L’UdeS hôte du Symposium CERC/C150
Nourrir les grands esprits de la recherche au Canada
L’élite de la recherche canadienne s’est donné rendez-vous à Sherbrooke du 21 au 23 octobre pour prendre part à un événement scientifique d’envergure tout aussi formateur que rassembleur, dans l’environnement de recherche exceptionnel de l’Université de Sherbrooke, qui a relevé le pari d’organiser cette 3e édition en personne.
Le Symposium des Chaires d’excellence en recherche du Canada (CERC) et des Chaires de recherche du Canada 150 (C150), qui se donnait en présence pour la toute première fois, s’est transformé cette année en occasion unique de faire des rencontres déterminantes tout en découvrant un joyau de la recherche canadienne, l’Université de Sherbrooke, classée 10e au pays selon le Top50 Research Universities 2023.
Au total, une centaine de personnes participantes représentant 24 universités canadiennes d’un océan à l’autre se sont réunies dans le cadre de cette activité coorganisée par le Secrétaire des programmes interorganismes à l’intention des établissements (SPIIE). Pour les 24 titulaires de CERC et les 2 titulaires de C150 qui ont accepté l’invitation, l’événement représente un incontournable. Rappelons que ces chercheuses et chercheurs sont des sommités dans leur domaine et sont recrutés par le Canada à l’international.
Ce symposium réunit les scientifiques parmi les meilleures et meilleurs au pays, et il a pour but de leur donner les moyens de bien comprendre le système de recherche canadien, de créer un réseau d’échange de pratiques et de faire des rencontres significatives. Nous avons bâti une programmation en ce sens, tout en donnant aux personnes invitées l’occasion de visiter certaines de nos plus belles installations de recherche, comme les serres CORSEVE et l’Institut quantique.
Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, Université de Sherbrooke
Conférences, tables rondes et activités de réseautage étaient au programme, lequel s’adressait aux titulaires de CERC et de C150, à des personnes clés de leur équipe et aux dirigeantes et dirigeants des universités auxquelles sont rattachées ces chaires.
Naviguer dans le système de recherche canadien
Diriger un programme de recherche au Canada quand on vient d’un autre pays nécessite quelques repères, ne serait-ce que pour mieux comprendre le contexte culturel et les organismes subventionnaires d’ici.
De grands noms de la recherche ont partagé leur savoir-faire sur cette question, dont le professeur Vincent Mooser (CERC en médecine génomique axée sur la nouvelle génération de traitements prenant les gènes comme cibles thérapeutiques, Université McGill), qui animait la table ronde Préparer la personne titulaire de chaire à l’environnement de recherche canadien.
La compréhension et la gestion des attentes des universités vis-à-vis des titulaires de chaires d’excellence en recherche du Canada figuraient parmi les sujets abordés, tout comme la gestion du budget et des responsabilités des au sein de ces chaires, l'exploitation des atouts du système universitaire canadien, la compréhension du système de financement, et l'obtention d'aide sur les questions relatives à l’équité, à la diversité et à l’inclusion.
Équité, diversité et inclusion
L’ouverture à l’autre par l’adoption de pratiques exemplaires en équité, diversité et inclusion (EDI) est une priorité en recherche, entre autres à l’UdeS.
Les éléments à considérer en matière d’EDI ont donc été approfondis sous divers angles, notamment en ce qui concerne les Premiers Peuples en recherche. Quelles sont meilleures stratégies à privilégier et les pièges à éviter lorsqu'il s'agit de travailler avec des étudiantes et étudiants autochtones dans le milieu universitaire : tel était le sujet d’une discussion animée par la professeure Heather Igloliorte (CERC sur les pratiques artistiques autochtones décoloniales et transformationnelles, Université Victoria) et qui donnait la parole à trois panélistes :
« En tant que CERC, nous avons non seulement la possibilité, mais aussi la responsabilité de faire participer des étudiantes et étudiants autochtones à nos recherches dans la mesure du possible, de renforcer les capacités des nouveaux chercheurs talentueux et de les aider à acquérir les compétences essentielles dont ils auront besoin pour aider leurs communautés à l'avenir. »
Un des conseils que je donne en matière de recrutement à ceux et celles qui veulent intégrer des étudiantes-chercheuses et étudiants-chercheurs autochtones à leur laboratoire ou projet, c’est de ratisser large. Il est peu probable qu'ils soient tous de la même université, ou même de la même province. On peut par exemple contacter ses collègues d'autres universités pour leur demander s'ils ont des étudiants autochtones intéressés dans leurs classes, lancer un appel à participer à des voyages d’études financés ou proposer une session de rencontre lors d'une prochaine conférence disciplinaire.
Professeure Heather Igloliorte, Université de Victoria
La question des femmes en sciences et génie était également au cœur des discussions, notamment lors d’une session de questions-réponses à laquelle prenait part entre autres la professeure Eve Langelier, experte en la matière, qui dirige la Chaire pour les femmes en sciences et génie au Québec à l’Université de Sherbrooke depuis plusieurs années.
Révolution quantique et action climatique
Plusieurs grands enjeux de société ont trouvé écho au fil des activités, à commencer par l’ordinateur quantique et ses potentielles retombées. C’est le professeur Alexandre Blais, directeur scientifique de l'Institut quantique de l’Université de Sherbrooke et cocréateur du domaine de l'électrodynamique quantique en circuits, qui a entretenu l’assistance sur cette science fascinante, avec sa conférence La 2e révolution quantique.
L’action climatique a également été abordée, sous l’angle de l’interdisciplinarité. Une plénière explorait ce sujet par l’entremise d’une thématique bien précise : engager les acteurs des secteurs public et privé dans une action de décarbonisation urbaine par l’entremise de living labs et de jumeaux numériques. Quatre conférencières prenaient la parole, dont la professeure Marie-Luc Arpin, cotitulaire de la Chaire de recherche sur les stratégies Net Zéro et le cycle de vie, de l’Université de Sherbrooke.
Allumer l’étincelle qui fait voyager le savoir
L’événement a permis de réaliser un travail de fond sur la mobilisation des connaissances et de la communication scientifique au Canada. En effet, ce thème formait la trame de fond de deux activités très différentes, mais aux objectifs complémentaires, dirigées par Carrie Boyce, directrice générale du Royal Canadian Institute for Science (RCIScience).
Le volet théorique était présenté en première partie sous la forme d’un atelier participatif intitulé Au-delà de la publication : l’avenir de la mobilisation des connaissances au Canada. Cette activité traitait des stratégies à utiliser pour bâtir des liens étroits avec les médias, améliorer la compréhension des travaux de recherche par le public et éclairer la prise de décision dans l’administration publique.
La deuxième partie a permis à quatre titulaires de CERC de mettre en pratique la théorie lors d’une soirée Spark after Dark!, un concept alliant réseautage, plaisir et compétition amicale, tenue au Studio de création de l’Université de Sherbrooke. Ils ont ainsi pris part à une série de jeux et d’épreuves scientifiques loufoques tout en interagissant avec un public engagé, un exercice habilement dirigé par Carrie Boyce.
L’édition 2024 du Symposium CERC/C150 tenu au Campus principal de l’Université de Sherbrooke est manifestement l’un des rassemblements phares en recherche au Canada.
Une recherche qui s’élève à la puissance dix!
Ce n’est pas un hasard si l’Université de Sherbrooke se démarque en recherche. Son secret? Le mariage judicieux du partenariat, de la mutualisation et de l’interdisciplinarité, trois forces qui font sa renommée. Apprenez-en plus sur ce qui a propulsé l’UdeS 10e en recherche au Canada.