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Nouvelles recherches sur la maladie d’Alzheimer

Mieux alimenter le cerveau pour favoriser le maintien de la mémoire chez la personne âgée

Stephen Cunnane, titulaire de la chaire de recherche sur le métabolisme cérébral et la cognition au cours du vieillissement.
Stephen Cunnane, titulaire de la chaire de recherche sur le métabolisme cérébral et la cognition au cours du vieillissement.

Dans le cadre du mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, l’Université de Sherbrooke lance de nouvelles recherches pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau lors du vieillissement. La nouvelle Chaire de recherche de l’Université de Sherbrooke sur le métabolisme cérébral et la cognition au cours du vieillissement vise à éclairer les aspects nutritionnels qui supportent une fonction cérébrale normale pour un vieillissement en santé.

D’une durée de six ans, cette chaire est mise sur pied par la Faculté de médecine et des sciences de la santé, grâce à une contribution du Fonds de recherche en santé de La Fondation de l’Université de Sherbrooke. Ainsi, elle bénéficie d’un financement total de 1 679 000 $, incluant la contribution salariale de la Faculté.

Comprendre l’utilisation du glucose et des gras par le cerveau

«Une fonction cognitive optimale est une composante importante de l’autonomie et de la qualité de vie à tous les âges», explique le titulaire de la nouvelle chaire, Stephen Cunnane, professeur au Département de médecine. «Le cerveau a besoin de carburant pour fonctionner, principalement le glucose, c’est-à-dire une forme de sucre. Lors du vieillissement, il semble avoir de plus en plus de difficulté à être alimenté en glucose et, ce faisant, la mémoire de la personne âgée risque de se détériorer. Les recherches de mon équipe mèneront au développement d’interventions diététiques ou pharmacologiques auprès de cette clientèle afin de maintenir ou d’améliorer la distribution du carburant au cerveau.»

Chercheur au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS, le professeur Cunnane s’intéresse aussi au métabolisme des gras alimentaires, surtout les acides gras oméga-3. Les essais cliniques démontrent que la prise de suppléments d’huile de poisson en gélule a peu d’effet bénéfique sur la mémoire des personnes âgées, malgré les promesses. Les nouvelles recherches tenteront donc de répondre à plusieurs questions qui restent sans réponse : Est-ce que l’utilisation des gras oméga-3 change au cours du vieillissement normal? Est-ce qu’un changement dans l’utilisation des gras oméga-3 précède ou résulte du déclin cognitif chez la personne âgée? Le déclin de la fonction cognitive peut-il être retardé ou renversé par des interventions affectant l’utilisation des oméga-3?

Pour mener à bien l’ensemble de ses recherches, son équipe utilisera des techniques d’imagerie du cerveau à la fine pointe, par exemple la tomographie par émission de positons et l’imagerie par résonance magnétique. Ce travail s’effectuera en collaboration avec les chercheurs du Centre d’imagerie moléculaire de Sherbrooke.

«Le professeur Cunnane a publié plus de 270 études traitant du métabolisme et du rôle physiologique des acides gras oméga-3 et de leur effet sur les fonctions cognitives lors du vieillissement», mentionne Jean-Pierre Perreault, vice-doyen aux études supérieures et à la recherche à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. «Il est aussi un expert reconnu mondialement sur le rôle de la nutrition dans l’évolution du cerveau humain.»

«La recherche sur le vieillissement est l’un des thèmes prioritaires de l’Université de Sherbrooke, indique son vice-recteur à la recherche, Jacques Beauvais. Grâce à la qualité des recherches du professeur Cunnane, il devient possible d’envisager l’amélioration de la santé cognitive des personnes plus âgées de manière à minimiser l’impact du vieillissement sur leur autonomie.»

«Depuis plus de 50 ans, La Fondation appuie, entre autres, des initiatives contribuant à la réussite étudiante et à l’épanouissement de l’enseignement de haut calibre, indique son directeur général, François Dubé. Grâce aux contributions de généreux donateurs, La Fondation peut soutenir la Chaire de recherche sur le métabolisme cérébral et la cognition au cours du vieillissement en permettant au professeur Cunnane de poursuivre ses travaux de recherche sur des enjeux actuels liés au vieillissement de la population.»

Une population vieillissante

La maladie d’Alzheimer touche environ 20 % des Canadiens de 65 ans et plus; cette proportion grimpe à 50 % après l’âge de 85 ans. La maladie est caractérisée par la détérioration de la mémoire, une composante clé du déclin cognitif associé au vieillissement. Malgré le fait qu’aucun traitement efficace n’ait été trouvé pour cette maladie, certaines approches en prévention sont encourageantes et pourraient peut-être ralentir cette maladie.

À propos du chercheur

Stephen Cunnane est chercheur au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS depuis 2003, et il a dirigé le Centre de 2007 à 2009. Il était également titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’utilisation des acides gras alimentaires et les fonctions cognitives dans le vieillissement de 2003 à 2010. La Faculté de médecine et des sciences de la santé lui a décerné le prix Jean-de-Margerie en 2010 et le prix Étienne-Le Bel en 2011. Stephen Cunnane est aussi membre de l’Académie nationale de médecine de France depuis 2009.