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Syndrome de détresse respiratoire aiguë

Une nouvelle étude sur les traitements de patients aux soins intensifs

Le Dr François Lamontagne
Le Dr François Lamontagne
Photo : CRC Étienne-Le Bel du CHUS

Une étude du Mount Sinai Hospital, de l’University Health Nework et de l’Université McMaster, à laquelle ont collaboré le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) et l’Université de Sherbrooke, démontre clairement que les patients des soins intensifs traités avec la méthode de ventilation par oscillation ont un taux de mortalité plus élevé que les patients traités par la méthode de ventilation conventionnelle.

Les patients ventilés par oscillation ont davantage besoin de sédation et de médicaments pour maintenir, entre autres, une bonne tension artérielle. Ces résultats proviennent de l’étude publiée dans le New England Journal of Medecine et menée par deux chercheurs ontariens. Le Dr Niall Ferguson, directeur des soins critiques du Mount Sinai Hospital et de l’University Health Network de Toronto, et la Dre Maureen Meade, professeure à la Faculté de médecine de l’Université McMaster, témoignent du fait que leurs résultats de recherche ont un impact direct et immédiat sur le patient et sur le protocole de soins offerts aux soins intensifs.

Le Dr Olivier Lesur
Le Dr Olivier Lesur
Photo : CRC Étienne-Le Bel du CHUS

L’étude visait à déterminer si l’oscillation des poumons à haute fréquence réduit le risque relatif de décès causé par le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Le SDRA entraîne la mort chez 40 à 70 % des patients atteints. Les patients souffrant d’un SDRA ont besoin d’un soutien mécanique, sous la forme d'un ventilateur, qui respire pour eux tandis que leurs poumons guérissent.

Les Drs François Lamontagne et Olivier Lesur, chercheurs au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS et professeurs à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS, de même que leurs collègues intensivistes, inhalothérapeutes et infirmiers de soins intensifs du CHUS, ont collaboré à cette recherche clinique qui a été publiée dans la prestigieuse revue scientifique New England Journal of Medicine

Comparaison de traitements de ventilation aux soins intensifs

Cette recherche clinique consistait à comparer deux traitements de ventilation pour assurer une plus grande sécurité et efficience. Le ventilateur mécanique conventionnel a ainsi été comparé à un oscillateur à haute fréquence. Les résultats proposent aux cliniciens d’utiliser la méthode de ventilation conventionnelle pour la plupart des cas afin de protéger les poumons du patient. Rappelons que les patients traités aux soins intensifs sont les personnes les plus vulnérables dans un hôpital. Souffrant de maladies mortelles telles que les infections, le cancer et de multiples traumatismes, les deux tiers des patients hospitalisés dans une unité de soins intensifs sont traités avec l’assistance d’un ventilateur. De ce nombre, 10 % souffrent du syndrome de détresse respiratoire aiguë.

Une recherche centrée sur les patients

«Cette étude illustre bien ce qu’est la recherche centrée sur le patient et vise à établir rapidement, entre plusieurs traitements disponibles, celui qui est le plus efficace et le plus sécuritaire. La recherche clinique nous permet de remettre en question nos pratiques et d’éviter d’exposer les patients à des risques sérieux», souligne le Dr François Lamontagne, qui a œuvré à titre de cochercheur et de coauteur dans la réalisation de cette recherche scientifique.

Le Dr Lamontagne a bénéficié d’une bourse des Instituts de recherche en santé du Canada pour une période de deux ans afin de suivre une formation en recherche portant sur les essais cliniques au cours de laquelle il s'est intégré à l'équipe de la Dre Maureen Meade.

Le Dr Lamontagne était responsable de la liaison de l'équipe de recherche avec les centres québécois participants. Cette étude s’est tenue en collaboration avec le Dr Olivier Lesur, responsable de l’équipe sherbrookoise impliquée dans ce projet. Ceux-ci ont contribué grandement au succès de cette étude internationale à laquelle ont participé 39 centres du Canada, des États-Unis, de l’Arabie Saoudite, du Chili et de l’Inde.

Cette étude a aussi été menée en collaboration avec le réseau Canadian Critical Care Trials Group dont la mission est de faire progresser les soins et d’améliorer la santé des enfants et des adultes gravement malades grâce à l'excellence dans la recherche clinique.


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