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Cancer du sein : l’expérience de femmes de l’Estrie dans l’attente de résultats d’examen

Les professeures Chantal Doré, Line Saintonge et Frances Gallagher

Les professeures Chantal Doré, Line Saintonge et Frances Gallagher


Photo : Robert Dumont

Les programmes de dépistage du cancer du sein sont efficaces, mais les femmes qui attendent les résultats de tests disent manquer d’accompagnement et d’information à bien des égards. C’est ce que révèle une récente étude menée par trois professeures de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

Les professeures Chantal Doré, Frances Gallagher et Line Saintonge, de l’École des sciences infirmières, ont interrogé 20 femmes de l’Estrie âgées entre 50 et 69 ans en attente de tests ou de résultats de tests de dépistage du cancer du sein. Elles ont aussi interrogé 12 intervenantes dans le cadre du programme. L’étude qualitative visait à comprendre l’expérience d’attente de ces femmes en processus de dépistage dans le cadre du Programme québécois de dépistage du cancer du sein.

Selon les résultats de l’étude, on ne répond pas adéquatement aux questionnements et aux besoins des femmes en attente de leurs résultats. La période d’attente est parfois qualifiée d’«infernale» par les participantes. «L’inquiétude, l’anxiété, la colère et la tristesse font partie d’une gamme d’émotions variées auxquelles sont confrontées les femmes en attente de résultats de dépistage, mentionne Chantal Doré, qui coordonnait l’étude. Les femmes ont un grand besoin d’être bien renseignées et accompagnées pendant ces semaines d’attente, mais ce volet est plus ou moins bien développé actuellement.»

Le personnel qualifié et compétent, la courtoisie et la disponibilité des intervenants au cours du processus de dépistage ainsi que les efforts pour réduire le temps d’attente figurent parmi les points positifs relevés dans l’étude. Cependant, le sentiment d’impuissance que vivent les femmes dans l’attente et les nombreux scénarios qu’elles se font à cause du manque d’information semblent contribuer à créer de l’anxiété. Pour plusieurs, l’incertitude des tests, des résultats et des traitements, les douleurs et troubles associés à la maladie et la menace à l’intégrité sont à l’origine de l’anxiété vécue. Dans certains cas une difficulté de l’entourage immédiat à offrir du soutien adéquat est notable.

L’équipe de la professeure Doré propose toutefois des solutions. Les femmes en attente de dépistage ont besoin d’être soutenues et informées sur le processus de dépistage et sur la nature de la maladie et des examens. Les intervenantes et intervenants pourraient bénéficier de plus de formation et d’un meilleur accompagnement clinique. En retour, les intervenantes et intervenants seraient davantage en mesure d’informer les femmes et de les aider à identifier des stratégies d’adaptation efficaces pour leur situation. La formation des infirmières en groupe de médecine familiale assurerait en outre la continuité du suivi requis dans un tel contexte.

À propos de l’étude

Menée par l’équipe de la professeure Doré, l’étude comprenait la participation du Centre de santé des femmes de l’Estrie et du Programme québécois de dépistage du cancer du sein de l’Estrie. La doctorante en sciences cliniques Maude Hébert a contribué à la rédaction de l’article publié dans la revue Health Care for Women International. Cette recherche a été réalisée grâce à une subvention conjointe du ministère de la Santé et des Services sociaux et de l’Agence de la santé et des services sociaux de l’Estrie dans le cadre du Programme de subventions en santé publique.


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