Aller au contenu

Retour de la 2e délégation et mise sur pied probable d'une 3e équipe

Mission médicale en Haïti : «On sent un vent d’espoir»

Benoît Caouette et Mylène Désorcy, infirmière, à la clinique externe
Benoît Caouette et Mylène Désorcy, infirmière, à la clinique externe
Photo : Délégation médicale de la FMSS

La 2e délégation médicale de la Faculté de médecine et des sciences de la santé en Haïti est de retour. Visiblement sous le choc de la misère rencontrée au cours de ces trois semaines passées à soigner la souffrance des victimes du tremblement de terre, l’équipe a donné son point de presse, le 5 mars. Une équipe transformée, meurtrie, mais aussi riche de la rencontre avec le peuple haïtien.

Dirigée par le professeur Robert Williams, médecin de famille à l’Hôpital Charles-LeMoyne de Longueuil, la délégation comptait 14 personnes, incluant quatre infirmières, des physiothérapeutes, une intervenante psychosociale, des médecins et des médecins résidents.

L’équipe a apporté son aide au personnel médical de l’Hôpital de la communauté haïtienne, situé en banlieue de Port-au-Prince. L’hôpital, débordé et désorganisé dans les circonstances, devait même recevoir des patients à l’extérieur de ses murs. «L’équipe a aidé l’hôpital à se reprendre en main, a dit le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, Réjean Hébert. C’est un effet durable de sa présence.»

La Faculté prépare déjà une 3e délégation en Haïti. L’équipe aura pour mission d’appuyer les programmes de médecine de l’Université Quisqueya. Elle songe même à aider à la mise sur pied du premier programme de physiothérapie au pays.

Témoignages

La première semaine d’activité de la 2e équipe médicale pilotée par la Faculté de médecine et des sciences de la santé, dépêchée en Haïti le 16 février, a réussi à soigner de nombreux patients. Toutefois, la mission a été ponctuée par des répliques de secousses sismiques qui ont créé de l’inquiétude dans la population. Néanmoins, des membres de la délégation de l’UdeS sentent un vent de changement positif souffler sur Port-au-Prince.

L’équipe médicale a transmis des photos et des nouvelles sous forme de clips audio dont nous faisons ici un bref résumé. Les témoignages sont disponibles sur une page du site de la Faculté, dont vous trouverez le lien à la fin de ce texte.

Crainte d’un autre séisme

Robert Williams, directeur de la délégation médicale
Robert Williams, directeur de la délégation médicale
Photo : Délégation médicale de la FMSS

Dans une correspondance transmise le 22 février, Robert Williams témoigne de légères secousses sismiques ressenties durant la nuit. Dans un premier message, il rassure l’ensemble des proches de l’équipe sur le peu de dommages causés par le léger tremblement de terre.

Toutefois, le lendemain, une surprise attend l’équipe médicale. À la suite des secousses mineures qui ont été ressenties, l’ensemble des patients présents dans l’hôpital a décidé de sortir dehors, craignant qu’un tremblement de terre plus violent n’entraîne de plus graves conséquences.

«On arrive ce matin, c’est le désordre, une centaine de patients sont couchés dans leur lit et sur des matelas – avec soluté et instrumentation – sur le stationnement de l’hôpital et sous les arbres autour», raconte le directeur de mission. Robert Williams entreprend donc cette journée à tenter de persuader les patients de retourner à l’intérieur.

Du travail considérable

Lionel Hugonnier, physiothérapeute au CHUS
Lionel Hugonnier, physiothérapeute au CHUS
Photo : Délégation médicale de la FMSS

Lionel Hugonnier, physiothérapeute au CHUS, estime pour sa part que la délégation de la Faculté a «fait un travail considérable». Illustrant la variété des cas traités – fractures, greffes, cas pédiatriques, notamment – le physiothérapeute affirme que l’intention de l’équipe sherbrookoise est de travailler avec le personnel haïtien pour qu’il reprenne son rôle dans la gestion de l’hôpital.

Il parle d’un séjour rempli d’événements riches, en soulignant qu’il restera beaucoup de travail à faire dans les prochaines années en Haïti.

Un vent de changement

Mylène Désorcy, infirmière au CHUS et étudiante à la maîtrise en soins infirmiers, est en formation pour devenir infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne. Elle a travaillé en pédiatrie au cours des premières journées. Elle œuvre à la clinique externe, logée en partie dans des tentes à l’extérieur des locaux.

«On voit un vent de changement, un vent d’espoir qui s’installe, dit-elle. L’hôpital commence à se réorganiser. Je pense qu’avec l’équipe, on a réussi à faire quelque chose de bien. Ce n’est pas parfait, mais on s’en va vers la bonne route.»

La présence de personnel de plusieurs spécialités est un atout majeur, poursuit l’infirmière : «Notre équipe est diversifiée, et comprend des infirmières, des physiothérapeutes, des intervenants en psychiatrie et en pédiatrie, des urgentologues… Bref, des gens de toutes les sphères qui peuvent répondre à tous les besoins.»

Convaincue qu’elle va garder un souvenir positif de cette expérience, Mylène Désorcy conclut sa correspondance en témoignant de son «impression d’avoir appris ici comme jamais auparavant».

La délégation de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l'UdeS est demeurée à Pétionville jusqu’au 4 mars. D’autres correspondances audio seront ajoutées au site dont le lien est fourni ci-dessous.


Informations complémentaires