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le mercredi 4 avril prochain, à 12 h 15

Un concert gratuit offert à l’ensemble des membres de la communauté universitaire par l'Orchestre de chambre de l’École de musique

L’Orchestre de chambre de l’École de musique de l’Université de Sherbrooke, sous la direction du chef d’orchestre François Bernier, offrira, le mercredi 4 avril prochain, à 12 h 15, au Centre culturel de l’Université de Sherbrooke, à la Salle Maurice-O’Bready ,un concert gratuit à l’intention de l’ensemble des membres de la communauté universitaire.

Dernier-né des ensembles instrumentaux de l’École de musique, l’Orchestre de chambre en est à sa quatrième saison d’activité sous la direction de son fondateur, François Bernier, chargé de cours à l’École de musique. En avril 2006, pour clôturer sa 3e saison, l’Orchestre de chambre avait notamment occupé la fosse d’orchestre de la Salle Maurice-O’Bready lors de la production de l’opéra Les Noces de Figaro.

Depuis sa création, l’Orchestre de chambre réunit à chaque année une vingtaine d’instrumentistes qui étudient à l’École de musique, tout en accueillant également un certain nombre de musiciennes et musiciens qui poursuivent leur formation dans d’autres établissements d’enseignement de Sherbrooke. Pour le concert du 4 avril prochain, l’Orchestre de chambre comptera 31 musiciennes et musiciens.

Un programme musical français

À l’occasion de son deuxième concert de la présente saison, l’Orchestre de chambre a choisi de puiser au répertoire musical français de la fin du 19e siècle et du début du 20e en interprétant des œuvres de Maurice Ravel, Camille Saint-Saëns et Claude Debussy. En ouverture de programme, Le Tombeau de Couperin, une œuvre de maturité de Maurice Ravel, suivie d’Africa, une fantaisie de Camille Saint-Saëns, écrite à la suite d’un voyage en Afrique du Nord et inspirée de rythmes et de mélodies indigènes. Pour clore le concert, l’Orchestre de chambre interprétera la célèbre Petite Suite de Claude Debussy, une œuvre en quatre courts mouvements d’abord écrite pour piano à quatre mains.

Ensemble volontiers polyvalent, l’Orchestre de chambre est en mesure d’aborder, compte tenu de sa taille et de sa distribution instrumentale, un large répertoire de musique de chambre, appartenant notamment aux 19e et 20e siècles, répertoire qui ne trouverait pas sa place au sein des autres ensembles musicaux sherbrookois.

Appartenant en propre à l’École de musique, l’Orchestre de chambre constitue pour les étudiantes et étudiants de l’École un milieu privilégié d’apprentissage et de prestation de la musique d’ensemble. Il constitue désormais, de ce fait, une facette importante du rayonnement de l’École de musique dans son milieu, en même temps qu’une démonstration de sa croissance et de sa vitalité.

Le Tombeau de Couperin de Maurice Ravel (1875-1937)

Dans Le Tombeau de Couperin, précise Maurice Ravel, « l’hommage s’adresse moins au seul Couperin lui-même qu’à la musique française du 18e siècle. » Préfigurant l’esprit néo-classique, le compositeur imite fidèlement le style ancien; il concentre volontairement son invention dans l’harmonie et la mélodie. À la demande de René-Baton, le compositeur a orchestré quatre pièces du Tombeau de Couperin qui ont été créées par l’Orchestre Pasdeloup le 28 février 1920. Fait significatif, Ravel s’est imposé la formation réduite d’un orchestre du 18e siècle. Pour Roland-Manuel, « on n’y trouve aucun effet qui ne soit strictement déduit d’une nécessité; car c’est à l’extrême de la rigueur et de la simplicité que Ravel obtient ici une transparence, une variété de coloris dans l’unité de la substance, une conformité enfin, qui égale, et qui passe, peut-être, les plus brillantes réussites de sa virtuosité d’orchestrateur ». Le Tombeau de Couperin est un chef-d’œuvre de maturité qui ne connaît pourtant pas la popularité de nombreuses œuvres ravéliennes moins importantes, telle la Pavane pour une infante défunte.

Africa, op. 89 de Camille Saint-Saëns (1835-1921)

L’Afrique du Nord a toujours constitué la destination favorite des nombreux voyages effectués par Camille Saint-Saëns. C’est d’ailleurs à Alger qu’il est décédé en 1921. En 1890, Saint-Saëns voyage au Ceylan, puis à Alexandrie et au Caire. C’est pendant son séjour en Égypte qu’il compose Africa, une fantaisie pour piano et orchestre basée sur des sources nord-africaines authentiques. Saint-Saëns a collectionné beaucoup de musique indigène de la région, transcrivant souvent les thèmes directement sur place. De cette manière, il s’est imprégné autant des matériaux que des techniques de la musique d’Afrique du Nord, qu’il a par la suite utilisée abondamment dans des douzaines de ses propres œuvres.

Africa s’ouvre sur un passage libre, improvisé, basé sur une musique que Saint-Saëns avait entendue dans le village algérien de Beska; d’autres thèmes sont tirés de différentes chansons et danses d’Égypte et d’Algérie. L’œuvre s’achève sur une coda furieuse et enivrante, basée sur une mélodie populaire tunisienne. La pièce se découpe en sections, allant de passages lents sous forme de rhapsodies à une danse rapide en 6/8. L’origine arabe de la plupart des mélodies est généralement mise en évidence à l’aide de gammes inhabituelles, « exotiques »; des intervalles mélodiques de seconde augmentée émergent de la texture comme un rappel particulièrement mordant de l’influence africaine de l’œuvre. Fait intéressant, Saint-Saëns ne fait qu’un usage parcimonieux des quelques instruments de percussion supplémentaires que demande la pièce. Africa est en outre reconnue comme l’une des premières œuvres concertantes à avoir été enregistrées avec le compositeur dans le rôle de soliste; un enregistrement de 1904, avec Saint-Saëns au piano, existe toujours.

Petite suite de Claude Debussy (1862-1918)

Originellement publiée pour piano à quatre mains en 1889, la Petite Suite fut orchestrée en 1907 par Henri Büsser, et présentée dans cette version la même année aux Concerts Lamoureux, à Paris : le succès fut immédiat et ne s’est jamais démenti. L’écriture pianistique, il est vrai, par sa richesse même, appelait l’orchestre, et Debussy se montra pleinement satisfait des répartitions instrumentales organisées par Büsser.

Il y a quatre pièces brèves, miniaturisées, formant une sorte de suite chorégraphique : le premier, En bateau, se signale par ses ondulations de barcarolle, régulières et douces. Le Cortège qui succède, d’une joliesse un peu apprêtée, avec ses tierces parallèles et de discrètes syncopes, prend tout son éclat dans la conclusion. Le troisième mouvement est un Menuet : s’exhale la mélancolie des ballets romantiques en des formules archaïsantes et de subtiles instabilités tonales. Le Ballet conclusif, de forme A B A, présente en B un thème de valse presque populaire, qu’encadre une sorte de bourrée en sauts de quarte; dans la reprise, le thème de valse sert d’initiale dans la coda.