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À l’étranger dans le cadre de leurs études en sciences et en éducation

Des étudiantes ont vécu l’angoisse du séisme au Chili

Neuf étudiantes de la Faculté d’éducation ont passé la nuit dans la cour de leur auberge de Santiago, en raison des puissants séismes du 27 février (cette photo) et du 5 mars.
Neuf étudiantes de la Faculté d’éducation ont passé la nuit dans la cour de leur auberge de Santiago, en raison des puissants séismes du 27 février (cette photo) et du 5 mars.
Photo : fournie par Joëlle B. Lemieux

«Cela a duré deux minutes, mais ça nous a paru très, très long», témoignent Julie Langevin et Cindy Launière sur le blogue qu’elle tiennent depuis le Chili. Les deux étudiantes à la maîtrise en écologie internationale étaient endormies lorsque les secousses ont débuté, vers 3 h 30 du matin, le 27 février. Une nuit d’épouvante aussi pour neuf étudiantes du baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire de la Faculté d’éducation : Joëlle B. Lemieux, Myriam Fortin, Pascale Paquette, Evelyne Richard, Andréanne Boulanger, Châtelaine Beauregard, Marie-Hélène Froment, Caroline Rosa et Élise Prévost ont elles aussi été réveillées brutalement par la terrible secousse.

Les étudiantes logeaient dans une auberge de jeunesse de Santiago. Cinq d’entre elles auraient pu se trouver dans la ville de Concepcion – lieu de l’épicentre du séisme. Par un heureux coup du sort, elles se trouvaient plutôt dans la capitale, après avoir décidé d’attendre une partie du groupe ayant vu son vol retardé par une tempête aux États-Unis.

Répliques du 5 mars

Bâtiment abimé par le séisme dans la capitale chilienne.
Bâtiment abimé par le séisme dans la capitale chilienne.

Six jours après les premières secousses, la terre continue de trembler au Chili. Aux petites heures, le 5 mars, trois fortes répliques ont été ressenties.

«Nous avons eu très peur. Lors des premières grosses secousses, nous avons couru dehors. Nous nous habituons tranquillement aux secousses. C’est presque normal pour nous maintenant», témoigne Joëlle B. Lemieux, qui se trouve toujours à Santiago, avec ses huit camarades. À la demande de l’Université, les étudiantes sont demeurées dans la capitale.

«Nous nous portons bien, mais nous avons hâte de savoir ce qui va arriver», confie l’étudiante, jointe par courriel.

«Comme sur un bateau»

Pour leur part, les deux étudiantes de la Faculté des sciences se trouvent à Valdivia, située à environ 450 km de l’épicentre du tremblement de terre. Elles racontent cependant que les secousses de la fin février ont été très intenses. «Nous avions de la difficulté à nous tenir debout tellement ça bougeait, écrivent-elles. Notre première réaction a été de nous diriger vers les cadres de porte de nos chambres. Par la suite, il y a eu quelques répliques de plus faible intensité. Nous avions peur qu'il y ait une réplique plus importante... Jusqu'à hier (le mardi 2 mars), il y avait encore de petites secousses et on se sentait comme sur un bateau.»

Les étudiantes effectuent actuellement un stage de six mois pour étudier la compétition apparente entre les huemuls, des cerfs en danger d’extinction, et d’autres espèces. Leur départ vers la réserve nationale de Lago Cochrane en Patagonie – où elles doivent mener les observations sur le terrain – est retardé le temps que la situation se stabilise.

Leur superviseur sur place au Chili, Paulo Corti, docteur en biologie de l'Université de Sherbrooke et professeur à la Universidad Austral de Chile à Valdivia, est allé les rencontrer le jour du tremblement de terre pour s’assurer qu’elles allaient bien.

«On a eu de la difficulté la nuit suivante à trouver le sommeil, car nous avions peur de nous faire réveiller par un autre tremblement de terre, racontent les étudiantes. Chaque petite secousse nous faisait un peu peur. Maintenant nous allons bien. Nous nous sentons impuissantes devant la situation... nous ne pouvons pas prêter main forte, mais nos pensées vont vers ceux qui ont eu moins de chance que nous...»

Unies par l’épreuve

Dans un témoignage livré au journal La Tribune le 3 mars, les étudiantes de la Faculté d’éducation racontent que la panique s’est emparée de l’ensemble du groupe, lors du séisme. Les étudiantes sont sorties dans la cour de l’auberge. Grâce aux bons soins du personnel de l’auberge de jeunesse, elles ont eu droit à des couvertures et de l’eau, et ont passé une nuit sans sommeil à l’extérieur.

Alors que les répliques du séisme revenaient constamment, les étudiantes racontent qu’elles ont eu peur de mourir. Mais surtout, elles reconnaissent leur chance et leur soulagement de voir qu’aucune d’entre elles ne s’était rendue à Concepcion, où les dommages ont été considérables. De leur propre aveu, cette épreuve angoissante a grandement contribué à créer des liens entre les filles du groupe, dont certaines se connaissaient peu, au départ.

«À la suite du séisme, la Faculté a pris rapidement contact avec ses partenaires chiliens pour leur manifester sa solidarité, indique Olivier Dezutter, vice-doyen à la recherche et au développement international de la Faculté d’éducation. Elle a entrepris des démarches auprès de directions d’écoles et de l’inspection de l’éducation nationale afin d’envisager différentes hypothèses de relocalisation de stage dans un délai le plus court possible et dans des conditions de sécurité optimales pour les étudiantes. Si aucune hypothèse n’est réalisable à court terme, un stage de remplacement sera organisé au Québec.»

Dans l’immédiat, en concertation avec les autorités de l’Université et grâce à la collaboration des Services à la vie étudiante, une offre d’aide psychologique à distance a aussi été faite à chaque étudiante, ajoute-t-il.