Aller au contenu

Tremblement de terre sur le campus de l'UdeS

La Tribune (Sherbrooke, Qc) Actualités, samedi 31 mars 2007

SHERBROOKE - Une secousse sismique de 8 sur l'échelle de Richter secoue le Québec. Pas de panique: des étudiants du programme d'études politiques appliquées de l'Université de Sherbrooke ont les choses bien en main. Dans le cadre du projet SOS Catastrophe, les étudiants ont simulé un tremblement de terre et se sont ensuite appliqués à gérer la crise, qui a fait quelque 500 sinistrés. Selon l'Université de Sherbrooke, cette initiative serait une première au Québec, voire même au Canada.

Le centre sportif de l'UdeS s'est converti en centre d'accueil de réfugiés. Des élèves du primaire, qui tiennent ici un rôle de sinistrés, sont étendus sur des lits de camp.

Le scénario? Jeudi, un tremblement de terre a entraîné des répercussions importantes dans plusieurs villes du Québec, dont Sherbrooke. Au cours de la journée, les étudiants se sont mis dans la peau du gouvernement; ils ont pris les décisions qui s'imposaient et ils ont mis en place les mesures d'urgence, dont l'ouverture d'un centre de sinistrés. Hier, il fallait donc gérer l'accueil de 500 réfugiés au centre sportif de l'UdeS, âgés entre 4 et 14 ans et provenant des écoles de la région.

Coordonnateur du projet et professeur au département d'histoire et de sciences politiques de l'UdeS, Dany Deschênes explique que des étudiants de premier et de deuxième cycle se sont investis dans ce projet, mis sur pied dans le cadre de deux cours. Les premiers ont rédigé le scénario, tandis que les étudiants à la maîtrise ont dû mettre en pratique leurs connaissances en gestion de crise.

L'exercice, réalisé en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique, la Ville de Sherbrooke et la Croix-Rouge, vise aussi à développer une culture de prévention en sécurité civile. "Tous les étudiants sont supervisés par les coordonnateurs de mesures d'urgence de nos principaux partenaires", indique M. Deschênes. Depuis les dernières années, les Québécois ont pu constater qu'ils ne sont pas à l'abri des furies de la nature: on n'a qu'à penser au déluge survenu au Saguenay en 1996, et au verglas en 1998.

Conseillère en sécurité civile au ministère de la Sécurité publique, Nicole Fugère souligne l'importance d'intégrer les enfants à ce genre d'initiative. La population est-elle suffisamment sensibilisée et informée sur ce qu'elle doit faire en cas de catastrophe naturelle? "De plus en plus les gens sont vigilants. Cet exercice en est un d'importance. Une culture, ça s'implante au niveau des enfants", souligne-t-elle en citant l'exemple de l'environnement, où les enfants ont donné des leçons aux adultes sur la protection de la planète.

En point de presse, le recteur de l'Université de Sherbrooke, Bruno-Marie Béchard, s'est réjoui de l'organisation de cette simulation, qui permet d'améliorer la capacité de réaction des prochains leaders: "Ce n'est pas quand une crise survient qu'il faut penser à tout ça!"

Comme cette activité a été organisée dans le cadre de deux cours, l'exercice pourrait revenir sous une autre forme les années suivantes.