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La Clinique en environnement de l’UdeS : remuer ciel et terre pour aider la communauté

Pierre-Emile Leblanc Comtois, étudiant en environnement; Sébastien Jacques, VP développement des affaires chez Attraction; Martine David, conseillère au développement stratégique chez Croquarium, et Étienne Doyon, directeur général chez Carrefour de solidarité international.
Pierre-Emile Leblanc Comtois, étudiant en environnement; Sébastien Jacques, VP développement des affaires chez Attraction; Martine David, conseillère au développement stratégique chez Croquarium, et Étienne Doyon, directeur général chez Carrefour de solidarité international.
Photo : Karine Couillard, collaboratrice

Un flot de demandes d’aide citoyennes déferle au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’UdeS depuis quelques années. Problème de sédimentation dans un étang privé, enjeu avec une espèce envahissante, problème d'eau potable, questionnement concernant la réglementation environnementale... En guise de solution pour répondre à ces demandes ponctuelles, le CUFE déploie son expertise étudiante!

Janvier 2015. Le téléphone sonne à la réception du CUFE. Au bout du fil, une citoyenne demande s’il est possible d’obtenir de l’aide pour vérifier la qualité du cours d’eau qui traverse son terrain. Elle explique qu’ils sont plusieurs voisins à se poser des questions concernant la responsabilité entourant la gestion de ce cours d’eau. L’information abonde, plaide-t-elle, mais elle est éparpillée sur différentes plateformes et elle n’est pas adaptée à leur contexte. Bref, c’est difficile de s’y retrouver. Désemparée, elle s’est donc tournée vers le CUFE.

À l’époque, la direction adjointe du CUFE était assurée par Jean-François Comeau. « Alors que nous étions sollicités depuis longtemps pour ce genre de demandes, nous n’avions pas vraiment réfléchi à la manière de nous organiser afin d’y répondre plus systématiquement, relate M. Comeau. Pour les demandes de plus petite envergure par exemple, il y avait un vide. Nous prenions conscience de l’existence de besoins venant de la communauté, qui ne cadraient pas avec ce qui était déjà en place avec le cours Projet intégrateur en environnement, offert à la maîtrise depuis de très nombreuses années. À l’intérieur de ce cours, nous pouvions répondre à des besoins de plus grande envergure en provenance d’entreprises privées ou d‘organisations établies. C’est alors que j’ai exploré le concept des cliniques étudiantes déjà présentes sur le campus de l’UdeS, notamment celle de la Faculté de droit. »

Nous prenions conscience de l’existence de besoins venant de la communauté qui ne cadraient pas avec ce qui était déjà en place avec le cours Projet intégrateur en environnement, offert à la maîtrise depuis de très nombreuses années.

Après quelques consultations et avec l’aide d’autres membres de l’équipe du CUFE, la Clinique en environnement est lancée à l’automne 2017. Le concept : confier de courts mandats aux étudiants et étudiantes et, du même coup, répondre aux appels à l’aide de la communauté.

De l’expertise étudiante fertile

Depuis sa création, la Clinique en environnement du CUFE a réalisé 83 projets d’appui auprès de 68 organisations, municipalités et individus.

Or, au-delà du volume, ce qui surprend, c’est la qualité du travail effectué et ses retombées.

Fanny Deschênes, diplômée de la maîtrise en environnement; Marika Brière, chargée de projet en environnement pour le Regroupement du parc du Mont-Bellevue; Jade Trépanier, entrepreneure et fondatrice de Pick-Pack; Brigitte Blais, étudiante en environnement.
Fanny Deschênes, diplômée de la maîtrise en environnement; Marika Brière, chargée de projet en environnement pour le Regroupement du parc du Mont-Bellevue; Jade Trépanier, entrepreneure et fondatrice de Pick-Pack; Brigitte Blais, étudiante en environnement.
Photo : Karine Couillard, collaboratrice

Parmi les projets, il y a celui de Pick-Pack, une jeune entreprise de sacs réutilisables pour les commandes en ligne fondée par Jade Trépanier, diplômée en communication, et son frère Vincent Trépanier. C’est Fanny Deschênes, alors étudiante à la maîtrise en environnement, qui lui a prêté main-forte en partant à la recherche du bon matériau et de divers partenaires pour le transport, la distribution et la réutilisation des sacs en fin de vie. L’expérience s’est avérée aussi fructueuse pour l’entreprise que pour l’étudiante : « Ça m’a vraiment permis de développer toutes sortes de compétences professionnelles que je n’ai pas nécessairement acquises durant mon cursus scolaire ou que j’avais vues, mais qui restaient des concepts assez théoriques jusqu’à ce que je les mette en pratique, comme le cycle de vie d’un matériau et les étapes de création d’une entreprise. »

L’histoire de Croquarium figure aussi parmi les succès de la Clinique. L’organisme œuvrant dans le domaine de l’éducation alimentaire recherchait une personne pour l’accompagner dans la mise sur pied d’un jardin sur toit. « Notre besoin était de documenter différentes pratiques innovantes qui correspondent au climat de l’Estrie », relate Martine David, fondatrice et conseillère en développement stratégique. Le mandat a atterri entre les mains expertes de Laurence Pageau, alors étudiante à la maîtrise en environnement : « C’était mon deuxième mandat en agriculture urbaine […] Mon travail à la Clinique a élargi mes champs d’intérêt, en plus de me donner de l’expérience en consultation. »

Ça n’a pas de prix pour moi, en ce moment, de pouvoir dire à de futurs employeurs que j’ai de l’expérience en tant que chargée de projet.

Laurence Pageau, étudiante mandatée par la Clinique en environnement

Pour le Carrefour de solidarité internationale (CSI), l’appui du CUFE se compte en années. « Nous collaborons avec le CUFE depuis environ 15 ans, explique Étienne Doyon, directeur général du CSI. Pour le plus récent mandat, nous avions besoin d’une analyse environnementale et d’une révision de nos outils d’analyse environnementale. » L’étudiante mandatée maintenant diplômée, Gabrielle Sangollo-Viens, ne retient que du bon de ce travail : « Mon expérience a été tellement positive que j’ai aussi fait mon essai de maîtrise avec Étienne pour un projet en Haïti. Ce genre d’expertise permet de peaufiner, en tant qu’étudiant, ce qu’on peut réaliser. Aujourd’hui, je suis conseillère en développement durable chez Desjardins. »

Pour continuer sur sa lancée

Le CUFE a de grandes ambitions pour la Clinique en environnement. C’est pourquoi elle a tenu le 2 décembre dernier la première édition de sa Journée annuelle de la Clinique en environnement, visant à réfléchir collectivement les prochaines étapes de son développement.

Pierre-Émile Leblanc Comtois, chargé de projet à la Clinique; Marie-Hélène Laprise du bureau de la recherche, de l'innovation, des partenariats et de la qualité du Cégep de Sherbrooke; Djamila O.Tinaou, M. Adm., agente de développement pour le Pôle régional en enseignement supérieur – Estrie (PRESE).
Pierre-Émile Leblanc Comtois, chargé de projet à la Clinique; Marie-Hélène Laprise du bureau de la recherche, de l'innovation, des partenariats et de la qualité du Cégep de Sherbrooke; Djamila O.Tinaou, M. Adm., agente de développement pour le Pôle régional en enseignement supérieur – Estrie (PRESE).
Photo : Karine Couillard

Personnes étudiantes, représentants et représentantes d’organismes, donateurs et membres de l’équipe du CUFE ont pris part aux échanges et aux ateliers de réflexion, et plusieurs intervenantes et intervenants de la communauté universitaire étaient également présents. Deux thèmes ont été explorés : l’accès au savoir généré par les projets réalisés dans la communauté et l’identification des éléments qui favorisent des collaborations enrichissantes et durables.

Lors de cette première édition de la Journée annuelle de la Clinique en environnement, la richesse des discussions s’est avérée profondément inspirante. Grâce à cet événement, nous avons enfin un endroit pour partager nos expériences avec la communauté.

Karine Vézina, conseillère pédagogique et coresponsable de la Clinique en environnement

Stéphanie Chicoine, conseillère en communication et aux événements de l'AED, Elizabeth Cazeault, coordonnatrice à l’engagement étudiant au SVE et, en arrière, Mylène Leblanc, conseillère en développement professionnel
Stéphanie Chicoine, conseillère en communication et aux événements de l'AED, Elizabeth Cazeault, coordonnatrice à l’engagement étudiant au SVE et, en arrière, Mylène Leblanc, conseillère en développement professionnel
Photo : Karine Couillard

Véronique Rioux, chargée de projets en environnement pour le CUFE et coresponsable de la Clinique, partage sans contredit cet enthousiasme : « Les échanges étaient riches. Nous avons de la matière pour avancer dans nos réflexions. Plusieurs sont restés à la fin pour continuer la discussion. J’ai trouvé les gens motivés et conscients de la valeur écoresponsable du partage de savoir, conscients des freins aussi!

C’est également intéressant de constater la variété de tous les milieux représentés par ces personnes : communautaire, gouvernemental, entreprises privées, environnemental. Ça concerne tout le monde!

Véronique Rioux, chargée de projets en environnement pour le CUFE et coresponsable de la Clinique en environnement

Les projets de développement à long terme pour la Clinique ne manquent pas. Le directeur Michel Lafleur compte se servir de la force de l’expertise du CUFE pour multiplier les occasions d’offrir des expériences professionnalisantes aux personnes étudiantes autant au Campus principal de Sherbrooke qu’au Campus de Longueuil. « Nous voulons également offrir un lieu de rassemblement des expertises, d’échanges entre personnes étudiantes et, pourquoi pas, avec le milieu de la pratique! Finalement, nous travaillerons au développement d’un volet international permettant d’ouvrir des possibilités supplémentaires à nos étudiants et étudiantes. »

Nous le savons depuis un bon moment déjà, les défis de notre génération face aux enjeux environnementaux et à la durabilité de notre système économique sont majeurs. Les activités de la Clinique sont une réponse forte à ces enjeux.

Michel Lafleur, directeur du CUFE

Maintenant, lorsque le téléphone sonne à la réception du CUFE et qu’au bout du fil une personne ou une petite organisation a besoin d’aide avec un enjeu environnemental, celles-ci trouvent des réponses et un accompagnement leur permettant de se mettre en action.

Au cours de la dernière année, la Clinique en environnement du CUFE s’est développée plus rapidement grâce aux dons de deux partenaires financiers : Banque Scotia (partenaire présentateur) et Telus (partenaire majeur).


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