Élisabeth Albert réussit son pari

Élisabeth Albert a connu un été exceptionnel : sa performance aux Jeux d’été du Canada qui se sont tenus à Sherbrooke en août dernier est impressionnante. Elle a fait bonne figure en récoltant une médaille de bronze à l’épreuve de course sur route, une 4^e place au critérium et une 20^e place pour l’épreuve contre-la-montre individuel. « Participer aux Jeux du Canada était fantastique, précise-t-elle. D’abord, parce que j’ai réussi à me classer lors des sélections qui avaient eu lieu en mai dernier. À ce moment, j’étais en pleine session universitaire et j’ai réussi à me tailler une place aux Jeux. Je disposais de trois mois pour finaliser mon entraînement et remporter mon pari. »

La fin des Jeux du Canada annonce le retour en classe puisque Élisabeth commence sa troisième année au doctorat en médecine à la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Après seulement une semaine de cours, elle doit prendre une pause de ses études, le temps d’une course puisqu’elle s’envole pour Nice, en France, avec cinq coéquipières pour participer aux Jeux de la Francophonie. Pour la première fois de l’histoire de ces Jeux, l’épreuve de cyclisme sur route est en démonstration. Bien que le calibre soit de taille, Élisabeth a terminé 12^e. « Il s’agit d’une course internationale. Plusieurs pays y participaient dont la France représentée par une équipe très performante, explique-t-elle. Cette course était très stimulante pour moi, je savais que je devais travailler très fort. C’est en participant à une course comme celle-là que je vois où je suis rendue dans ma progression!»

Une passion pour le sport qui ne date pas d'hier

Élisabeth Albert commence le patin à l’âge de cinq ans. Deux ans plus tard, elle est initiée aux patins à longue lame. À onze ans, elle enfourche le vélo et, depuis, elle cumule les honneurs. En 2011, elle participe aux Jeux d’hiver du Canada à Halifax en patinage de vitesse et elle obtient deux médailles individuelles de bronze et une médaille d’or au relais. En juin dernier, après avoir terminé ses cours universitaires deux jours avant, elle termine 1^re lors du Championnat canadien de cyclisme (moins de 23 ans), course sur route qui se déroule en Beauce et de ce fait gagne sa place aux jeux de la francophonie  en plus de remporter, pour une quatrième année consécutive, le 1^er rang au classement final des Mardis cyclistes de Lachine. « Le sport m’a appris à me relever, à travailler plus fort, dit-elle. Après une mauvaise course, je peux travailler davantage dans le but de ne pas refaire les mêmes erreurs. Et ça, je l’applique également dans mes études. »

Élisabeth peut compter sur des commanditaires et des partenaires qui sont essentiels à sa réussite. Parmi eux, la microbrasserie le Siboire, la fondation Nordiques et Atrium Innovations via la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec. Pour sa préparation aux Jeux du Canada à Sherbrooke, elle a pu bénéficier de l’aide du programme Impulsion 2013 mis sur pied par Excellence Sportive Sherbrooke qui a aidé des athlètes de la région à se tailler une place dans l'équipe du Québec. Pour lui permettre de poursuivre ce sport de haut niveau, sa mère lui apporte un soutien exceptionnel.

Les études avant tout

Son succès repose sur l’équilibre. L’alliance entre les études exigeantes en médecine et la pratique de deux sports de compétition fonctionne à condition d’être organisée et réaliste. « C’est une question d’équilibre, j’identifie mes priorités, avoue Élisabeth. Cette année, j’ai roulé à peu près 6 000 km, sans participer à des camps d’entraînements. Je maximise alors mes entraînements, ils sont donc plus intenses. »

Élisabeth ne se laisse toutefois pas impressionner par les médailles qu'elle gagne et donne priorité à ses études en médecine puisque les prochaines années de formation seront déterminantes. Elle sait déjà que l’été prochain sera consacré à ses stages en médecine et que les compétitions de vélo seront plus rares.

La verra-t-on pédaler aux Jeux olympiques 2016? Probablement pas puisqu’elle souhaite poursuivre ses études. Mais qui dit qu’une fois les études terminées, elle ne tentera pas sa chance.