Une prestigieuse reconnaissance internationale vers un traitement alimentaire pour freiner la maladie d'Alzheimer
Le professeur-chercheur Stephen Cunnane vient de recevoir la médaille Chevreul, une prestigieuse reconnaissance attribuée en France pour l’ensemble de ses travaux sur l’alimentation nutritionnelle et énergétique du cerveau. De fait, ses recherches en cours pourraient très bientôt ouvrir la porte à un traitement alimentaire capable de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer.
Professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche sur le vieillissement du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Stephen Cunnane est reconnu internationalement pour ses travaux entourant les cétones, des molécules « carburant » du cerveau fabriquées par le foie à partir de certains gras alimentaires. On les trouve, par exemple, en faible quantité dans l’huile de noix de coco ou certains suppléments nutritionnels.
Les cétones à la rescousse
Avec son équipe, il a établi que les difficultés du cerveau à s’alimenter normalement lors du vieillissement sont spécifiquement liées à des difficultés à utiliser le glucose (une forme de sucre produit dans le corps), et que ce problème surgit très tôt dans la maladie d’Alzheimer.
« Un de nos projets en cours vise à confirmer l’efficacité d’un traitement alimentaire riche en cétones qui corrige le déficit énergétique du cerveau vieillissant pour ralentir les pertes de mémoire associées à la maladie d’Alzheimer, dès que celle-ci est détectée », dit Stephen Cunnane, également titulaire de la Chaire de recherche sur le métabolisme cérébral et la cognition au cours du vieillissement de l’Université de Sherbrooke. Les résultats s’annoncent prometteurs.
Ses travaux, au cours des trente dernières années, ont également permis de comprendre l’importance des oméga-3 dans le développement et le vieillissement normal du cerveau.
Médaille Chevreul
Chaque année, la Société française pour l’étude des lipides (SFEL) octroie la médaille Chevreul à deux récipiendaires, un de France et un d’un autre pays, pour souligner leur contribution à la recherche dans le domaine des lipides alimentaires. Dans ce domaine, cette médaille compte parmi les reconnaissances les plus importantes au niveau international. En plus de 50 ans, elle n’a été octroyée que trois fois à des Canadiens, dont le professeur Cunnane (le premier récipiendaire résidant au Québec). La médaille porte le nom du chimiste français Michel-Eugène Chevreul connu pour son travail sur les acides gras et la purification du cholestérol il y a près de 200 ans.