François Lamontagne, Neill Adhikari et leur équipe de recherche reçoivent 1,87 M$ en marge de l’étude LOVIT
La vitamine C viendrait-elle en aide aux patients infectés par la COVID-19 ?
Et si la vitamine C pouvait améliorer l'état de santé des personnes atteintes de la COVID-19? C'est ce que tenteront de mettre en lumière les professeurs François Lamontagne et Neill Adhikari dans le cadre de l'étude LOVIT.
Le professeur François Lamontagne est intensiviste-interniste au CIUSSS de l’Estrie CHUS et professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et au Centre de recherche du CHUS. Quant à son collègue, le docteur Neill Adhikari, il est professeur associé à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et chercheur au Sunnybrook Health Sciences Centre de l’Université de Toronto. Tous deux s’intéressent aux effets potentiels de la vitamine C depuis quelques années déjà. Ils dirigent conjointement l’étude LOVIT (Lessening Organ dysfunction with VITamin C), un essai clinique en cours depuis 2018 dans plus d’une vingtaine d’établissements hospitaliers à travers le Canada, qui évalue les effets de fortes doses de vitamine C administrées par voie intraveineuse sur l’évolution des patients souffrant d’infections sévères et qui sont soignés dans les unités de soins intensifs.
La vitamine C faisant partie d’une courte liste de traitements potentiels de la COVID-19 méritant une évaluation rigoureuse selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les deux chercheurs ont rapidement lancé une étude complémentaire visant à évaluer les effets de la vitamine C pour tous les cas de COVID-19 nécessitant une hospitalisation.
Profitant de la visibilité offerte par le document de l’OMS, les professeurs Lamontagne et Adhikari ainsi que leurs nombreux collègues ont obtenu une subvention supplémentaire de 1,87 M$ de la Lotte & John Hecht Memorial Foundation, qui privilégie les recherches en santé liées à la médecine complémentaire.
« Dans le contexte de la pandémie actuelle, nous voulons évaluer l’ensemble des effets de la vitamine C sur l’évolution des infections nécessitant un séjour à l’unité des soins intensifs, mais aussi, sur la progression de la maladie de tous les patients atteints de la COVID-19 devant être hospitalisés. À ce jour, nous avons déjà recruté 70 patients atteints de la COVID-19 à travers le Canada », explique le Pr François Lamontagne.
À propos de l’étude LOVIT
Lancé en 2018, le projet LOVIT étudie l’effet de fortes concentrations de vitamine C par voie intraveineuse sur le taux de décès et le besoin de soins intensifs des patients souffrant de choc septique. Des études suggèrent que les niveaux de vitamine C de ces patients sont nettement en deçà des concentrations normales. Les chercheurs pensent qu’un manque de vitamine C explique plusieurs anomalies et défaillances pouvant causer la mort. Bien que l’ensemble des données demeure non concluant, certaines études suggèrent que l’administration de vitamine C intraveineuse aux patients gravement malades pourrait améliorer leur survie. La nouvelle étude permettra aux chercheurs de tester l’hypothèse qu’un traitement de vitamine C réduit les risques de détérioration qui mènent certains patients hospitalisés pour cause de la COVID-19 aux unités de soins intensifs.