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Le pessaire pourrait prévenir la prématurité spontanée dans les pays en voie de développement

Le Pr Jean-Charles Pasquier.
Le Pr Jean-Charles Pasquier.
Photo : Robert Dumont

Dans le cadre du Sommet sur la santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, le Pr Jean-Charles Pasquier, professeur au Département d'obstétrique et gynécologie de la FMSS, obstétricien-gynécologue au Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) et chercheur au Centre de recherche du CHUS, recevra une subvention de 112 000 $ de l’organisme Grands Défi Canada afin d’initier des travaux de recherche clinique en Haïti relativement à l’utilisation d’un pessaire dans la prévention de la prématurité spontanée.

La prématurité est une des principales causes de mortalité et de morbidité périnatales. Elle représente 8 % des naissances et pose un véritable problème de santé publique. Malgré les efforts des 40 dernières années, le taux de prématurité n’a pas baissé et les données les plus récentes montrent même que la situation s’aggrave depuis quelques années.

Dans le monde, on estime que 15 millions de bébés naissent prématurés chaque année et que plus de 1 million meurent de complications à la suite de naissances prématurées. Certains des enfants nés de manière prématurée sont confrontés à vivre avec un handicap ou avec des complications de santé tout au long de leur vie. Devant cette situation, il est nécessaire de comprendre quelles sont les stratégies qui ont été mises en œuvre face à la prématurité jusqu’à aujourd’hui et de dégager les nouvelles orientations possibles afin de progresser à la lumière des découvertes récentes dans ce domaine.


Le pessaire, un anneau en silicone, est généralement employé pour traiter le prolapsus des organes pelviens et, parfois, l’incontinence urinaire chez la femme. Or, depuis deux ans, il est proposé dans le traitement de la prématurité comme mesure susceptible de présenter un intérêt dans la prévention de l’accouchement prématuré spontané. Lorsque placé autour du col dans le fond vaginal, il pourrait, en modifiant l’angle que fait le col avec l’utérus, réduire le risque d’accouchement prématuré.

« Dans les pays en voie de développement, il n’y a pas d’unité de néonatalogie. Il faut donc avant tout miser sur la prévention. L’utilisation d’un pessaire peut s’avérer être une innovation simple, peu dispendieuse et adaptée pour Haïti. Les mamans qui ont connu un accouchement prématuré pourront éviter, avec l’aide de dispositif, de vivre à nouveau ce drame humain. En ce sens, je crois que le pessaire peut aider les mamans et les enfants du monde entier » souligne le Pr Pasquier, ce clinicien-chercheur spécialiste en périnatalité et prématurité.

Lorsque les résultats de recherches s’avèreront concluants, le projet d’étude du Pr Pasquier permettra d'adapter et de valider l'utilisation de la technique avec de faibles ressources en Haïti. Alors, il pourra agir à titre de mentor auprès des médecins et du personnel hospitalier en Haïti afin de transmettre ses connaissances émanant de ses recherches cliniques. « Chercher ensemble, c’est progresser ensemble. Avec le transfert de connaissances en recherche, directement appliqué au chevet des patientes, l’utilisation de la technique du pessaire pourrait se développer dans les universités haïtiennes, être enseignée puis utilisée par leur élite médicale, soutient d’emblée le Pr Pasquier.


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