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Évolution et traitement de la maladie de Lyme au Québec

Et s’il y avait de quoi moins tiquer?

La maladie de Lyme est causée par une bactérie qui se transmet par la morsure de tiques à pattes noires infectées.
La maladie de Lyme est causée par une bactérie qui se transmet par la morsure de tiques à pattes noires infectées.
Photo : Michael L. Levin, CDC

Les cas de maladie de Lyme connaissent une hausse fulgurante chaque année dans la province, particulièrement en Estrie. La quasi-totalité des patientes et patients traités au Québec ne présenterait toutefois plus de signes de la maladie après seulement trois mois. Ces résultats encourageants quant à la prise en charge de l’infection sont tirés d’une récente étude menée par le professeur-chercheur Alex Carignan de la Faculté de médecine et des sciences de la santé et du Centre de recherche du CHUS, titulaire pressenti de la Chaire de recherche hospitalo-facultaire sur la maladie de Lyme et les infections émergentes.

Malgré l'augmentation croissante du nombre de personnes infectées par la tique, on en sait peu sur l'évolution clinique et la prise en charge de la maladie de Lyme au Canada. C’est ce qui a motivé le médecin spécialiste en microbiologie et maladies infectieuses au CIUSSS de l’Estrie – CHUS et son équipe à se pencher sur cette question.

« On entend souvent que la maladie est difficile à diagnostiquer et à traiter au Québec, et devant le nombre alarmant de cas rapportés, on a souhaité avoir l’heure juste et décrire la prise en charge et l'évolution clinique de la maladie chez la patientèle traitée dans nos établissements de soins aigus au Québec », explique celui qui s’est fait connaître pour son expertise en lien avec la pandémie de COVID-19.

Plus de symptômes pour 99 % des personnes infectées

Le professeur-chercheur Alex Carignan de la Faculté de médecine et des sciences de la santé et du Centre de recherche du CHUS.
Le professeur-chercheur Alex Carignan de la Faculté de médecine et des sciences de la santé et du Centre de recherche du CHUS.
Photo : Martin Blache, UdeS

Avec son équipe, le professeur-chercheur a évalué 272 cas de patientes et patients pédiatriques et adultes ayant été traités pour la maladie de Lyme dans près d’une quinzaine d’hôpitaux de l'Estrie et la Montérégie, entre 2004 et 2017. L’échantillon était composé en majorité de cas présentant des maladies disséminées, comme la paralysie faciale, la méningite, l’arthrite et des atteintes cardiaques.  Des paramètres comme le choix du médicament, la dose prescrite ainsi que la durée du traitement pour évaluer la conformité des prescriptions face aux recommandations de l'Infectious Diseases Society of America (IDSA) ont été pris en compte dans l’étude.

Les principaux résultats, qui viennent tout juste de paraître dans le CMAJ Open, une publication scientifique de recherche médicale, ont de quoi surprendre. En effet, pour presque la totalité des patientes et patients, une résolution complète des signes de la maladie s’observe trois mois après le début du traitement.

On parle de plus de 99 % des personnes qui n’ont plus de signes objectifs de la maladie 90 jours suivant le traitement. C’est un portrait bien différent de ce que l’on peut parfois voir dans les médias.

Alex Carignan, professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé et du Centre de recherche du CHUS

Par ailleurs, le traitement se révèle dans l’ensemble conforme aux recommandations de l’IDSA, pour plus de 90 % des personnes traitées. Lorsque le traitement n'était pas concordant avec les recommandations, la maladie était souvent traitée pour une durée trop longue.

Alors que l’arrivée de l’été et des plaisirs de la randonnée en montagne au Québec rime maintenant invariablement avec… saison des tiques, il s’agit là de nouvelles encourageantes par rapport à l’évolution et à la prise en charge de la maladie de Lyme.

L'étude menée par le professeur-chercheur Alex Carignan a été réalisée dans le cadre d'un projet de maîtrise de Jean Berchmans Musonera, et a été rendue possible grâce à la participation d'étudiantes et étudiants en médecine et de résidentes et résidents en maladies infectieuses de l'Université de Sherbrooke.


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