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Patients ayant subi un séjour aux soins intensifs

Mieux répondre aux besoins des patients ayant survécu à un épisode de soins critiques

Le Dr François Lamontagne (à droite) est accompagné de deux personnes qui ont participé à son projet de recherche, dont le Dr Stéphane Coutu (au centre).
Le Dr François Lamontagne (à droite) est accompagné de deux personnes qui ont participé à son projet de recherche, dont le Dr Stéphane Coutu (au centre).
Photo : Robert Dumont

Les personnes qui survivent à un séjour aux soins intensifs souffrent de déficits à long terme et ont des besoins particuliers. Une importante étude à laquelle ont participé des chercheurs de l’UdeS démontre en effet qu’il est nécessaire d’apporter des changements dans les politiques de soins et dans la disponibilité des ressources pour mieux répondre à ces besoins complexes en santé physique et mentale.

Cette recherche d’envergure a été initiée et pilotée par la Dre Margaret Herridge, chercheure et professeure au Toronto General Research Institute de l’University Health Network. La Dre Herridge est directrice de la recherche en soins intensifs à l’University Health Network. Son projet appelé Towards RECOVER  évalue les impacts à long terme auprès des patients et de leurs proches après une ventilation mécanique prolongée. Depuis deux ans, le Dr François Lamontagne, médecin intensiviste au CHUS, chercheur au Centre de recherche clinique Étienne-Le Bel du CHUS et professeur à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’UdeS, participe activement à ce projet de recherche en soins critiques en collaboration avec Mélanie Levasseur, chercheure au Centre de recherche sur le vieillissement du CSSS-IUGS et professeure à l'école de réadaptation de la FMSS de l’UdeS.

Des résultats préliminaires des plus intéressants

« Les patients hospitalisés aux soins intensifs qui quittent l'hôpital ne reçoivent pas de suivi se distinguant de celui offert aux autres personnes moins gravement malades, explique le Dr Lamontagne. Les individus ayant frôlé la mort conservent souvent de lourds déficits qui réduisent considérablement leur qualité de vie. Les résultats préliminaires attestent donc qu’il serait avantageux pour le patient et pour ses proches d’obtenir une prise en charge adaptée au vécu et aux besoins du survivant pour qu’il puisse bénéficier de conditions optimales lui assurant un prompt rétablissement et une meilleure qualité de vie. »

Les chercheurs du projet Towards RECOVER ont discuté des séquelles physiques et neuropsychologiques importantes dont souffrent les personnes lors de leur hospitalisation aux soins intensifs. « Les patients ont témoigné d'occasionnelles discordances pouvant exister entre leurs propres objectifs et les priorités d'un système de santé souvent axé sur l'escalade technologique et pharmacologique des soins de santé. Les patients et leurs proches pourront désormais influencer les objectifs ainsi que les devis des nouveaux projets de recherche et, indirectement, les soins de santé du futur », souligne Dr Lamontagne.

Une nouvelle recherche orientée sur les besoins du patient

C’est avec le souci d’améliorer de manière continue la qualité des soins que le Dr Lamontagne du CHUS, en collaboration avec la Dre Herridge, mettra sur pied une toute nouvelle étude multicentrique orientée sur les besoins du patient. Elle visera à impliquer des personnes ayant connu les soins intensifs, ainsi que leur famille et des membres du public, dans une démarche devant établir un ordre de priorités quant aux objectifs et aux issues cliniques en recherche. Le but ultime est de créer une référence permettant aux chercheurs de mieux arrimer leurs projets aux attentes de la population desservie. Cette étude s'insérera au sein du programme de recherche OVATION lancé par le Dr Lamontagne dont différents volets ont été financés par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS).