Une collaboration avec l’Université Del Salvador, en Argentine
Enraciner le développement durable dans la formation universitaire
La réputation de l’UdeS n’est plus à faire en matière d’environnement et de développement durable, secteur dans lequel elle fait déjà office de précurseure. Pour aller plus loin encore, l’institution a comme volonté d’intégrer les objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU dans l’ensemble de ses programmes de formation.
Un tout nouveau projet de recherche, mené par les professeurs Sofiane Baba et Jean Cadieux de l’École de gestion, et effectué en collaboration avec l’Université Del Salvador à Buenos Aires, en Argentine, viendra justement soutenir cette orientation institutionnelle. La recherche prévoit une recension des pratiques existant dans différents pays en matière d’intégration des ODD dans les programmes universitaires, et donnera lieu à un plan d’action permettant aux deux partenaires d’être mieux outillés.
Que sont les ODD?
Adoptés par les États membres de l’ONU en 2015, les objectifs de développement durable visent à répondre aux défis mondiaux actuels pour réduire les inégalités, éliminer la pauvreté, protéger la planète et améliorer le quotidien de toutes les personnes partout dans le monde. Interreliées, les 17 cibles ont pour horizon d’atteinte 2030.
Nous en savons déjà beaucoup sur l’intégration du développement durable lui-même dans les universités, mais encore assez peu sur celle des ODD. Les efforts intellectuels autour de l’inclusion du DD dans les curriculums ont d’ailleurs eu tendance à épouser un regard disciplinaire ou facultaire.
Professeur Sofiane Baba, École de gestion, coresponsable du projet
Or pour que les universités puissent occuper un rôle d’avant-garde en cette matière afin de former la relève de demain, Sofiane Baba estime qu’il est urgent de développer une compréhension holistique de l’intégration des ODD dans les programmes universitaires, en pensant non seulement au contenu (les connaissances transmises dans les cours) mais aussi au processus (les approches pédagogiques pour transmettre ces connaissances).
En effet, que signifie être « socialement responsable » ou « ancré dans le développement durable » lorsque l’on exerce la sociologie ou le génie ou encore que l'on enseigne l’histoire? Et comment arrimer les contenus et les approches pédagogiques en fonction du niveau d’avancement des apprenants et apprenantes dans un programme donné?
Ces questionnements montrent bien qu’enchâsser les ODD dans l’ensemble des programmes de formation d’une grande institution comme l’UdeS se doit d’être bien planifié pour tenir compte des différences entre facultés.
L’hypothèse à la base de notre projet de recherche est qu’il existe potentiellement déjà de bonnes pratiques ailleurs dans le monde, et que ces dernières pourraient être transposables à d’autres universités, dans d’autres contextes géographiques, en fonction des enjeux de développement durable les plus saillants dans leur réalités.
Professeur Jean Cadieux, École de gestion, coresponsable du projet
Travailler en partenariat pour la réalisation des objectifs
La collaboration de l’Université Del Salvador, une institution sud-américaine, apportera justement un point de vue différent et des considérations particulières, ce qui rejoint l’objectif de la recherche de présenter une perspective mondiale.
Un chercheur de cette université effectuera d’ailleurs un séjour de recherche à l’École de gestion afin de partager son bagage et développer une expertise portant sur l’intégration des ODD dans les milieux universitaires, l’UdeS détenant plus de 20 ans d’expérience en matière de DD.
Former des citoyennes et des citoyens aux réflexes durables
De nombreuses actions ont été posées ces dernières années par l’UdeS afin que le DD soit pris en compte dans ses activités opérationnelles : gestion des matières résiduelles, projets de mobilité durable, réduction des gaz à effet de serre, etc. La volonté est maintenant de former des citoyennes et citoyens écoresponsables, qui vont pouvoir influencer les décisions et changer le monde en introduisant dès le départ, dans leur pratique, le souci de s’arrimer à l’esprit des ODD. C’est là que l’incorporation des ODD à la formation entre en jeu, et que l’existence d’un poste comme celui occupé par Jean-François Comeau, directeur du Projet d’intégration du développement durable dans la formation, prend tout son sens.
Prenons le programme de génie civil. Si le cursus universitaire a amené l’étudiante ou l’étudiant à se préoccuper des ODD au moment de la conception d’un projet de route ou d’édifice, par exemple, celui-ci va automatiquement tenir compte des enjeux sociaux et environnementaux, penser à utiliser des matériaux durables pour que son ouvrage vive le plus longtemps possible, éviter ou réduire l’emploi de polluants, se soucier de la protection de l’eau, etc.
Jean-François Comeau, directeur du Projet d’intégration du développement durable dans la formation
M. Comeau est donc très emballé par le projet des professeurs Baba et Cadieux :
Mon mandat, c’est d’enrichir la formation étudiante en y intégrant la considération des ODD de l’ONU. Pouvoir s’inspirer d’exemples de bonnes pratiques vécues ailleurs sera un avantage indéniable. Nous avons une immense chance que des chercheurs de notre École de gestion s’intéressent à cette question. Leurs travaux vont sans conteste permettre à l’UdeS de progresser encore plus rapidement.
Un projet à brève échéance pour des actions à court terme
Afin d’offrir à court terme de nouveaux outils aux établissements universitaires, les professeurs Sofiane Baba et Jean Cadieux ont prévu un échéancier serré. Dès septembre 2022, ils procéderont à une recension des écrits scientifiques dans les universités à travers le monde, suivie d’une analyse du plan stratégique de 10 universités réputées pour être les plus dynamiques et avancées en matière de DD. En parallèle, ils effectueront l’étude de la documentation des deux institutions partenaires, et ce, afin d’évaluer leurs niveaux d’intégration des ODD et déterminer les occasions de transfert de connaissances entre elles.
L’objectif ultime du projet est de proposer, dans un horizon de 18 mois, des éléments de réflexion ainsi qu’un plan d’action visant à favoriser l’intégration et la promotion des ODD dans les curriculums, les pratiques pédagogiques et les stratégies d’enseignement. Une cible audacieuse, certes, mais que Sofiane Baba et Jean Cadieux sont confiants d’atteindre en misant sur leur expertise et leur expérience combinées.