Double doctorat grâce à la cotutelle
Le parcours atypique de Simon St-Jacques
Découvrez le parcours hors du commun mais ô combien intéressant de Simon St-Jacques, étudiant au doctorat en cotutelle au sein du Laboratoire Nanotechnologies et Nanosystèmes, laboratoire français situé en sol québécois, ici à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3iT) de l’Université de Sherbrooke.
Ce jeune scientifique québécois aventurier allergique à la routine, à la sédentarité et aux lieux communs a toujours eu cette curiosité d’aller voir plus loin. « Je saute dans le vide les yeux fermés, ensuite je me débrouille. Puis j’essaye quelque chose et j’analyse ce que ça a donné. » s’exprime-t-il. Simon est d’ailleurs en voie de recevoir un doctorat de l’Université de Sherbrooke et un de l’Université de Grenoble. Portait d’un ambassadeur pas comme les autres.
Parcours académique
- Doctorats : Université de Sherbrooke et Université de Grenoble Alpes (en cours)
- Maitrise : Université Grenoble Alpes (M2) et Université de Bourgogne (M1)
- Baccalauréat : École Polytechnique de Montréal en génie physique
L’objectif de sa thèse : développer des transistors ultrarapides.
Évoluer dans ce double cheminement pour avoir un double doctorat représente quoi pour toi?
Avoir deux diplômes, c’est super. Ça ouvre vraiment deux fois plus de portes, car ils sont reconnus par les employeurs des deux côtés de l’Atlantique. Ça facilite la recherche d’emploi et ça permet de garder toutes les portes ouvertes. En France, plusieurs doctorants font des cotutelles, donc les gens restent moins longtemps dans une université. Il y a un mouvement continu.
Ce que je dirais à quelqu’un qui hésite à faire une cotutelle : essaie-le, tu n’as rien à perdre. Tu vas pouvoir découvrir quelque chose de différent, construire un réseau professionnel. Sans oublier l’expérience humaine, qui pour moi est aussi importante que le projet scientifique.
Œuvrer dans un laboratoire international t’apporte quoi et en quoi cela est bénéfique?
Apprendre comment ça fonctionne ailleurs, c’est ça l’idée de base. C’est enrichissant sur le plan scientifique, mais aussi culturel. De voir comment les autres fonctionnent a beaucoup de valeur. On apprend beaucoup en sortant de sa zone de confort.
Il faut de la patience et ça exige parfois de faire des sacrifices. Tu arrives à l’étranger souvent les mains vides, tu dois te recréer un groupe d’amis, reconstruire un chez-soi, etc. Néanmoins, j’ai bien hâte de retourner voir Grenoble. J’ai hâte de me promener en Europe. Hâte de finaliser le projet.
J’ai adoré Grenoble : on y trouve les meilleurs centres de recherche en Europe dans mon domaine d’études, les transistors. C’est littéralement une Silicon Valley européenne.
As-tu un exemple concret de ce que tu fais ici au 3IT et en France?
Je travaille avec le professeur Hassan Maher sur les transistors en GaN. Le GaN est un matériau qui a des propriétés qui permettent de meilleures performances que le silicium utilisé presque partout actuellement. Mon but est de créer des transistors ultrarapides, pour les télécommunications du futur.
Le 3iT me permet de développer la base d’un dispositif que je vais bonifier d’une couche supplémentaire à Grenoble, où il y a des appareils différents qu’ici, dans les salles blanches au Laboratoire de Technologies de la Microélectronique (LTM). Je reviens ensuite au 3IT pour faire des tests électroniques et effectuer la caractérisation électrique. Les deux centres de recherche sont véritablement complémentaires.
Quel impact rêves-tu d’avoir comme scientifique?
J’aimerais travailler à l’échelle industrielle. Entre l’académique et l’industriel, il y a différentes étapes. C’est là que je me vois, mais davantage du côté de l’industrie. J’ai envie de promouvoir l’industrie microélectronique chez nous.
En quelques mots, que crois-tu apporter d’unique à l’institut?
La plupart des étudiantes et étudiants au doctorat au LN2 proviennent de l’international. Je me plais à leur prodiguer des conseils et à répondre à leurs questions sur la culture québécoise. Je m’implique aussi dans le Comité d’animation scientifique et social du 3IT, ce qui me permet de découvrir de nouvelles personnes et des projets scientifiques qui m’étaient inconnus.
Ce que j’aime au 3IT, c’est côtoyer des personnes qui viennent des quatre coins de la planète. Sincèrement, ça m’inspire beaucoup. La meilleure façon de s’épanouir, c’est de foncer et d’apprendre de nos erreurs. Chaque expérience est enrichissante et nous permet d’avancer.
À titre de scientifique, quel impact professionnel rêves-tu d’avoir sur le monde?
Je souhaite travailler sur des dispositifs qui seront réellement utilisés par les industries. Un jour, j’aimerais pouvoir dire « Ce produit qui est maintenant commercialisé, j’y ai travaillé, j’ai contribué à son développement. »
Quelle devise te représente le mieux?
L’éducation forme, l’expérience forge.
Proverbe africain