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Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, du 13 au 19 mars

Se mobiliser afin de maintenir la qualité des services offerts aux personnes présentant une déficience intellectuelle

«L'intervention, faut-il le rappeler, ne doit plus se faire en silo; elle ne doit plus se centrer uniquement sur la personne, l'enfant, l'adolescent ou sa famille. Elle doit intégrer autant que possible différents milieux de vie, en collaboration avec tous les autres partenaires», affirme le professeur Jean-Claude Kalubi.
«L'intervention, faut-il le rappeler, ne doit plus se faire en silo; elle ne doit plus se centrer uniquement sur la personne, l'enfant, l'adolescent ou sa famille. Elle doit intégrer autant que possible différents milieux de vie, en collaboration avec tous les autres partenaires», affirme le professeur Jean-Claude Kalubi.

Au Québec, 230 000 personnes présentent une déficience intellectuelle, dont 9000 en Estrie. La Semaine québécoise de la déficience intellectuelle, qui se tient du 13 au 19 mars, se veut un moment privilégié de l'année pour sensibiliser les gens à la cause des personnes ayant une déficience intellectuelle mais aussi pour valoriser le travail des intervenants et des proches qui contribuent au mieux-être de ces personnes.

Le professeur Jean-Claude Kalubi, titulaire de la Chaire de recherche sur les identités et les innovations professionnelles en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement, s'intéresse au quotidien à ce sujet. Il dirige un projet de recherche qui vise à élaborer un modèle intégré de collaboration multidisciplinaire, dans le but d'outiller les instances de la communauté, les partenaires et le personnel des centres de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement.

«Ce travail permet de recenser les stratégies de mobilisation des intervenants et membres du réseau sur le terrain, affirme le professeur Kalubi. Nous mettons davantage l'accent sur le climat de confiance, de coopération, d'engagement, de partenariat, de participation, de communication fonctionnelle, de fierté dans l'exercice de ses fonctions et de satisfaction mutuelle entre les acteurs concernés. La préoccupation centrale : le maintien de la qualité des services offerts à la personne présentant une déficience intellectuelle ou un trouble envahissant du développement.»

La chaire cherche à identifier des pratiques qui contribuent à renforcer l'identité professionnelle et qui permettent aux intervenants de participer aux réformes mises en place. Jean-Claude Kalubi leur propose d'interroger au quotidien leurs repères afin de se les approprier : Quels sont les nouveaux rôles des intervenants dans différents établissements? Comment orienter la collaboration entre différents intervenants, entre ces intervenants et les familles, entre ces intervenants et les gens de l'entourage, de la communauté?

Des besoins en évolution

Le modèle mis de l'avant par la chaire s'inscrit dans une approche globale visant à renforcer les capacités des intervenants, des usagers et de celles de leurs proches afin que les usagers puissent exploiter leur plein potentiel et répondre aux finalités de l'intégration et de la participation sociale.

L'intérêt du professeur Kalubi pour la recherche en déficience intellectuelle est alimenté par l'évolution des besoins de la personne et des conditions de travail dans ce système, où tous les acteurs semblent confrontés entre autres à la recherche de nouveaux repères de qualification, de reconnaissance et de validation de leurs compétences.

«Au cours des dernières années, par exemple, s'est développée une dynamique de standardisation des pratiques professionnelles, dit le professeur. Cela entraîne de nouveaux changements dont l'effet se remarque par diverses transformations de pratiques sur le terrain. Or, ces changements semblent souvent en rupture avec les compétences développées par les intervenants au cours de leur formation de base.»

Nouveaux contextes d'intervention

«Les nouveaux contextes d'intervention et les situations de plus en plus complexes auxquelles les intervenants doivent faire face les forcent à rechercher de nouveaux modèles de renforcement de leurs capacités d'action, explique le professeur Kalubi. L'examen préliminaire des expériences du terrain attire l'attention sur l'existence des pratiques exemplaires d'intervention. On ignore encore les cycles de renouvellement et de généralisation pour l'ensemble de ce secteur. L'intervention, faut-il le rappeler, ne doit plus se faire en silo; elle ne doit plus se centrer uniquement sur la personne, l'enfant, l'adolescent ou sa famille. Elle doit intégrer autant que possible différents milieux de vie, en collaboration avec tous les autres partenaires. Voilà pourquoi la définition des rôles et des responsabilités des intervenants demeure en mouvance. Elle impose alors une culture de changement et une vision différente de l'identité professionnelle des intervenants œuvrant dans les domaines de la déficience intellectuelle et des troubles envahissants du développement.»

Cette chaire de recherche bénéficie d'une collaboration accrue de six partenaires, soit le Consortium national de recherche sur l'intégration sociale et cinq centres de réadaptation en déficience intellectuelle et troubles envahissants du développement : le Centre de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement Estrie, le CRDI Montérégie-Est, les Services de réadaptation du Sud-Ouest et du Renfort, le Centre du Florès et le Pavillon du Parc. La Faculté d'éducation et La Fondation de l'Université de Sherbrooke y contribuent également.

La 23e Semaine québécoise de la déficience intellectuelle se tient sous la présidence d'honneur d'Alain Lapointe, directeur général du programme de football Vert & Or de l'Université de Sherbrooke. Ce dernier a rappelé l'importance de faire une place dans la société pour ces personnes malgré leurs différences.


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