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Jour de la Terre 2022

De petits gestes qui font naître un espoir vivace

Photos : Michel Caron et Mathieu Lanthier - UdeS
Photos : Michel Caron et Mathieu Lanthier - UdeS

Chaque petit geste compte pour préserver l’équilibre écologique et social sur notre planète.

En ce Jour de la Terre 2022, nous vous présentons 10 personnes de l’UdeS qui ont la cause du développement durable tatouée sur le cœur, et le cœur, sur la main.

Égalité sociale et alimentation locale

Dania Paradis-Bouffard
Étudiante à la maîtrise en politique appliquée

Dania Paradis-Bouffard, étudiante à la maîtrise en politique appliquéeMichel Caron - UdeS

Dania Paradis-Bouffard, étudiante à la maîtrise en politique appliquée
Michel Caron - UdeS

Ne vous laissez pas tromper par son regard empreint de douceur et de retenue : Dania a un petit côté militant et n’est pas de celles qui croisent les bras en attendant que les autres agissent.

« Je suis coordonnatrice du Pôle de formation en coopération internationale de la Faculté des lettres et sciences humaines, un rôle qui a un lien étroit avec ma formation à l’École de politique appliquée. Je fais le pont entre l’administration universitaire et les acteurs en coopération internationale sur le campus et à l’extérieur de celui-ci pour le développement de la formation dans le domaine, laquelle est offerte par l’École de politique appliquée ainsi que dynamisée et amenée plus loin par le Pôle. »

La jeune chercheuse, pour qui le développement durable est un concept qui va bien au-delà de l’écoresponsabilité, explique qu’elle a développé une fascination pour la coopération internationale au fil des années ainsi qu’un regard critique envers les projets s’y rattachant : « Lorsque bien faite et bien encadrée, la coopération internationale, soit la mise sur pied de projets à l’étranger pour appuyer le développement durable des communautés, permet de pallier, à petite échelle, un système fondamentalement inégalitaire. » Elle a eu envie d’en faire son objet d’études.

Si le volet social du développement durable l’interpelle particulièrement, Dania n’évacue pas pour autant la dimension d’écoresponsabilité : « J’ai mis sur pied l’Épicerie verte, un regroupement étudiant qui a pour mission de sensibiliser et rendre accessible une alimentation saine, environnementale et responsable pour la communauté universitaire de l’UdeS grâce à l’offre et à la création d’outils. »

Sa volonté d’être le plus écoresponsable possible transparaît d’ailleurs jusque dans ses temps libres, qu’elle passe à « étudier la scientificité derrière la pratique de la permaculture et à expérimenter quant au développement de forêts nourricières. » C’est ce qu’on appelle être en phase avec ses convictions!

Jeter moins, s’informer plus

Antoine Champie
Étudiant au doctorat en biologie

Antoine Champie, étudiant au doctorat en biologieMichel Caron - UdeS
Antoine Champie, étudiant au doctorat en biologie
Michel Caron - UdeS

Consterné devant la quantité de plastique que générait son laboratoire de biologie, Antoine Champie s’est tourné un jour vers le Groupe des ambassadeurs en gestion des matières résiduelles (GMR) de l’UdeS, à la recherche d’une solution. « Je voulais donner une deuxième vie à tout ce plastique. » Et quand le Groupe a instauré un projet de revalorisation des plastiques de laboratoire, l’étudiant a décidé de s’impliquer plus sérieusement dans le développement durable. « Désormais, grâce à la revalorisation, 75 % du plastique est recyclé au Département de biologie. »

C’est au contact du Groupe, et notamment en participant à ses activités de sensibilisation sur le Campus principal, qu’il a eu une sorte de révélation : « J’ai constaté que les gens pensent savoir recycler, mais non, ils ne savent pas vraiment! ». Il est vite devenu ambassadeur en GMR.

À force de s’informer sur la gestion des matières résiduelles, celui qui ne se définit ni comme un militant ni comme un individu socialement engagé est tranquillement devenu la personne-ressource de son laboratoire pour tout ce qui touche les déchets biologiques. « Pour les questions plus pointues », précise-t-il.

Cinq minutes d’efforts par jour, c’est tout ce que ça prend, selon Antoine, pour changer les choses.  « Ce n’est pas parce qu’un contenant arbore un symbole de recyclage qu’il va dans le bac, il existe quelques exceptions faciles à apprendre! C’est important de s’informer, ne serait-ce que 5 minutes, sur le Web. À mal trier, on gâche tout le travail des personnes qui recyclent bien. »

Éteindre notre égo face à une planète en feu

Judith Beaudoin
Conseillère mobilité durable

À longueur d’année, Judith fait 80 % de ses déplacements à vélo avec ses deux enfants de 4 ans et 7 ans. En bravant chaque jour les intempéries et les automobilistes pressés, elle contribue à démystifier et à démocratiser le cyclisme utilitaire, une pratique que seul 0,4 % de la population sherbrookoise ose adopter.

Judith Beaudoin, conseillère en mobilité durableMichel Caron - UdeS

Judith Beaudoin, conseillère en mobilité durable
Michel Caron - UdeS

« La planète est en feu, et l’urgence climatique est à nos portes. Pour moi, les enjeux climatiques dépassent largement nos égos personnels, notre confort et notre crainte du changement. Si je peux au moins tenter de faire partie de la solution et non du problème, ça calme mon écoanxiété! »

En plus de faire sa part au quotidien avec son pédalier, cette diplômée de la maîtrise en gestion de l’environnement, qui travaille depuis près de 10 ans sur différents volets du développement durable au sein de l’institution, apporte sa contribution en réfléchissant de manière globale aux projets qu’on lui confie. « J’essaie constamment d’avoir les projets les plus cohérents possibles en réfléchissant au développement durable de manière transversale. Je suis donc souvent en partenariat avec des regroupements étudiants et des collègues œuvrant dans différents champs d’expertise afin de mettre de l’avant l’approvisionnement responsable, l’écoresponsabilité, la gestion des matières résiduelles, l’aménagement durable, etc. »

Judith est d’avis que la majorité d’entre nous n’en font pas assez pour la planète. « Il est pourtant facile de s’engager pleinement quand les valeurs, les idéaux, les réseaux et les actions s’emboîtent autant dans la vie privée que professionnelle. »  À méditer lors de votre prochaine sortie à vélo!

Défendre la biodiversité, en toute multidisciplinarité

Elizabeth Cazeault
Étudiante à la maîtrise en gestion de l’environnement
Conseillère en gestion environnementale au Service des immeubles

Elizabeth Cazeault, étudiante à la maîtrise en gestion de l’environnement et conseillère en gestion environnementale au Service des immeublesMichel Caron - UdeS

Elizabeth Cazeault, étudiante à la maîtrise en gestion de l’environnement et conseillère en gestion environnementale au Service des immeubles
Michel Caron - UdeS

Si elle le pouvait, Elizabeth Cazeault s’impliquerait dans des projets qui couvrent la totalité des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU.

Mais les semaines n’ayant que sept jours, elle se concentre sur ce qui est essentiel à ses yeux : aider à organiser les activités éducatives de Ruche Campus pour sensibiliser la communauté aux enjeux entourant les pollinisateurs; coordonner le projet de valorisation des plastiques à usage unique, comme les masques d’intervention; et coordonner l’équipe d’ambassadeurs et ambassadrices en gestion des matières résiduelles (GMR). Sans oublier la poursuite de sa maîtrise visant à trouver des solutions durables et concertées pour intégrer davantage la biodiversité dans les pratiques de l’UdeS.

L’essentiel, c’est finalement beaucoup de choses pour celle qui a coordonné Ruche Campus pendant plusieurs années!

Sa vocation multidisciplinaire l’a aussi amenée à mettre sur pied divers projets, dont le 5 à 7 de l’implication, et l’Antre-Durable, un espace consacré au développement durable dans le nouveau Pavillon de la vie étudiante.

« Je retire beaucoup de mon engagement. J’ai énormément appris sur des sujets qui pouvaient sembler loin de mon domaine d’étude. J’ai étudié en écologie au baccalauréat, et maintenant je poursuis en environnement, mais grâce à mon engagement, j’ai développé des compétences en gestion de projet, en finances, en entrepreneuriat et en communication. » Ce qui paraît assez bien sur un CV!

Son conseil à ceux et celles qui désirent faire leur part : il importe de s’informer. « S’informer pour vrai! En consultant des sources crédibles. Et il ne faut pas hésiter à poser des questions! »

Pour que les initiatives exceptionnelles deviennent des gestes usuels

Denis Pellé, technicien en électrotechnique au 3ITMichel Caron - UdeS

Denis Pellé, technicien en électrotechnique au 3IT
Michel Caron - UdeS

Denis Pellé
Technicien en électrotechnique

Le tri des matières résiduelles n’a pas de secret pour ce technicien en électrotechnique de l'Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT). Restes alimentaires, papier à main, plastiques, équipements de protection de laboratoire – des protège-cheveux aux bouchons d’oreilles! –, il surveille le chemin que prend chaque rebut, ou presque, sur son lieu de travail.

« On n’a pas le choix d’agir! », fait remarquer celui qui endosse le rôle d’ambassadeur en gestion des matières résiduelles (GMR) à l’UdeS. Et agir, Denis Pellé le fait très bien, lui qui a contribué à mettre en place diverses initiatives au 3IT ces dernières années, dont un tout nouveau projet pilote de récupération de polystyrène. « Et, tout dernièrement, on a commencé à composter le papier à main des toilettes. C'est spectaculaire de voir qu'un geste qui pourrait paraître totalement anodin permet de détourner de l'enfouissement deux sacs de déchets par jour. »

Celui qui se déplace à vélo tous les jours au travail est un chaînon important du volet « éducation » de la stratégie de gestion des matières résiduelles 2018-2022 à l’UdeS. En effet, il détient un savoir vaste et à jour sur tout ce qui touche le tri, l’enfouissement et la pollution des océans, entre autres. « Je prends aussi soin de comprendre les coutumes de nos étudiantes et étudiants étrangers. Leur vision du recyclage n’est pas nécessairement la même que nous. » La sensibilisation passe donc par l’ouverture.

Son souhait le plus cher? « Je rêve au jour où les initiatives en écoresponsabilité ne sortiront plus de l’ordinaire, puisque nous les aurons intégrées à nos vies. »

Faire une fleur à la biodiversité

Alain Fleury
Coordonnateur à la vie étudiante

Alain Fleury, coordonnateur à la vie étudiante à la FMSSMathieu Lanthier - UdeS

Alain Fleury, coordonnateur à la vie étudiante à la FMSS
Mathieu Lanthier - UdeS

Croquer dans une asperge fraîchement cueillie en observant un monarque se déposer sur une asclépiade, c’est l’un des petits bonheurs qu’offre le Jardin Zen 7 du Campus de la santé.

Ceux et celles qui ont l’habitude d’y prendre leurs pauses, d’y faire leur réunion ou d’y organiser des remises de prix ne pourraient se passer de cette oasis de bien-être remplie de merveilles comestibles. Ces personnes ne pourraient non plus se passer... d'Alain Fleury.

« Le jardin est né d’une initiative étudiante en 2016. Je supervisais le groupe à l’époque. Peu à peu, les étudiantes et étudiants ont obtenu leur diplôme, et j’ai décidé de continuer de m’occuper du jardin. »

Avec deux autres collègues de l’École de réadaptation, Alain offre généreusement de son temps au printemps pour la préparation des semis qui sont installés dans un local de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. « On a une grande variété de fruits, de légumes et de fleurs : des fraises, des framboises, des pommes de terre, du souci, des pavots, des tournesols… Grâce à cette belle diversité, le jardin attire plusieurs variétés de papillons et des familles d’oiseaux de toutes sortes. »

Une fois le jardin bien démarré à l’été, Alain prend des vacances? Oui, comme tout le monde, mais l’adepte des pratiques écoresponsables vient faire quelques tours au jardin et fournit de l’huile de bras pour s’assurer que le jardin reste bien verdoyant pour le retour des étudiants à l’automne. « Par exemple, on a installé un système d’arrosage automatique. » Alain reste aussi à l’affût des bonnes pratiques et des dernières tendances en ce qui touche le jardinage. « Mon bureau est devenu une vraie remise! »

Ce qu’il retire le plus de son engagement? De nouvelles connaissances, mais aussi la satisfaction de faire sa part en matière de santé organisationnelle. « Je suis content de contribuer à améliorer l’environnement bâti, le bien-être des personnes et la biodiversité à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. »

Se donner un sens

Mathilde Robitaille-Lefebvre, étudiante au baccalauréat en études de l’environnementMichel Caron- UdeS

Mathilde Robitaille-Lefebvre, étudiante au baccalauréat en études de l’environnement
Michel Caron- UdeS

Mathilde Robitaille-Lefebvre
Étudiante au baccalauréat en études de l’environnement

Mathilde est coordonnatrice de Campus Durable UdeS, un OBNL reconnu ayant le mandat de soutenir les groupes étudiants qui ont à cœur le développement durable. Elle occupe cette fonction depuis un an, à travers un horaire personnel fort chargé qui comprend… de nombreux autres engagements!

« Chez les étudiantes et les étudiants, on sent un sentiment d’urgence avec tout ce qui se passe dans le monde. On veut mettre la main à la pâte. »

Elle constate d’ailleurs un engouement croissant à l’UdeS pour les projets étudiants en développement durable. À ses yeux, la pertinence du groupe ne se dément pas : « Campus Durable établit le lien entre la communauté étudiante et le vice-rectorat à l’administration et au développement durable. On aide à la réalisation des projets en offrant du soutien pour tout ce qui touche les communications, les besoins en information, le financement, et plus encore. C’est assez large. »

Véritable chef d’orchestre du groupe, Mathilde a la tâche de structurer les rencontres et de voir à la planification des activités. « Présentement, on revoit la structure de Campus Durable pour prendre de l’ampleur. »

Comment garde-t-elle l’équilibre? « J’ai toujours été très impliquée », souffle-t-elle d’un coup, comme poussée par un sursaut d’enthousiasme. Théâtre, groupes environnementaux, création d’une boutique de produits durables, locaux et équitables, l’action bénévole fait partie de sa vie depuis l’école secondaire. « C’est très enrichissant, et ça me garde motivée, notamment dans mes études. »

Faire le pont entre la quantique et la crise climatique

Karl Thibault
Coordonnateur – entrepreneuriat et programmes scientifiques

Karl Thibault, coordonnateur – entrepreneuriat et programmes scientifiques à l'Institut quantiqueMichel Caron - UdeS

Karl Thibault, coordonnateur – entrepreneuriat et programmes scientifiques à l'Institut quantique
Michel Caron - UdeS

Dans sa vie personnelle, Karl aspire à une planète en santé, a une alimentation végétalienne et s’informe autant que possible sur les gestes écoresponsables qu’il peut adopter. Quand il porte son chapeau de physicien à l’UdeS, il fait bouger les choses en matière de développement durable par l’entremise de Quantique pour le climat, un regroupement qu’il a créé avec des collègues de l’Institut quantique en 2019.

« Après mon doctorat en physique, j’ai suivi quelques cours à l’École de gestion, lesquels m’ont donné le goût d’entreprendre, au sens large. Je me suis demandé ce que je pouvais faire pour aider à lutter contre la crise climatique. »

En se basant sur une initiative existante dans le domaine de l’intelligence artificielle, Karl et ses collègues ont mis en place une équipe de spécialistes provenant du Canada, des États-Unis et de l’Europe, parmi lesquels figurent des sommités internationales en quantique.

Le groupe, composé d’un conseil de direction et d’un conseil consultatif, réfléchit aux solutions climatiques sur deux fronts : « Notre premier objectif est de conscientiser la communauté scientifique en quantique à l’impact qu’elle peut avoir sur l’avenir du transport, de l’énergie et des technologies de l’information et des communications, entre autres. On a aussi l’objectif de sensibiliser la communauté qui se penche sur la crise climatique aux aspects prometteurs de la quantique. »

Pour Karl, créer ce pont entre les deux communautés est très enrichissant, même si tout le travail est fait bénévolement, « à la 27e heure de la journée ». L’engouement grandissant que suscitent les projets du groupe Quantique pour le climat est certainement un très grand facteur de motivation.

Donner l’exemple

Nadia Leboeuf, technicienne de la documentation à la bibliothèque Frère-ThéodeMichel Caron - UdeS
Nadia Leboeuf, technicienne de la documentation à la bibliothèque Frère-Théode
Michel Caron - UdeS

Nadia Leboeuf
Technicienne de la documentation à la bibliothèque Frère-Théode

Vous ne savez pas où vous rendre sur le Campus principal pour récupérer vos crayons, stylos, bouchons de liège, ampoules, piles, objets électroniques, cartouches d’encre ou contenants de verre? Suivez Nadia!

« Sur le Campus, j’utilise les contenants mis à notre disposition pour récupérer les différents matériaux. Il y a quelque temps, j’ai fait la suggestion d’avoir des couvercles compostables pour les verres à café auprès des cafétérias. J’ai également ajouté à l’espace commun du personnel où je travaille un contenant pour ramasser les stylos et crayons pour les recycler à l’endroit approprié. »

Celle pour qui la récupération et le recyclage sont une seconde nature s’implique auprès du Groupe des ambassadeurs et ambassadrices en gestion des matières résiduelles (GMR) de l’UdeS. « J’aime trouver des moyens d’en faire plus sur le campus. J’ai récemment suggéré que l’on ait un contenant pour ramasser les lunettes dont on ne se sert plus. Quelques organismes les récupèrent, comme Optométristes sans frontières et le Club Lion. »

Et si elle gère consciencieusement ses matières résiduelles au travail, Nadia en fait tout autant dans sa vie personnelle. « Je sensibilise mon entourage et je pratique aussi ailleurs dans ma vie les différentes méthodes de développement durable. »

Par ailleurs, si, en ce Jour de la Terre, vous avez envie de vous plonger dans une lecture instructive, faites un petit arrêt à la bibliothèque de la Faculté des sciences : « Lors de la Journée de l’eau le 22 mars, j’ai mis en exposition quelques livres sur le sujet, et j’ai fait la même chose pour souligner le mois de la Terre et le Jour de la Terre. »

Des valeurs d’engagement sur les rails

Yoann Anselmetti
Stagiaire postdoctoral en informatique

Yoann Anselmetti, stagiaire postdoctoral en informatique et bénévole à La DérailleMichel Caron - UdeS
Yoann Anselmetti, stagiaire postdoctoral en informatique et bénévole à La Déraille
Michel Caron - UdeS

Si votre vieille bécane fait « clonc! clonc! », au lieu de lui faire prendre le chemin des poubelles, allez plutôt à la coopérative de vélo La Déraille, un sympathique atelier de réparation communautaire opéré par une dizaine de bénévoles au Pavillon de la vie étudiante du Campus principal.

Si vous y faites un détour pour apprendre les rudiments de la mécanique de vélo, recevoir des conseils d’entretien ou jaser « transport actif », peut-être croiserez-vous Yoann, un étudiant et citoyen engagé qui s’implique depuis 2019 comme bénévole à l’atelier de réparation et au sein du conseil d’administration.

Sa décision de s’engager à La Déraille tire son origine d’une expérience similaire de l’autre côté de l’Atlantique : « J’avais déjà été membre et bénévole d’un atelier semblable, "Le Vieux Biclou", à Montpellier, en France. J’ai adoré l’esprit de ce type d’organisme qui promeut l’utilisation d’un transport actif par l’éducation populaire et solidaire à l’entretien et la réparation de son vélo. »

Diminution de la pollution sonore, réduction des émissions de gaz à effet de serre, meilleure santé : pour celui qui aspire à des villes plus vertes, la promotion du vélo utilitaire comme moyen de transport de tous les jours est une solution pertinente à plusieurs enjeux. L’adepte de vélo est d’ailleurs actif dans d’autres associations et mouvements de ce genre, par exemple Vélo Urbain Sherbrooke (VUS).

Pouvoir répondre à toutes les sollicitations externes que reçoit La Déraille demande du temps. Cafés réparation et activités d’animation dans les quartiers, lors de marchés publics ou d’événements festifs (ex. : Fête du vélo de Sherbrooke), Yoann et toute l’équipe de La Déraille ne chôment pas. Des heures bien investies, selon lui : « Sur le plan personnel, je fais plein de belles rencontres. Sur le plan professionnel, mon expérience me permet d’apprendre sur la gestion d’une coopérative et m’a permis de découvrir l’envers de la gestion d’une société de type coopérative de solidarité. »

Remuer ciel et terre pour la réduction des GES
Si les projets de développement durable sont aussi féconds à l’UdeS, c’est aussi grâce à l’apport du corps professoral qui, toutes disciplines confondues, met son expertise et son temps à contribution dans diverses initiatives, par exemple en examinent les défis environnementaux sous une loupe de recherche interdisciplinaire ou en offrant du contenu vulgarisé sur la crise climatique.

Un autre exemple? Des personnes du Département de philosophie et d’éthique appliquée à la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) se sont mobilisées en 2019 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) générés par les déplacements aériens des équipes de recherche.

À la suite de représentations auprès de diverses instances de l’institution, le groupe a proposé que les vols pour la recherche fassent l'objet d'une compensation carbone automatique puisée à même la part collective du fonds de recherche départemental. La compensation serait équivalente à celle prévue au programme de compensation volontaire ECOTIERRA déjà offert par l’UdeS.

Une résolution a été adoptée par le Département, et le groupe a même reçu l’appui du vice-rectorat à l’administration et au développement durable pour faire modifier un article de la Directive relative au remboursement des frais de déplacement. Il n’y avait plus très loin de la coupe aux lèvres… jusqu’à ce que la pandémie frappe et mette le projet en veilleuse.

Or le plus récent rapport du GIEC a ravivé la flamme du groupe, qui vient de relancer le dossier dans l’espoir, notamment, d’inciter d’autres départements à adopter une résolution semblable. À suivre!



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