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Vie terrestre

Des apprentissages tout-terrain pour mieux veiller sur les écosystèmes

Au baccalauréat en écologie, c'est en foulant les feuilles, en brassant la terre et en soulevant des roches qu'on apprend les bases de la conservation de la nature. Ce volet pratique de la formation contribue à former celles et ceux qui protégeront nos écosystèmes.
Au baccalauréat en écologie, c'est en foulant les feuilles, en brassant la terre et en soulevant des roches qu'on apprend les bases de la conservation de la nature. Ce volet pratique de la formation contribue à former celles et ceux qui protégeront nos écosystèmes.
Photo : Michel Caron - UdeS

Les milieux naturels fournissent l’oxygène, l’eau et la nourriture qui nous maintiennent en vie. Mieux les protéger est une responsabilité qu’endossent avec sérieux les étudiantes et étudiants du baccalauréat en écologie, qui enchaînent travaux pratiques en nature et suivis écologiques réels tout au long de leur parcours.

Combien d’universités peuvent se vanter d’être entourées d’espaces verts qui se déploient comme de véritables laboratoires vivants? Cet environnement donne une couleur unique au programme de premier cycle en écologie à l’UdeS. Session après session, les étudiantes et étudiants sont appelés à participer concrètement à l’effort mondial de préservation des écosystèmes par des travaux pratiques en nature, dont certains sont liés à de vrais mandats de conservation.

Dans le programme d’écologie de l’UdeS, il y a une intention commune de favoriser l’expérience sur le terrain par des sorties et des projets qui permettent aux étudiantes et étudiants d'être engagés dans leur apprentissage. Cette façon de transmettre le savoir est très motivante.

Rosalie Léonard, enseignante des travaux pratiques en botanique

Mes étudiantes et étudiants savent que les travaux qu’ils ont à faire ne sont pas que de petits devoirs. La donnée qu’ils récoltent en milieu forestier sera sauvegardée dans un ordinateur centralisé pendant dix, quinze ou vingt ans et mènera à des prises de décision.

Patrice Bourgault, enseignant des travaux pratiques en écologie animale

Patrice Bourgault et Rosalie Léonard coordonnent et enseignent notamment les travaux pratiques en écologie animale et en botanique.
Patrice Bourgault et Rosalie Léonard coordonnent et enseignent notamment les travaux pratiques en écologie animale et en botanique.

Photo : Michel Caron- UdeS

Ce texte est le septième d’une série qui illustre chaque mois l'intégration du développement durable dans la formation à l'UdeS, par l'entremise d'initiatives et d'exemples liés à l'un des 17 objectifs de développement durable (ODD) de l'ONU. L'approche pédagogique dont il est question dans le présent texte met en valeur l'ODD 15 – Vie terrestre.

Laboratoire vivant

Rosalie Léonard et Patrice Bourgault, tous deux coordonnateurs des travaux pratiques au baccalauréat en écologie, estiment qu’enseigner les rudiments de la conservation sur un campus vert entouré de milieux naturels est une chance inouïe.

Nous avons un accès privilégié à la nature. Nous n’avons qu’à ouvrir la porte de notre faculté, et il y a des plantes et des friches partout. Si nous voulons aller en milieu forestier, le mont Bellevue est juste à côté.

Rosalie Léonard, enseignante

Rosalie Léonard enseigne la botanique au baccalauréat en écologie. Elle coordonne également l’herbier de l’UdeS ainsi que le nouveau comité Campus vivant.
Rosalie Léonard enseigne la botanique au baccalauréat en écologie. Elle coordonne également l’herbier de l’UdeS ainsi que le nouveau comité Campus vivant.
Photo : Michel Caron - UdeS

Avoir la nature à la portée de la main permet d’enseigner par l’expérience. Sur le Campus principal, l’aménagement de friches par la plantation d’espèces indigènes est un exemple de projet concret qui permet aux personnes étudiantes d’intégrer plus facilement les connaissances théoriques en botanique. « L’idée est de créer des environnements qui sont plus intéressants sur le plan de la biodiversité », explique Rosalie.

Étudier l'écologie sur un campus où la végétation est si abondante donne une couleur unique à l'apprentissage, qui est très axé sur la pratique.
Étudier l'écologie sur un campus où la végétation est si abondante donne une couleur unique à l'apprentissage, qui est très axé sur la pratique.

Photo : Michel Caron - UdeS

Le développement de friches sur le Campus principal a par ailleurs une particularité qui renforce l’engagement des personnes étudiantes envers leur apprentissage : « Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large d’aménagement financé par le Pôle régional en enseignement supérieur (PRESE), résume-t-elle. Mes étudiantes et étudiants ont une motivation supplémentaire quand ils sentent qu'ils peuvent contribuer à quelque chose de plus grand. »

« Ayez une bonne paire de souliers! »

Des travaux pratiques portant sur l’identification des espèces et les techniques d’inventaire et de caractérisation en nature sont également à l’horaire régulier, tant en botanique qu’en écologie animale. Les aléas de la météo font aussi partie du programme : « Mes étudiantes et étudiants sont avisés, ils ont besoin d’une bonne paire de souliers pour aller dehors », relate Rosalie.

Beau temps, mauvais temps, les groupes étudiants en écologie vont en nature pour consolider leurs apprentissages.
Beau temps, mauvais temps, les groupes étudiants en écologie vont en nature pour consolider leurs apprentissages.

Photo : Michel Caron - UdeS

Les personnes étudiantes ont également la chance de réaliser intégralement des projets qui entraînent le développement de compétences transversales essentielles en milieu professionnel : gestion d’équipe, vulgarisation scientifique, etc. « Par exemple, cet été, certains de mes étudiants et étudiantes ont créé des outils numériques pour le suivi des espèces exotiques envahissantes végétales au mont Bellevue », précise Rosalie.

La proximité avec le mont Bellevue permet aux étudiantes et aux étudiants de mettre leurs acquis en pratique.
La proximité avec le mont Bellevue permet aux étudiantes et aux étudiants de mettre leurs acquis en pratique.
Photo : Michel Caron - UdeS

Pour Kayla Trempe-Kay, finissante au baccalauréat en écologie, cette approche axée sur la pratique contribue à préparer les cohortes au marché du travail. En prenant comme exemple une sortie terrain réalisée à l’extérieur de Sherbrooke, elle explique comment les projets sont stimulants : « On a entre autres fait un inventaire écologique à la forêt communautaire de Hereford, c’est-à-dire qu’on voit comment les différentes activités anthropiques – la randonnée, le vélo de montagne, la foresterie, etc. – peuvent être maintenues tout en préservant la valeur écologique du milieu naturel. Nos données sont ensuite fournies aux gestionnaires de la forêt pour qu’ils puissent prendre des décisions éclairées par la suite. »

Prendre les signes vitaux du mont Bellevue

Pour Patrice, ce qui illustre le mieux l’aspect novateur des travaux pratiques en écologie, c’est la participation des cohortes au programme de suivi de l’intégrité écologique (PSIÉ) du parc du Mont-Bellevue, une initiative visant à protéger l’état de santé du parc à l’aide de 18 indicateurs. Le PSIÉ est coordonné conjointement par le Vice-rectorat à l’administration et au développement durable (VRADD) de l’UdeS, Nature canton de l’Est (NCE) et le Regroupement du parc du Mont-Bellevue (RPMB).

« Par exemple, on fait le suivi des salamandres de ruisseaux, qui sont des animaux très sensibles à la détérioration de leur environnement, explique-t-il. Les étudiantes et étudiants vont donc sur le terrain pour prendre cette donnée, c'est-à-dire se mettre les pieds dans le ruisseau, soulever des roches et compter le nombre d'individus présents. »

Quand les personnes étudiantes travaillent dans un cadre réel et authentique, un déclic se produit.

On ne va pas juste faire l'inventaire de telle bibitte, on y va avec une idée derrière, en participant à quelque chose de plus gros que notre cours. Et ça, ça les allume beaucoup!

Patrice Bourgault, enseignant

Patrice Bourgault enseigne l'écologie animale au premier cycle. Il a notamment publié Arbres et arbustes du Québec : Guide d’identification des principales espèces feuillues en hiver en 2021. La même année, il recevait un prix Inspiration de l'UdeS dans la catégorie « Grande distinction en enseignement universitaire ».
Patrice Bourgault enseigne l'écologie animale au premier cycle. Il a notamment publié Arbres et arbustes du Québec : Guide d’identification des principales espèces feuillues en hiver en 2021. La même année, il recevait un prix Inspiration de l'UdeS dans la catégorie « Grande distinction en enseignement universitaire ».
Photo : Michel Caron - UdeS

Dans ses cours d’écologie animale, Patrice effectue aussi le suivi des étangs temporaires, soit des microsystèmes très fragiles générés par la fonte des neiges et desquels dépendent des amphibiens pour se reproduire. Toutes les données récoltées seront utilisées pour orienter les décisions concernant la future Réserve naturelle universitaire du Parc-du-Mont-Bellevue.

Dans le cadre de des travaux pratiques en écologie, les groupes étudiants prêtent main-forte au programme de suivi de l’intégrité écologique (PSIÉ) du parc du Mont-Bellevue.
Dans le cadre de des travaux pratiques en écologie, les groupes étudiants prêtent main-forte au programme de suivi de l’intégrité écologique (PSIÉ) du parc du Mont-Bellevue.
Photo : Michel Caron - UdeS

« Ce sont des projets concrets qui amènent les étudiants et étudiantes à aller chercher de la donnée sur le terrain qui va être utilisée de façon concrète, qui va servir à l'organisme qui nous a mandatés », précise-t-il.

Toute la durée du baccalauréat, chaque étudiant et étudiante devient partie prenante de ce programme de suivi sans jamais verser dans la redondance, puisque les cohortes se relaient : « On essaie de prévoir les bonnes activités dans les bons cours à la bonne saison », indique Rosalie.

Les ateliers en nature permettent aux personnes étudiantes de récolter des données qui mèneront à de vraies prises de décisions à l'égard des milieux naturels étudiés. Ici, un étudiant durant un atelier d'échantillonnage sur les communautés aviaires forestières au mont Bellevue.
Les ateliers en nature permettent aux personnes étudiantes de récolter des données qui mèneront à de vraies prises de décisions à l'égard des milieux naturels étudiés. Ici, un étudiant durant un atelier d'échantillonnage sur les communautés aviaires forestières au mont Bellevue.

Photo : Michel Caron - UdeS

Pour les deux enseignants, c’est un engagement à long terme qui demande une bonne planification, puisque les données doivent être récoltées de la même manière pendant plusieurs années : « Nous nous sommes un peu engagés moralement à ne pas changer nos cours, puisqu’on doit réaliser ces suivis chaque année. Je mettrais ça dans la rubrique "Engagement long terme personnel" », lance Patrice en boutade.

Kayla se considère privilégiée d’avoir pu apprendre dans des conditions authentiques auprès de personnes ayant un aussi grand amour de la nature et de l’enseignement :

En plus de nous permettre d’utiliser ce qu’on apprend en contexte scolaire, notre participation au programme de suivi de l'intégrité pour la future Réserve naturelle universitaire du Parc-du-Mont-Bellevue fait en sorte qu’on a déjà l'impression de faire un petit peu quelque chose pour améliorer la situation des milieux naturels.

Kayla Trempe-Kay, finissante au baccalauréat en écologie

À l’évidence, le développement durable a une place centrale dans le programme d’écologie, où savoir et savoir-faire cohabitent à merveille.

À propos de l’ODD 15 : Vie terrestre
La nature est indispensable à notre survie, mais elle est soumise à une pression croissante en raison de l’activité humaine. Malgré des progrès dans la gestion durable des forêts et l’adoption de valeurs nationales en biodiversité, notamment, la planète et l’humanité sont menacées. Recul des forêts, dégradation des terres, extinction des espèces…  Des changements majeurs s’imposent pour restaurer et protéger les milieux naturels et les êtres qui y vivent.

Ne manquez pas la suite de cette série, en décembre prochain!


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