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Nouvelle chaire de recherche sur le diabète de type 2

Suspect no 1 : les aliments gras

Au centre, le professeur André Carpentier entouré des dignitaires présents lors de l'annonce de la création de la nouvelle chaire.
Au centre, le professeur André Carpentier entouré des dignitaires présents lors de l'annonce de la création de la nouvelle chaire.
Photo : Sylvie Careau

On l'appelle le tueur silencieux. Le diabète de type 2 est une maladie qui menace de plus en plus de gens, en raison d'un nombre croissant de cas d'obésité, de modes de vie sédentaires et du vieillissement de la population. L'Université de Sherbrooke a annoncé le 29 septembre la création d'une chaire de recherche sur les causes du diabète de type 2, dans le but de cibler des méthodes de prévention et de traitement précoce de cette maladie chronique. Dans la mire : comment une alimentation riche en gras peut déclencher la maladie.

Grâce à un partenariat entre la société GlaxoSmithKline inc. (GSK), les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et l'Université de Sherbrooke, les activités de cette chaire s'appuient sur un fonds de dotation de 1 M$ et d'une subvention d'appariement de 375 000 $ sur 5 ans. Chercheur de renommée internationale, le professeur André Carpentier, du Service d'endocrinologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, devient ainsi le titulaire de la Chaire IRSC-GSK sur le diabète. Par des recherches fondamentales et cliniques, il étudiera spécifiquement le rôle des gras alimentaires dans le déclenchement et le développement de la maladie.

«Différents mécanismes physiopathologiques sont à l'origine de la maladie, explique le professeur Carpentier. Je m'intéresse particulièrement à la lipotoxicité, c'est-à-dire la mauvaise gestion du gras au niveau des tissus maigres. La manière dont certaines personnes métabolisent les gras alimentaires – par exemple, en les dirigeant excessivement vers certains organes – entraîne probablement l'apparition du diabète et les complications cardiovasculaires», précise l'endocrinologue, qui est aussi chercheur au Centre de recherche clinique Étienne-Lebel du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.

Saluant cette initiative, la rectrice Luce Samoisette reconnaît l'importance de cette recherche : «Le diabète et les maladies cardiovasculaires font partie des thèmes porteurs de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Je tiens à féliciter le professeur Carpentier pour la qualité remarquable de ses recherches, dont les résultats donnent naissance à des avancées scientifiques qui profitent à toute la société. Sa nomination comme titulaire de cette nouvelle chaire de recherche sur le diabète de type 2 est un honneur qui rejaillit sur l'ensemble des chercheuses et chercheurs de nos facultés», précise-t-elle.

«GSK a pris l'engagement d'aider les personnes atteintes de diabète et est heureuse d'appuyer l'important travail que le Dr Carpentier accomplit dans ce domaine, souligne Paul Lucas, président et chef de la direction de GlaxoSmithKline. En contribuant au Fonds Pathfinders pour les leaders de la recherche en sciences de la santé au Canada, GSK est fière de promouvoir la recherche en sciences de la santé et l'innovation dans les facultés de médecine canadiennes.»

«Le nombre croissant de cas d'obésité, les modes de vie sédentaires et le vieillissement de la population contribuent à faire augmenter la prévalence du diabète au Canada, explique Alain Beaudet, président des Instituts de recherche en santé du Canada. L'attribution de cette chaire reflète la volonté des IRSC d'investir dans la recherche axée sur le patient pour faire progresser les connaissances et améliorer la santé des Canadiens.»

Les travaux permettront de mieux comprendre la régulation du métabolisme énergétique, des glucides et des lipides ainsi que le rôle des tissus adipeux blancs et bruns dans le développement de la maladie. Le professeur Carpentier analysera aussi les mécanismes de l'insuffisance cardiaque chez les personnes diabétiques et les mécanismes des effets antidiabétiques de la chirurgie bariatrique. Ultimement, les recherches créeront de nouveaux modèles de prise en charge clinique pour la prévention et le traitement du diabète.

Mieux connaître le diabète

Outre la recherche, la Chaire développera une plateforme éducative en proposant des activités de formation et de diffusion des connaissances. «Chaque année, nous organiserons une conférence destinée au grand public en partenariat avec le Musée des sciences de Sherbrooke dans le but de mieux faire connaître le diabète, mentionne André Carpentier. On y discutera de la prévalence, des causes, des complications, du traitement et de la prévention de la maladie.»

Le transfert des connaissances se fera par l'organisation d'un colloque annuel sur un thème de pointe relié au diabète, auquel participeront des sommités internationales, ainsi que par des cours spécialisés aux médecins, professionnels de la santé, étudiants, stagiaires et résidents.

Les diabétiques, de plus en plus nombreux

Le diabète de type 2 est une maladie chronique caractérisée par une quantité excessive de sucre dans le sang, phénomène que l'on appelle l'hyperglycémie. Dans cette maladie, la sécrétion d'insuline par le pancréas ne s'élève pas adéquatement en présence d'une mauvaise réponse des organes du corps à l'insuline. Au delà d'une prédisposition génétique, on estime que plus de 80 % des cas de diabète de type 2 pourraient être retardés – ou même prévenus – par de bonnes habitudes alimentaires et une augmentation de l'activité physique.

Le diabète de type 2 est en progression constante et touche actuellement entre 7 et 10 % de la population canadienne. Cette maladie est une cause majeure de mortalité, de problèmes cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux, d'amputations, de cécité et d'insuffisance rénale. Ce diabète touche une population de plus en plus jeune. Elle est un fardeau économique et social important et témoigne de l'urgence de la recherche dans ce domaine.