Aller au contenu

Succès de la Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke

Des chercheurs de l’UdeS découvrent une nouvelle méthode pour diagnostiquer le cancer

Sherbrooke, le 1er février 2008 – Une équipe de chercheurs de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke a découvert de nouveaux marqueurs moléculaires qui permettent de diagnostiquer plus facilement le cancer de l’ovaire.

Publiée aujourd’hui dans la revue scientifique Cancer Research, cette étude dirigée par le professeur Sherif Abou Elela du Département de microbiologie et d’infectiologie ouvre la voie à une meilleure évaluation des traitements du cancer de l’ovaire et à une application de cette méthode diagnostique à d’autres cancers.

Il s’agit de la première découverte émanant de la Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke, inaugurée le 3 novembre 2006 au Laboratoire de génomique fonctionnelle de l’Université de Sherbrooke. L’équipe de recherche entrevoit de multiples autres applications à leurs travaux. « Nous savions que la Plateforme de RNomique allait donner des résultats qui allaient faire avancer la science, explique le professeur Abou Elela. Maintenant, nous en avons la preuve tangible. »

Une signature associée au cancer de l’ovaire

Les cancers affectant les ovaires sont souvent découverts tardivement, puisqu’il n’existe pas de test de dépistage et que les symptômes sont semblables à d’autres maux. Bien qu’on connaisse des traitements thérapeutiques à ces cancers, les chances de réussite de ces traitements sont beaucoup plus élevées si le diagnostic et la prise en charge de la maladie surviennent rapidement.

Actuellement, les pathologistes établissent le diagnostic d’un cancer de l’ovaire en évaluant les tissus prélevés par observation. Grâce aux nouveaux marqueurs moléculaires, il est désormais possible de déterminer de façon plus précise si le tissu prélevé de l’ovaire est composé de cellules cancéreuses ou normales. La Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke, qui est robotisée, permet aux chercheurs d’étudier à haut-débit l’expression des différentes formes spécifiques des gènes (appelées variants d’épissage, qui sont des ARN). Les recherches de l’équipe sherbrookoise ont permis d’identifier de nombreux gènes dont les différentes formes pourraient être impliquées dans la transformation d’un tissu normal en tissu cancéreux.

Sur les 600 gènes étudiés, l’équipe du professeur Abou Elela a découvert une cinquantaine de gènes qui forment une signature associée au cancer de l’ovaire. La plupart des gènes sont « épissés », c’est-à-dire qu’ils sont exprimés sous différentes formes ce qui permet d’obtenir une grande diversité de protéines qui sont nécessaires au fonctionnement des êtres vivants. Chaque gène peut être épissé 4 ou 5 fois, donc produire 4 ou 5 protéines différentes. La cinquantaine de signatures du cancer de l’ovaire a été découverte en étudiant l’épissage de certains gènes.

« Ces découvertes ne sont qu’un début par rapport à ce que pourront amener nos recherches, indique le professeur Abou Elela. La prochaine étape consistera à appliquer cette découverte à la performance des traitements des cancers. Ainsi, les traitements pourront être beaucoup plus ciblés. »

« Les recherches faites à notre faculté permettent de faire avancer la lutte contre le cancer, ajoute le Pr Réjean Hébert, doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé. Il est important pour nous que les gens réalisent que les argents octroyés par le gouvernement et les dons reçus servent à faire des découvertes importantes et concrètes, comme celle publiée aujourd’hui. »

À propos du Laboratoire de génomique fonctionnelle de l’UdeS

Créé en 2003, le Laboratoire de génomique fonctionnelle s’intéresse à l’analyse d’un ensemble de gènes liés au cancer. Les projets de recherche, sous la direction scientifique du Pr Sherif Abou Elela, mèneront à la production d’une série de marqueurs associés au cancer, ce qui permettra de développer des outils diagnostiques. Relié au Département de microbiologie et infectiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke, le Laboratoire est financé par Génome Canada, Génome Québec, l’Université de Sherbrooke et par les Instituts de recherche en santé du Canada.

Le Laboratoire de génomique fonctionnelle et la Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke ont été réalisés grâce au travail des professeurs Sherif Abou Elela, Benoit Chabot et de leurs collaborateurs, qui se sont distingués à plusieurs reprises dans le cadre de compétitions de calibre international. Grâce à l’aspect unique et novateur des technologies qui sont utilisées, l’Université de Sherbrooke se démarque dans le secteur de la recherche en génétique moléculaire de l’ARN, une molécule présente dans les cellules de tous les êtres vivants. Plus de 20 personnes hautement qualifiées contribuent au déploiement de ces installations.

À propos de la Plateforme de RNomique Génome Québec et Université de Sherbrooke

Financée par Génome Québec et l’Université de Sherbrooke, la Plateforme de RNomique créée en novembre 2006, s’intègre aux activités de recherche de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université. Elle offre aux chercheurs et cliniciens des secteurs universitaire, industriel et commercial des services robotisés permettant l’analyse à haut débit de données en génétique moléculaire de l’ARN.

________________

Source : Johanne Leroux, responsable des communications – section santé

819 820-6868, poste 12581; Johanne.Leroux2@USherbrooke.ca

Renseignements : Sherif Abou Elela, Département de microbiologie et d’infectiologie

819 820-6868, poste 15789; Sherif.Abou.Elela@USherbrooke.ca