Portrait de diplômée 2023
Sortir le génie de sa boîte pour en faire des bulles
Les mouvements et la mécanique du corps humain ont toujours fasciné Sara Houde. Pour celle qui faisait tourner des ballons sur son nez dans une troupe de cirque au Saguenay, étudier en génie mécanique semblait tout indiqué. À l’approche de la collation des grades, cette créative sensible, qui a finalement diplômé en génie électrique, raconte comment son parcours au baccalauréat lui a permis d’appliquer son potentiel artistique en faveur de la science.
D’aussi loin qu’elle se souvienne, Sara accorde une grande place aux arts dans sa vie. D’abord, le dessin, à travers lequel elle s’exprime déjà toute jeune. Puis, les arts circassiens, qu’elle découvre à la fin de son secondaire et expérimente jusqu’à son entrée à l’université. En compagnie d’autres amuseurs publics, elle sculpte des ballons qui font la joie des enfants et joue les acrobates en s’élançant au trapèze.
Après avoir entamé un parcours collégial en techniques de réadaptation physique, puis en sciences de la nature, elle souhaite poursuivre des études universitaires qui lui permettront de conjuguer créativité, logique et corps humain. Elle dépose alors une demande d’admission en génie mécanique à l’UdeS, intéressée par son cheminement avec concentration en bio-ingénierie. Elle est alors sur une courte liste d’attente, mais l’absence de désistements dans le programme l’amène à plutôt opter pour le baccalauréat en génie électrique, qui offre également un module en bio-ingénierie.
Un début de trimestre difficile
Dès le début de son baccalauréat, réputé être exigeant, Sara éprouve des difficultés d’adaptation. Il lui est ardu de se concentrer, prendre des notes, gérer la pression des examens… mais surtout éviter de se comparer aux autres, pour qui tout semble plus facile. Aux prises avec un trouble déficitaire de l’attention (TDAH), elle réalise qu’elle doit complètement revoir sa façon d’apprendre si elle veut réussir.
M’équiper d’un iPad aura été la meilleure chose que j’aie pu faire pour gagner en efficacité. Je pouvais plus facilement prendre des notes tout en écoutant… et en faisant des schémas pour intégrer la matière.
Sara Houde, diplômée en génie électrique
Après un premier stage coopératif en usine, elle ressent une sorte de crise existentielle artistique. Le domaine du génie ne lui semble résolument pas suffisamment créatif pour alimenter sa fibre artistique. Elle s’accroche toutefois aux notions de programmation informatique liées à son programme, qui l’intéressent plus particulièrement, et qu’elle pourra expérimenter à travers ses prochains stages.
La programmation fait travailler le petit hamster dans ma tête, j’aime ça. C’est comme compléter un gros sudoku et écrire à ma façon une séquence logique.
Sara Houde
Le fait de participer à des activités qui n’ont rien à voir avec la sphère des études, comme les 5@8 entre amis et la pratique du ultimate frisbee au Centre sportif de l’UdeS, aide également l’étudiante à trouver la motivation et l’énergie nécessaires à la poursuite de son programme.
Un stage révélateur et déterminant
C’est toutefois son quatrième stage au Centre de recherche sur le vieillissement (CdRV) qui lui confirme qu’elle est bel et bien à sa place en génie. En compagnie d’une équipe agréable qui mène des travaux portant sur la mobilité des personnes aînées, elle participe à des projets multidisciplinaires stimulants, qui lui permettent de gagner en autonomie et en assurance.
Sa superviseure de stage, la professeure Karina Lebel, du Département de génie électrique et informatique à la Faculté de génie, devient une figure déterminante dans son cheminement. Constatant le potentiel énorme de Sara, cette dernière l’amène à explorer la vulgarisation scientifique par l’entremise de la bande dessinée.
Vulgariser le génie, ce n’est pas facile, et c’est pourtant essentiel. La bande dessinée est une façon de briser les barrières traditionnelles pour communiquer les sciences. Elle permet de rendre des concepts théoriques complexes accessibles au reste du monde.
Sara Houde
Signe que la professeure Karina Lebel avait vu juste, Sara a d’ailleurs remporté le volet Bandes dessinées du dernier concours de vulgarisation scientifique de l’UdeS, dans la catégorie Sciences naturelles et génie, en 2023.
Ça me confirme que la créativité a bien sa place en génie, et que ça vaut la peine de penser en dehors de la boîte pour expliquer les choses autrement.
Sara Houde
Enchantée par la possibilité de jongler avec les arts, la communication scientifique et la science, cette dernière poursuit actuellement des travaux de maîtrise en génie électrique liés à la biomécanique et à l’analyse du mouvement fonctionnel chez les personnes aînées, sous la direction de la professeure Lebel. Pas mal du tout, pour quelqu’un qui ne se sentait pas tout à fait à sa place au début de son baccalauréat!