cette maîtrise me tenait à cœur! »

Pour des raisons financières et administratives, Élise se tourne vers l’Université Bishop’s pour faire un baccalauréat, sans jamais quitter des yeux son rêve ultime : être admise à la maîtrise à l’UdeS.

J’ai travaillé tellement fort! Au début j’avais de la misère parce que le système d'éducation du Québec n'est pas le même qu'en France, alors ça m’a demandé beaucoup d’adaptation. J’étais moins bonne que les autres; j’ai vraiment vécu le syndrome de l’imposteur.

Au fil des sessions, à coup d’efforts acharnés, sa moyenne grimpe en flèche. Si bien que sa deuxième demande d’admission à la maîtrise à l’UdeS est aussitôt acceptée. « Et voici qu’aujourd’hui, j'obtiens mon diplôme de maîtrise! »

Dans le cadre de son projet de recherche, Élise a étudié le roman Shut Up You’re Pretty, de Tea Mutonj, en proposant une traduction d’une partie de l’ouvrage, puis en analysant notamment les éléments implicites et les non-dits. Elle donnera d'ailleurs une conférence cet automne au sujet de son mémoire, en collaboration avec le centre de recherche VersUS.

Leçon de résilience

Si c’était à recommencer, est-ce qu’Élise ferait les choses différemment concernant ses études au Québec? « En arrivant ici, je savais que j'étais résiliente; aujourd'hui, je sais que je le suis encore plus! Ça n’a pas toujours été facile psychologiquement et financièrement, je devais me débrouiller seule et travailler tout en étudiant. Mais j’étais bien entourée : j’avais un soutien inconditionnel de mes parents à l’étranger, et j’ai aussi rencontré mon conjoint ici – c’est un Sherbrookois pure laine! »

Malgré la distance géographique qui la séparait de sa famille, Élise s'est sentie bien entourée tout au long de ses études.
Malgré la distance géographique qui la séparait de sa famille, Élise s'est sentie bien entourée tout au long de ses études.
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS

« À l’Université de Sherbrooke, j’ai étudié avec les meilleurs professeurs et professeures, et j’ai eu accès à plein de services, comme l’incroyable Centre sportif. Les services offerts ici, je pourrais en parler pendant des heures. »

Par ailleurs, Élise se dit privilégiée d’avoir eu la chance d’étudier au Québec. « Le système d'éducation est incroyable. C’est cher pour les étudiants internationaux, mais c’est enrichissant. »

En route vers la Collation des grades 2023

Le 23 septembre prochain, Élise Benamer deviendra une fière diplômée de deuxième cycle en littérature canadienne comparée avec une spécialisation en traduction. Pour la suite, elle espère se trouver un emploi en francisation ou en traduction. « Je viens de commencer les démarches pour obtenir mon permis de travail, ce qui me permettra éventuellement de demander ma citoyenneté canadienne. »

Même si elle ressent déjà la nostalgie de son parcours à l’UdeS, ce n’est peut-être pas la fin pour autant. « Je suis triste de quitter… Mais je vais peut-être revenir quand j'aurai la résidence permanente, pour faire un doctorat. »

Au plaisir de te recroiser, Élise, dans le corridor d’une faculté ou au carrefour d’un nouveau projet.


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