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Contribuer aux efforts de développement d’un des pays les plus pauvres de l’Afrique : la FMSS poursuit sa mission éducative jusqu’au Mali

Inauguration officielle du Département de médecine de famille de la Faculté de médecine de l’Université de Bamako

Le doyen intérimaire de la Faculté de médecine, Ibrahim Maïga, la ministre de l’Éducation nationale, Jacqueline Togola, et la professeure Diane Clavet coupent le ruban pour inaugurer le Département de médecine de famille de l’Université de Bamako.
Le doyen intérimaire de la Faculté de médecine, Ibrahim Maïga, la ministre de l’Éducation nationale, Jacqueline Togola, et la professeure Diane Clavet coupent le ruban pour inaugurer le Département de médecine de famille de l’Université de Bamako.
Photo : fournie

Dans le cadre de leur mission de formation professorale à Bamako au Mali, les professeurs Diane Clavet, Line Langlois et François Couturier ont participé, le 19 juin, à l’inauguration du Département de médecine de famille et de médecine communautaire de la Faculté de médecine et d’odontostomatologie de l’Université de Bamako (FMOS). Cette cérémonie officielle a également permis de souligner l’achèvement du programme de formation professorale d’une première cohorte de professeurs par une remise d’attestations dans le grand amphithéâtre de la Faculté. Plusieurs dignitaires maliens s’étaient déplacés pour l’occasion.

«Je suis très émue et vivement honorée d’avoir participé à cette journée, souligne Diane Clavet, vice-doyenne au développement pédagogique et professionnel. J’éprouve une grande satisfaction à célébrer la concrétisation du Département de médecine de famille et le succès de la formation professorale. C’est le fruit d’une longue collaboration entre les facultés de médecine de Sherbrooke et de Bamako!»

Diane Clavet prononce son discours lors de la cérémonie précédant la remise des attestations.
Diane Clavet prononce son discours lors de la cérémonie précédant la remise des attestations.
Photo : fournie

«L’inauguration du Département de médecine de famille avec un programme adapté aux besoins du pays est une première en Afrique de l’Ouest francophone. C’est un jalon important vers un renforcement des systèmes de soins de santé au Mali», mentionne François Couturier, directeur du projet DÉCLIC et professeur au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence.

«Des professionnels de santé bien préparés aux rôles et aux conditions de pratique qui les attendent dans leur communauté permettront certainement d’améliorer et de renforcer les services de santé de première ligne au Mali, tout en assurant une pérennité de l’engagement des professionnels, soutient Line Langlois, professeure au Département de médecine de famille et de médecine d’urgence. Avoir eu l’opportunité de contribuer à la création et au développement d’un programme de formation de médecins de famille communautaires, dont la réalité diffère en plusieurs points de celle du médecin de famille au Québec, a été des plus enrichissants. Constater les retombées qui s’actualisent dans un contexte de pratique et de formation très différent est très stimulant!»

DÉCLIC : un projet de coopération qui dépasse les frontières

François Couturier, Line Langlois, le doyen de la FMOS, Ibrahim Maïga, la ministre de l’Éducation nationale, Jacqueline Togola, et Diane Clavet posent avec les professeurs et chargés d’encadrement clinique du DES en médecine de famille et médecine communautaire ayant reçu leurs attestations du programme de formation professorale.
François Couturier, Line Langlois, le doyen de la FMOS, Ibrahim Maïga, la ministre de l’Éducation nationale, Jacqueline Togola, et Diane Clavet posent avec les professeurs et chargés d’encadrement clinique du DES en médecine de famille et médecine communautaire ayant reçu leurs attestations du programme de formation professorale.
Photo : fournie

Depuis 2010, la Faculté de médecine et des sciences de la santé travaille étroitement avec la FMOS dans un projet de formation des professionnels de la santé au Mali qui comprend l’implantation d’un Département de médecine de famille, le développement et la mise en place d’un programme de résidence de quatre ans en médecine de famille et médecine communautaire (diplôme d’études spécialisées – DES) et par le développement et la prestation d’un programme de formation professorale d’une centaine d’heures destiné aux professeurs et aux chargés d’encadrement clinique du DES.

De plus, la Faculté offre un soutien à la transformation de cinq centres de santé communautaire universitaires (CSCOM-U). Ces CSCOM-U ont une fonction analogue à celle des unités de médecine de famille (UMF) du système de formation des médecins de famille au Canada et servent de lieux d’accueil pour les étudiants actuels et futurs de la FMOS dans le cadre de leur résidence.

En résumé

Le programme de DES en médecine de famille en est à sa 3e année.

Il compte maintenant 28 résidents, dont 10 nouveaux qui ont commencé leur formation en janvier.

Ces résidents sont formés dans cinq centres de santé communautaire disposant maintenant de ressources humaines et matérielles permettant la tenue d’activités d’enseignement clinique de niveau universitaire.

Un programme de formation professorale d’une centaine d’heures a été élaboré en collaboration avec le Centre de pédagogie des sciences de la santé. À ce jour, huit professeurs et chargés d’encadrement cliniques (CEC) ont terminé ce programme et ont pu se perfectionner aux méthodes de pédagogie médicale nécessaires à un enseignement clinique en communauté. Une deuxième cohorte de neuf professeurs et CEC a amorcé sa formation en juin 2014.

DÉCLIC est géré par un consortium composé de l’Université de Sherbrooke, du Centre de coopération internationale en santé et développement et du Cégep de Saint-Jérôme. Le projet reçoit une contribution de 18,7 M$ du ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement du Canada pour une durée de huit ans (2010-2018).

La situation sanitaire au Mali

Le Mali est l’un des pays les plus pauvres du monde, avec un revenu national brut annuel par habitant variant de 600 $US à 1200 $US, selon les organisations mondiales. Une proportion considérable de sa population vit dans une pauvreté absolue, particulièrement en milieu rural où se retrouve près de 70 % de la population. L’indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement, qui tient notamment compte de la santé et de l’éducation, classe le Mali au 182e rang sur 187 pays.

Le Mali compte 14,85 millions d’habitants, selon l’UNICEF. Cette population est très jeune : 50 % de la population a moins de 14 ans et le taux de fécondité est l’un des plus élevés du monde – 6,23 naissances par femme en âge de procréer. Cette haute fécondité est associée à une mortalité infanto-juvénile et maternelle très élevée. En effet, un enfant sur cinq n’atteindra pas l’âge de cinq ans. Le ratio de mortalité maternelle est estimé à 464 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes selon le ministère de la Santé du Mali. Les femmes et les enfants du Mali souffrent d’une façon disproportionnée des manques du système de soins.

Des données qui démontrent l’importance de la coopération internationale pour répondre aux besoins criants de ce pays en matière de santé, comme l’explique Diane Clavet, également directrice du Centre de pédagogie des sciences de la santé. «La Faculté est très fière de remplir sa mission avec un si beau succès, et de contribuer ainsi à la formation de professionnels de la santé. Le fait d’avoir surmonté les obstacles et d’avoir apprivoisé la culture de l’autre nous a beaucoup enrichis mutuellement.»


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