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Trois prix institutionnels remis à l'occasion du Congrès de l'Acfas

Des travaux exceptionnels honorés à la 11e remise des Prix de la meilleure thèse

Lauréate dans le secteur Lettres et sciences humaines et sociales, Sylvie Beaudoin reçoit son prix des mains de la vice-rectrice aux études Lucie Laflamme.
Lauréate dans le secteur Lettres et sciences humaines et sociales, Sylvie Beaudoin reçoit son prix des mains de la vice-rectrice aux études Lucie Laflamme.
Photo : Michel Caron

Les auteurs de trois thèses exceptionnelles ont été honorés par l'Université de Sherbrooke, le 11 mai, dans le cadre du Congrès de l'Association francophone pour le savoir (ACFAS).

L'Université octroie les Prix de la meilleure thèse de doctorat depuis maintenant 11 ans. Décernés conjointement par le vice-rectorat aux études et le vice-rectorat à la recherche, ces prix mettent en lumière le caractère exceptionnel d'une thèse de doctorat réalisée à l'UdeS dans chacun des trois grands secteurs de la recherche et de la création, à savoir les sciences naturelles et le génie, les lettres et les sciences humaines et sociales, et les sciences de la santé.

Les trois principaux critères de ce concours sont les retombées et impacts de la thèse, la reconnaissance par le milieu scientifique de l'originalité et de l'importance de la contribution et l'insertion professionnelle dans une carrière scientifique. Les lauréats reçoivent une somme de 1500 $, en plus d'avoir l'occasion de représenter l'UdeS aux concours québécois et canadien des meilleures thèses.

Sylvie Beaudoin, lauréate en sciences humaines et sociales

Dans le secteur des sciences humaines et sociales, le Prix de la meilleure thèse a été décerné à Sylvie Beaudoin, de la Faculté d'éducation physique et sportive, pour sa thèse S'approprier des pratiques visant la responsabilisation par l'actualisation d'un processus d'autosupervision : une recherche-action en éducation physique et à la santé au primaire. La thèse a été réalisée sous la direction conjointe des professeurs Jean-Pierre Brunelle et Carlo Spallanzani.

Cette étude permet de mieux comprendre comment des éducateurs physiques s'approprient des pratiques visant la responsabilisation de leurs élèves. Ces connaissances pourraient bénéficier à l'ensemble des professionnels de l'enseignement.

Sylvie Beaudoin a réalisé une recherche-action durant l'année scolaire 2008-2009 en collaboration avec deux éducateurs physiques du primaire. Durant neuf mois, elle a utilisé diverses méthodes de collectes de données pour documenter les deux démarches de supervision, dont des entrevues semi-structurées, des observations participantes, des réflexions postséances et la rédaction d'un journal de bord. Les processus activés lors de l'appropriation des pratiques visant la responsabilisation, de même que les conditions qui les sous-tendent, ont été dégagés par le biais d'une analyse par catégories conceptualisantes.

La réalisation de cette étude a permis de mettre à jour les conditions nécessaires à l'actualisation d'un processus d'autosupervision, ainsi que les processus qui sont à activer pour s'approprier des pratiques visant la responsabilisation. Les facteurs pouvant limiter l'appropriation de pratiques ont également été identifiés. Finalement, l'importance de l'accompagnement est soulignée.

Vincent Careau, lauréat en sciences naturelles et génie

En l'absence du lauréat Vincent Careau, le vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences, Claude Spino (à droite), reçoit le prix pour le secteur Sciences et génie des mains du vice-recteur à la recherche, Jacques Beauvais.
En l'absence du lauréat Vincent Careau, le vice-doyen à la recherche de la Faculté des sciences, Claude Spino (à droite), reçoit le prix pour le secteur Sciences et génie des mains du vice-recteur à la recherche, Jacques Beauvais.
Photo : Michel Caron

Dans le secteur Sciences naturelles et génie, le Prix de la meilleure thèse a été décerné à Vincent Careau, de la Faculté des sciences, pour sa thèse Déterminants écologiques biodémographiques et comportementaux des dépenses énergétiques chez les mammifères. Cette thèse a été réalisée sous la direction conjointe des professeurs Fanie Pelletier et Denis Réale.

Dans cette thèse, Vincent Careau s'est posé la question suivante : est-ce que les différents niveaux de dépenses énergétiques observés entre les individus sont associés à leur type de personnalité? Étant le premier à étudier les aspects énergétiques des différents types de personnalité, il a porté un regard nouveau sur un champ de recherche actif depuis une centaine d'années : l'énergique, ou l'étude du «feu de la vie». La personnalité devrait être reliée aux dépenses énergétiques puisque l'exploration, l'agressivité et l'activité sont des comportements énergiquement coûteux. En retour, l'expression de ces comportements permet généralement d'acquérir plus d'énergie.

Vincent Careau a testé l'hypothèse d'un lien personnalité-métabolisme à l'aide de plusieurs modèles d'études, en laboratoire et sur le terrain, et ce, à des niveaux différents de variation biologique (individus, races, espèces). L'éclectisme de sa thèse la rend probablement aussi originale qu'elle en complique les choses au moment de tirer une conclusion générale.

Alors qu'il a testé la même hypothèse à plusieurs reprises, Vincent Careau a obtenu des résultats différents en fonction des modèles d'études, ce qui révèle la complexité de la relation personnalité-métabolisme.

Vincent Careau poursuit présentement des études postdoctorales à l'Université de la Californie.

Sylvie Girard, lauréate en sciences de la santé

Les professeurs Guillaume Sébire et Tewfik Nawar, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, reçoivent des mains de la vice-rectrice aux études, Lucie Laflamme, le prix pour le secteur Sciences de la santé de Sylvie Girard, absente.
Les professeurs Guillaume Sébire et Tewfik Nawar, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, reçoivent des mains de la vice-rectrice aux études, Lucie Laflamme, le prix pour le secteur Sciences de la santé de Sylvie Girard, absente.
Photo : Michel Caron

Dans le secteur Sciences de la santé, le Prix de la meilleure thèse a été décerné à Sylvie Girard, de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, pour sa thèse Rôle de l'interleukine-1 dans les dommages cérébraux périnataux : perspectives de neuroprotection. Cette thèse a été réalisée sous la supervision du professeur Guillaume Sébire, du Département de pédiatrie.

Les dommages cérébraux périnataux sont associés à plusieurs pathologies neurodéveloppementales, principalement la paralysie cérébrale, pour lesquelles aucun traitement n'est disponible. Ces dommages résultent de deux types d'agression, soit l'hypoxie-ischémie, une diminution de l'apport en oxygène sanguin au cerveau, et l'infection-inflammation en fin de gestation. L'expression cérébrale d'interleukine-1 est un facteur central à ces agressions.

Bien que l'association entre l'interleukine-1 et la modulation du développement cérébral soit connue, le lien causal entre les deux est encore controversé, en raison entre autres de l'utilisation de nombreux modèles expérimentaux manquant souvent de pertinence avec ce qui est observé chez l'humain.

Dans le but de comprendre le rôle de l'interleukine-1 dans les dommages cérébraux périnataux, Sylvie Girard a caractérisé de façon anatomique et fonctionnelle un modèle animal combinant, dans la période périnatale, les deux types d'agression rencontrés chez l'humain afin d'établir la concordance avec la pathologie humaine.

Ses travaux ont permis de démontrer le rôle central de l'interleukine-1 dans la genèse des lésions cérébrales périnatales, ainsi que le potentiel thérapeutique de son antagonisme.

Sylvie Girard poursuit présentement des études postdoctorales à l'Université de Manchester.