Trois boursières Banting se greffent à la relève scientifique de l’UdeS
C’est à l’Université de Sherbrooke que Noémie Boivin, Julie Galmiche-Essue et Amy Heim poursuivront leurs travaux financés par le prestigieux Programme de bourses Banting, une nouvelle réjouissante qui fait écho à l’effervescence sans précédent que connaît l’Université de Sherbrooke en recherche.
La prestigieuse bourse Banting est décernée chaque année par le gouvernement au Canada aux 70 candidates et candidats postdoctoraux les plus prometteurs au pays. Elle totalise 140 000 $ par personne, répartis sur deux ans.
Le généreux montant permet aux bénéficiaires de développer tout leur potentiel en se consacrant entièrement à leurs recherches, et ce, à l'université de leur choix. Cette dernière s’engage à encadrer leurs travaux en mettant son expertise et ses installations à la disposition des stagiaires.
L’Université de Sherbrooke est ravie d’agir comme établissement d’accueil pour ces trois perles de la relève scientifique.
Je tiens à féliciter ces trois étudiantes, et leur souhaite tout le succès qu’elles méritent. Ce sont des bourses parmi les plus prestigieuses aux études supérieures, il s’agit d’une très belle distinction.
Pierre Cossette, recteur
Cette annonce rappelle la grande vitalité que connaît en recherche l’Université de Sherbrooke, laquelle s’est classée 10e au Canada en 2023.
L’environnement de recherche de l’Université de Sherbrooke a beaucoup à offrir. Nos jeunes chercheuses et chercheurs ont accès à des infrastructures de pointe et à toute une gamme de services destinés à maximiser leur développement professionnel et à favoriser leur succès.
Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures
Noémie Boivin, Julie Galmiche-Essue et Amy Heim poursuivront leurs travaux en droit, en littérature française et en écologie sous la direction des professeures Hélène Mayrand (droit), Kristine Plouffe-Malette (droit), Anthony Glinoer (arts, langues et littératures) et Isabelle Laforest-Lapointe (biologie).
Les bourses Banting sont remises par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).
Inverser la perspective du droit international sur les migrations
Depuis longtemps déjà, Noémie Boivin s’aventure sur le terrain des personnes migrantes, s'interrogeant sur la protection de leurs droits et leurs parcours complexes. Avec en tête le respect des droits de la personne, elle a fait un séjour de recherche en Colombie durant sa maîtrise, puis a poursuivi ses études doctorales au Mexique, durant lesquelles elle a fait un détour par Sciences Po Paris.
Avec son approche interdisciplinaire combinant le droit et l’ethnographie, elle remet en question les politiques et normes qui sont censées faciliter la migration régulière et prévenir la migration irrégulière, notamment par l’analyse critique du Pacte mondial pour les migrations. Sur son terrain de recherche, le Mexique, elle étudie les parcours souvent pénibles des personnes qui arrivent par cette grande porte d’entrée de l’Amérique du Nord.
Comme port d’attache pour son stage postdoctoral, la chercheuse a choisi l’Université de Sherbrooke, y cumulant charges de cours, coordination du Laboratoire de recherche critique en droit et ses recherches postdoctorales.
L’Université de Sherbrooke m’a offert l’environnement parfait pour développer mes projets. C’est un privilège de pouvoir travailler avec des gens qui comprennent la pertinence scientifique et sociale de faire du droit sur le terrain.
Une bourse Banting, c’est justement le passeport vers son terrain d’études et vers les forums internationaux où ses nouvelles connaissances trouvent un public qui a le pouvoir de changer les choses. « Ma contribution, c’est la connaissance du terrain. J’essaie d’informer les juristes pour apporter d’autres réponses et solutions. »
Comprendre les écrits de la diaspora à travers les livres comme sujets littéraires
Passionnée des livres depuis sa tendre enfance, Julia Galmiche-Essue en a fait l’objet de sa quête, de son master en édition à la Sorbonne Nouvelle jusqu’à son doctorat en études littéraires à l’Université de Toronto, en passant par son expérience professionnelle dans le secteur du livre, notamment aux Presses universitaires d’Afrique.
Elle consacre ses travaux au rôle que joue le livre à l’intérieur de la fiction. Pour la spécialiste des littératures francophones de la diaspora africaine, l’objet social et historique qu’est le livre prend toute sa pertinence, puisque sa recherche met en lumière la prise en charge par les autrices et auteurs originaires d’Afrique subsaharienne de leur propre histoire littéraire. Elle offre aussi de nouvelles perspectives sur la manière dont les livres sont perçus, produits, distribués et consommés, enrichissant ainsi l’histoire du livre, notamment dans le contexte africain.
À l’Université de Sherbrooke, la chercheuse a trouvé la terre d’accueil parfaite pour poursuivre ses recherches, d’abord grâce aux travaux de son directeur de recherche, le professeur Anthony Glinoer, spécialiste de la sociologie du littéraire, puis dans l’écosystème unique que forment le Groupe de recherches et d’études sur le livre au Québec (GRELQ), la Plateforme en humanités numériques, la revue Mémoires du livre et les objectifs stratégiques de l’UdeS prônant l’équité, la diversité et l’inclusion.
Ce nouveau chapitre de sa quête est rendu possible par la bourse Banting, qui permettra à la boursière de s’y consacrer entièrement.
Dérèglement climatique : ce que nous dévoilent les mousses polaires
Le thermostat grimpe deux fois plus vite dans les régions polaires qu’ailleurs dans le monde. Ce réchauffement accéléré menace le fragile équilibre des milieux naturels de l’Arctique et de l’Antarctique.
Pour mieux comprendre comment les changements climatiques affectent ces régions, Amy Heim étudie les mousses qui en recouvrent le paysage. Appelées Bryophyta, ces mousses jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes polaires en captant du CO2 et en participant au cycle de l’azote dont dépendent les plantes pour croître.
Pour ce stage postdoctoral, la chercheuse étudiera les communautés bactériennes et fongiques des mousses et elle se penchera sur les modèles d’évolution des différentes espèces.
J’ai choisi l’Université de Sherbrooke pour l’expertise de la professeure Isabelle Laforest-Lapointe, qui est l’une des rares chercheuses à travailler sur le microbiome des mousses. J’ai également été ravie de voir que l’établissement a toutes les ressources nécessaires pour mener mes travaux.
Au doctorat, Amy avait concentré ses recherches sur la manière dont la biodiversité des toits verts peut être augmentée et maintenue pendant une longue période.
La bourse Banting donnera vie à ce nouveau projet, qui pourrait permettre à la chercheuse de faire ses collectes d’échantillons elle-même en Arctique et en Antarctique. Elle travaille déjà à nouer des collaborations avec des équipes de recherche établies en régions polaires.
Amy est titulaire d’un doctorat en sciences appliquées de l’Université St-Mary’s et elle a reçu de nombreux prix universitaires, dont la bourse d'études supérieures du Canada Vanier.