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Au championnat du monde Ironman à Hawaii

Tommy Dion : un futur kinésiologue parmi les hommes de fer

À vélo, le triathlète devait rester concentré pour ne pas tomber en raison des vents latéraux de 60 à 80 km/h.
À vélo, le triathlète devait rester concentré pour ne pas tomber en raison des vents latéraux de 60 à 80 km/h.
Photo : fournie

Parcourir l’équivalent de la distance entre Sherbrooke et Québec – 225 km – dont 3,8 km à la nage, 179 km à vélo et 42 km à pied : tel est le défi du championnat de triathlon Ironman. L’étudiant de 3e année en kinésiologie Tommy Dion terminait sa première saison de triathlon le 9 octobre lors d’une épreuve habituellement réservée aux triathlètes d’expérience, le Championnat du monde Ironman à Hawaii. Il a complété les trois étapes de l’épreuve avec un chrono de 10 h 31 min 22.

Joueur de soccer récemment converti en triathlète, Tommy Dion a obtenu son laissez-passer pour Hawaii en participant à l’Ironman de Louiseville, le 29 août. Il s’était alors classé 3e chez les 18 à 24 ans. Récit d’un étudiant athlète qui gravit les hautes sphères du triathlon à toute vitesse.

Vivre un premier Ironman à 22 ans

Dès le début de la course, Tommy Dion s’est frayé un chemin en nageant parmi les 1700 athlètes entassés dans l’aire de départ : «Durant les cinq premières minutes, je nageais sur des personnes et non sur l’eau! J’ai augmenté mon battement de jambes et je me suis concentré sur ma technique pour m’en sortir», explique le triathlète, qui a complété le reste du 3,8 km de nage de manière plus fluide.

La portion de vélo lui a donné plus de difficulté. Il était préparé aux vents imprévisibles et changeants d’Hawaii, mais pas à des vents de côté qui soufflaient entre 60 et 80 km/h. «Je devais rester concentré pour ne pas tomber. J’ai négligé de bien me nourrir et m’hydrater pour éviter qu’un gros coup de vent me renverse pendant que je me ravitaillais, explique le triathlète. J’ai trouvé la dernière partie du parcours de vélo de 180 km très difficile mentalement.»

Les spectateurs ont motivé le triathlète jusqu’à l’arrivée du marathon.
Les spectateurs ont motivé le triathlète jusqu’à l’arrivée du marathon.
Photo : fournie

Le spécialiste de la course à pied avait donc hâte d’entamer sa portion favorite de l’Ironman : le marathon. Sous une chaleur de 40 degrés, le coureur a maintenu un excellent rythme, malgré des difficultés éprouvées vers le 25e km : «Mes jambes ne m’écoutaient plus du tout. Je me ravitaillais chaque fois que cela était possible, mais rien ne semblait pouvoir rétablir l’état de mes jambes.» Se concentrant sur sa technique, il a peiné jusqu’à son retour vers la ville, où les spectateurs l’ont motivé jusqu’à l’arrivée.

Mettre ses connaissances à l’épreuve

Depuis le début de son baccalauréat en kinésiologie, Tommy Dion fait des liens entre sa pratique du triathlon et les connaissances qu’il acquiert sur la nutrition, les méthodes d’entraînement, la récupération et la préparation psychologique. Ces connaissances lui permettent d’avoir un esprit critique envers son entraînement et d’optimiser sa progression sportive tout au long de l’année.

«Tous les cours touchant l'entraînement et la nutrition m'ont aidé dans mon cheminement. Je peux parfois appliquer directement la théorie sur mon programme d'entraînement ou sur moi, par exemple, pour la nutrition. Les professeurs donnent les pièces du casse-tête, et c’est à moi de les assembler pour en faire un tout», explique le futur kinésiologue, qui souhaite entamer des études supérieures dès janvier.

Une discipline de fer

«C’était parfois très difficile de concilier les études universitaires et mes deux entraînements par jour. C’est ma vie sociale qui en a pris un coup!» explique Tommy Dion. Étant en stage cet automne, il n’a pas pu augmenter son volume d’entraînement autant qu’il le souhaitait. «J’avais moins de temps pour faire de longues sorties de vélo avant la noirceur. J’ai dû me rabattre sur le vélo stationnaire, ce qui est très monotone!»

Pour s’adapter au climat hawaiien, il a transformé ses entraînements dans chaque discipline, en nageant vêtu d’une combinaison et en s’habillant chaudement sur son vélo stationnaire et encore plus pour la course à l’extérieur.

«Faire un Ironman à la fin août a compliqué les choses, je n’avais que six semaines pour récupérer et augmenter mon volume d’entraînement», explique le triathlète.

De retour à Sherbrooke

Son bilan d’une première expérience : «Je suis fier de ce que j’ai accompli tout au long de l’été, même s’il y a eu des moments très difficiles. J’avais un objectif en tête que rien n’aurait pu m’empêcher d’atteindre.»

Même s’il se dit un peu déçu de son temps, Tommy Dion est satisfait des apprentissages qu’il a faits. Il compte maintenant profiter d’une pause d’un mois pour décrocher du triathlon et surtout, pouvoir faire ce qu’il veut, quand il le veut.

Le prochain objectif de l’étudiant athlète : revenir à Hawaii à 24 ans pour tenter d’atteindre le top 5 de la catégorie 18 à 24 ans.


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