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Portrait de diplômé 2024

Un changement de cap qui vaut son pesant d’or

Simon Roy, lors de la collation des grades.
Simon Roy, lors de la collation des grades.
Photo : Michel Caron - UdeS

Lorsqu’il reçoit la lettre l’avisant qu’on lui décernera la Médaille d’or académique du Gouverneur général du Canada à la prochaine collation des grades, Simon Roy croit d’abord à une arnaque. Une suspicion fort à propos quand, tout comme lui, on se situait tout juste dans la moyenne au baccalauréat et que, vingt ans plus tard, on décroche une maîtrise en informatique avec un cheminement en… cybersécurité!

En y repensant bien, celui qui a fait un retour sur les bancs d’école alors qu’il avait une carrière et une famille bien établies réalise qu’effectivement, c’est presque avec un sans-faute qu’il a réussi son programme. Si le parcours n’a pas été de tout repos, il lui rappelle toutefois que ce salutaire changement de cap lui permet aujourd’hui d’être plus que jamais « sur son X ».

Après avoir obtenu un baccalauréat en informatique de gestion de l’UdeS en 1999, Simon entame sa carrière comme concepteur logiciel dans une PME spécialisée dans le domaine des déficiences visuelles. Il joint par la suite les rangs d’une grande organisation de solutions numériques. Il y évolue en conception logicielle, puis devient chef d’équipe, pour ensuite bifurquer une quinzaine d’années plus tard vers la gestion de projets et la coordination d’activités. Après un certain temps, il réalise que le côté technique de la programmation lui manque, mais il ne souhaite pas pour autant revenir à ses fonctions premières de concepteur.

Une rencontre décisive avec un passionné de cybersécurité

Alors qu’il tient un kiosque promotionnel pour son employeur à l’occasion d’une fin de semaine de compétition interuniversitaire annuelle d’informatique, il fait une rencontre déterminante pour son avenir professionnel. Un jeune diplômé en cybersécurité lui parle avec entrain et passion de son nouveau domaine de spécialisation. Ayant toujours eu un intérêt certain pour cette branche de l’informatique, Simon lui mentionne que si c’était à refaire, il aurait opté pour une carrière en sécurité.

« Mais pourquoi ne le fais-tu pas maintenant? », lui lance alors tout de go le jeune homme.

Pour Simon, cette conversation constitue une véritable bougie d’allumage. Il prend dès lors la pleine mesure des limites qu’il s’est lui-même imposées.

« C’est vrai, pourquoi ne pas le faire? », pense-t-il. « Parce que je suis déjà trop vieux pour changer? Parce que mon expérience est confortable? Non, ce n’est pas moi, ça! »

Il se met ensuite à chercher des possibles formations, et apprend que son alma mater, à travers son Centre de formation en technologies de l'information (CEFTI), vient tout juste de créer un microprogramme de deuxième cycle en sécurité informatique. De plus, les cours sont offerts entièrement en ligne. Pour le père de famille qui habite en banlieue de Québec, l’intérêt est bien là, mais avec deux jeunes enfants et une vie bien remplie, il se demande si c’est vraiment réaliste de faire le saut. Il décide à tout le moins de déposer une demande d’admission dans le programme, qui l’accepte illico. Conciliant, son employeur l’appuie dans ses démarches, et il peut mener de front son travail et ses études.

Quand les astres s'alignent

Puis, une semaine après le début des cours, le couperet tombe : en raison d’une importante restructuration, le poste de coordonnateur de Simon est aboli. Son patron lui propose alors de retourner dans l’équipe de conception logicielle, ce que le principal intéressé refuse poliment. Il le convainc plutôt de créer et de lui confier un nouveau poste de spécialiste en cybersécurité pour les produits de l’entreprise.

Les astres semblaient parfaitement s’aligner pour moi. J’avais ainsi le privilège d’appliquer concrètement dans mon travail mes apprentissages, avec le soutien de mes profs et l’appui de mon employeur. Sans cette possibilité, je n'aurais certainement pas obtenu les résultats qui ont conduit à cette reconnaissance.

Simon Roy

La Médaille d’or académique du Gouverneur général du Canada est en quelque sorte une consécration pour celui qui a travaillé sans relâche pendant plus de cinq ans, soirs et fins de semaine, pour aller au bout de ses ambitions. L’aventure a commencé avec l’obtention d’un premier microprogramme, puis d’un diplôme d’études supérieures spécialisées, et finalement d’une maîtrise.

Cette médaille vient récompenser les efforts et le sérieux que j'ai investis dans cette aventure, mais aussi l'audace d'oser, de se remettre en question et d'aller de l'avant avec ce qui nous passionne vraiment.

Simon Roy

Retourner aux études après une pause de vingt ans requiert certes une bonne dose d’adaptation, de même que de se retrouver dans une classe parmi des gens beaucoup plus jeunes.  Simon précise que le plus grand défi pendant ces années a assurément été de conserver un équilibre à travers le rythme chargé des sessions d’études et les multiples engagements personnels et familiaux.

Aujourd’hui, alors qu’il en est à monter sa propre équipe de cybersécurité au sein de la même organisation qui l’a toujours soutenue dans son parcours, Simon n’a qu’un seul conseil à donner à celles et ceux qui, si c’était à refaire, aimeraient revoir leur carrière :

« Si votre emploi ne vous passionne plus et que la routine s’installe, vous avez certainement plus à gagner à explorer de nouvelles voies. Cela pourrait vous réserver de belles surprises. »

En somme, quitter une situation confortable pour aspirer à changer et plonger dans l’inconnu aura résolument valu son pesant d’or pour Simon; et si c’était à refaire, eh bien… rebelote!


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