Conservation des corps humains
L’UdeS, maître dans l’art de la plastination
Savez-vous que l’UdeS abrite un laboratoire, sans pareil, qui pratique la plastination? Portée par une équipe de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, l’expertise de l’UdeS dans l’art de la plastination est reconnue bien au-delà des murs de l’institution.
La plastination est une technique qui vise à préserver des tissus biologiques tels que les corps et les organes humains. Depuis sa création, la méthode n’a cessé d’évoluer et l’UdeS abrite aujourd’hui l'un des quelques précieux laboratoires où elle est pratiquée en Amérique du Nord.
Longtemps considérée comme un défi scientifique impossible à relever, la plastination consiste à retirer les différents liquides organiques et à les remplacer par du silicone, un processus sous vide qui s’échelonne sur plusieurs mois. Les tissus sont déshydratés sans être déformés; la nature et l’esthétique des organes sont ainsi préservées. Pour la petite histoire, la plastination avait grandement fait parler d’elle en 2007, au Québec, lorsque l’exposition Body World, de son créateur Gunther von Hagens, s’était arrêtée au Centre des sciences de Montréal.
Une expertise sans pareille
Contrairement à plusieurs facultés de médecine qui ont fermé leur laboratoire d’anatomie, la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS) de l’UdeS a conservé le sien, notamment pour poursuivre le développement de techniques de conservation des corps. C'est d'ailleurs ce laboratoire qui, le premier, a pratiqué la plastination au Québec. Le Laboratoire d’anatomie et de plastination de la FMSS est aujourd’hui un plateau technique sans pareil, dédié à l’enseignement et à la recherche. Les activités de plastination sont sous la coordination des techniciens prosecteurs Denis Bisson et Claudia Beaulieu, dont le travail perpétue cette forme d’art scientifique.
Tous les organes plastinés au Laboratoire proviennent de personnes ayant autorisé le don de leur corps à la science. Une fois les tissus et les organes prélevés, l’inhumation est effectuée au cimetière St-Michel, à Sherbrooke. Chaque année, une messe est dédiée aux personnes qui ont accepté de donner leur corps au Laboratoire d’anatomie et de plastination.
Des organes presque éternels destinés à l’enseignement et à l’éducation
«La plastination a eu tendance à être vue comme un remplacement des vrais corps humains pour l’apprentissage de la médecine, indique le Dr Frédéric Balg, directeur du Laboratoire d’anatomie et de plastination de l’UdeS. Mais on ne peut pas remplacer un corps, ni le fait de pouvoir bouger ses structures. Par contre, la plastination est une plus-value dans nos activités d’enseignement. Nos spécimens plastinés sont conservés pendant des décennies et peuvent être sortis des laboratoires d’enseignement pour enrichir nos démonstrations, montrer des particularités anatomiques bien précises.»
Professeur au Service de chirurgie orthopédique du Département de chirurgie de la FMSS, Frédéric Balg est aussi chirurgien orthopédiste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS.