Concours Ma thèse en 180 secondes
Le grand gagnant vulgarise la problématique des épidémies dans la culture de la vigne
Les végétaux font aussi face à des épidémies? Eh oui! C’est ce que le gagnant de l’édition locale du concours Ma thèse en 180 secondes, Romaric Armel Mouafo Tchinda, nous a expliqué lors de sa prestation dynamique le 4 juin dernier.
L’UdeS a pris part au concours pour une autre année, mais cette fois-ci avec une formule hybride. Les gens étaient invités à assister à la webdiffusion et à voter pour le Prix du public en ligne, pendant que les douze personnes participantes de l’édition interne et le jury étaient présents sur le Campus principal.
C’est ainsi qu’une doctorante et onze doctorants ont osé relever le défi qu’est MT180 : présenter sur scène leur sujet de thèse à un public à la fois profane et diversifié… en seulement 3 minutes. Évoquant des thèmes d’actualité comme les ordinateurs quantiques et les virus, les prestations ont mis en lumière la pertinence de la recherche scientifique de l’UdeS.
De façon colorée et convaincante, Romaric Armel Mouafo Tchinda a captivé l’attention du jury et a obtenu la première place. Le doctorant de la Faculté des sciences a commencé son exposé en comparant son sujet de thèse à la pandémie de COVID-19, une analogie qui lui a permis d’illustrer l’importance de sa recherche :
Sachant que les plantes sont fixes, donc incapables de distanciation sociale et de confinement, je vous laisse vous-même imaginer quelle peut être l’ampleur des dégâts, si rien n’est fait.
Des vignes malades
À cause des contraintes climatiques, la vigne est confrontée à maintes maladies, et ce, de façon progressive. Pour sa recherche de doctorat, l’étudiant a décidé de s’attarder plus précisément au mildiou de la vigne, un pseudochampignon nommé « plasmopara viticola », qu’il décrit comme étant la plus redoutable de toutes les maladies pour la culture de la vigne.
Afin qu’il y ait davantage de solutions, Romaric, dans le cadre de sa thèse, veut approfondir les connaissances sur le sujet. Pour ce faire, il utilise le triangle de la maladie, un outil fondamental en épidémiologie, qui présente les trois facteurs nécessaires pour qu’elle se développe : un pathogène virulent, un hôte sensible et un environnement favorable. Il étudie donc les interactions entre ses trois éléments en vérifiant, entre autres, si une modification de la température de l’environnement à un effet sur l’agressivité du pathogène.
C’est ainsi que sa thèse permet de créer des modèles de simulations dynamiques et, par le fait même, aide les propriétaires de vignobles à prévoir les risques de contaminations.
Pour quelle raison Romaric s’est-il inscrit au concours?
Je suis au doctorat depuis trois ans déjà et, dès le début, j’ai toujours admiré ceux qui participaient au concours MT180, sans jamais me décider. Mais cette année, j’avais une envie ardente de présenter aux autres ce que je fais et combien c’est important pour notre société. Je me sentais comme un œuf qui a atteint la maturité et qui a envie d’éclore.
Le lexique de l’inflammation
En ayant un bon fil conducteur tout au long de sa présentation, Jorge Alfonso Léon Machado, de la Faculté des sciences, a épaté les juges et a remporté le 2e prix. Biologiste, mais aussi « spécialiste du langage », il analyse les phrases qui emploient le lexique de l’inflammation, composé, au lieu de mots, d’un ensemble de cytokines (des molécules organiques), pour envoyer des messages à notre corps.
Le but de sa quête? Le doctorant s’est toujours demandé s’il existait, « parmi tous les messages possibles, un message secret, un message mortel qui [lui] permettrait de cibler le cancer ». Au cours de son travail, il a repéré des phrases contenant des messages d’autodestruction qui, dans des cellules du cancer du sein, induisent très fortement la mort cellulaire. Ainsi, sa thèse pourrait potentiellement mener à de nouveaux traitements pour le cancer du sein.
Ma grand-mère et sa crêperie
C’est grâce à une prestation humaine et attachante que Mahamadou Dembele a raflé le Prix du public. L’étudiant au doctorat de la Faculté de génie a charmé le public avec l’histoire de sa grand-mère au Mali. Il a su imager sa thèse en faisant une analogie entre le collage des crêpes de cette dernière et un problème rencontré dans l’industrie des comprimés pharmaceutiques.
Notre grand gagnant, Romaric Armel Mouafo Tchinda, retournera sur scène pour représenter l’UdeS lors de la finale nationale organisée par l’Association francophone pour le savoir (Acfas) l’automne prochain. Vous avez manqué l’événement local? Vous pouvez le visionner quand vous le désirez ici!
À propos de concours Ma thèse en 180 secondes
Depuis 2012, MT180 est une compétition internationale de vulgarisation orale pour les membres de la communauté étudiante de 3e cycle. Ceux-ci doivent présenter sur scène leur sujet de recherche à un public profane en, vous l’aurez deviné, 180 secondes. Lors de leur prestation, les doctorantes et doctorants sont évalués sur trois grands critères : talent d’orateur et implication, vulgarisation, et structuration de l’exposé. MT180 est donc une fenêtre exceptionnelle sur les travaux des personnes candidates et leur permet d’améliorer leurs aptitudes en communication.