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Tournée des facultés – Entrevue avec le doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive

«Une faculté qui s'anime autour du mouvement humain» - Jean-Pierre Brunelle

Jean-Pierre Brunelle, doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive de l'UdeS.
Jean-Pierre Brunelle, doyen de la Faculté d'éducation physique et sportive de l'UdeS.
Photo : Michel Caron

Beaucoup de gens savent que la Faculté d'éducation physique et sportive (FEPS) forme des experts de l'éducation physique et à la santé ainsi que de la kinésiologie. Moins de gens sont conscients de l'essor qu'a connu le secteur de la recherche scientifique à la FEPS ces dernières années. Le doyen Jean-Pierre Brunelle ne cache pas sa fierté devant la masse impressionnante d'activités menées par les gens de sa faculté, et souhaite voir rayonner cette expertise. Avec l'ensemble du personnel de la Faculté, il a préparé un plan en cinq axes pour assurer à la FEPS un développement réaliste, bien balisé, et reposant sur les solides créneaux où elle se distingue.

La recherche en plein essor

En nous accueillant dans sa faculté, Jean-Pierre Brunelle jette un oeil sur la liste des organismes subventionnaires qui soutiennent les projets menés à la FEPS. Tous les grands organismes provinciaux et fédéraux y figurent, notamment le Fonds québécois de recherche sur la société et la culture et le Fonds de recherche en santé du Québec, ainsi que les organismes nationaux comme le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, son pendant en sciences humaines et l'Institut de recherche en santé du Canada.

«Nos professeurs réussissent à se démarquer dans des concours ouverts à l'ensemble de la communauté scientifique dans tous les domaines, dit le doyen. Ce bilan est très révélateur, et démontre que chez nous, la multidisciplinarité n'est pas qu'une idée abstraite, mais une réalité.»

Ce caractère multidisciplinaire de la FEPS amène aussi une participation active de ses chercheurs au sein de trois instituts de recherche de l'UdeS (pratiques éducatives, génie de l'information et vieillissement) et de trois groupes de recherche interuniversitaires. «Quand je suis arrivé en poste il y a un an et demi, j'ai vraiment été épaté par l'ensemble du travail qui est accompli chez nous, explique Jean-Pierre Brunelle. Je savais que tout le monde travaillait fort et qu'il se réalisait énormément de projets, mais je souhaitais avoir une vision plus claire. En dressant un portrait plus précis, nous pouvons mieux orienter la mission de la Faculté.»

Cet exercice arrive à un moment opportun, à la faveur du renouvellement du corps professoral. En effet, près de 70 % des professeurs ont été embauchés dans les 10 dernières années. Ce sang neuf contribue à renforcer les activités de recherche de la FEPS, tout en développant les trois créneaux stratégiques que sont la kinésiologie du vieillissement, l'intervention éducative en activité physique et la prévention des troubles musculosquelettiques. En ciblant ces créneaux spécifiques, la Faculté exerce un fort attrait pour embaucher des spécialistes ainsi que recruter des étudiantes et étudiants des cycles supérieurs.

«D'une part, dans le secteur de la kinésiologie, nous sommes associés au plus important centre de recherche sur le vieillissement au Canada, explique le doyen. D'autre part, nos professeurs spécialisés en pédagogie et en intervention éducative en activité physique composent l'un des groupes importants de ce secteur au Québec. Enfin, dans le secteur musculosquelettique, nous venons d'embaucher deux nouveaux professeurs qui apportent une expertise complémentaire.

Au delà de ces secteurs bien circonscrits, Jean-Pierre Brunelle souligne que plusieurs professeurs oeuvrent dans un esprit de collaboration. La Faculté offre ainsi un milieu stimulant et un climat de travail favorisant la production scientifique. «Ceux qui nous ont précédés ont eu la vision de développer la recherche avec des axes privilégiés, dit le doyen. Nous voyons naître les fruits de ce qu'ils ont semé. Pour arriver à maturité, il nous faudra bonifier nos infrastructures, puisque la plupart des équipements actuels sont utilisés à leur pleine capacité.»

Dans ce contexte, l'équipe de Jean-Pierre Brunelle entend continuer à miser sur la qualité de la formation pratique et les études supérieures, qui ont fait la renommée et le succès de la FEPS jusqu'à maintenant.

Prioriser la qualité de la formation et la recherche

Comment concilier les besoins de développement individuel de chaque personne tout en assurant un développement collectif cohérent? Voilà la question qui a animé l'équipe de direction dans sa réflexion pour préciser la mission facultaire à déployer d'ici 2012.

«Nous avons mené ce travail en collégialité et nous avons été frappés par l'implication de l'ensemble des chargés de cours, des professeurs et du personnel de la Faculté, mentionne Jean-Pierre Brunelle. Nous avons cherché à fixer des objectifs réalistes et à nous rassembler autour d'éléments qui nous semblent porteurs, tout en étant liés à la mission de l'UdeS. Au terme de cet exercice, nous avons établi cinq axes prioritaires de développement, au sein desquels chacune des personnes peut se positionner en vue d'arriver à ses objectifs particuliers.»

Les axes de développement visent le positionnement de la Faculté comme chef de file dans le domaine des sciences et des pratiques de l'activité physique au Québec. Ces axes s'articulent autour de la qualité de la formation, du développement de la recherche, de la construction d'un milieu de vie facultaire mobilisateur et valorisant ainsi que de la régulation des processus et ressources facultaires.

Commentant brièvement les objectifs visant à maintenir et à accroître la qualité de la formation, Jean-Pierre Brunelle souhaite que les programmes soient toujours mieux arrimés aux besoins de la société. Alors que le programme de baccalauréat en kinésiologie est en évaluation institutionnelle et s'engage dans un parcours de professionnalisation, le baccalauréat en enseignement en éducation physique et à la santé révise ses activités didactiques. Pour ce faire, des groupes réunissant des professionnels, des professeurs, des chargés de cours et des étudiants se questionnent sur les moyens à prendre pour offrir des programmes plus collés à la réalité et plus efficaces grâce à des activités nouvelles dans les milieux de pratique.

La qualité de l'offre de programmes d'études supérieures est quant à elle en nette progression. Les étudiantes et étudiants peuvent s'engager dans des créneaux de recherche à la maîtrise en kinanthropologie et aux doctorats en gérontologie et en éducation, grâce à des ententes avec plusieurs facultés. Un protocole est aussi en voie d'être signé pour offrir un doctorat conjointement avec une autre faculté.

Initier un mode de vie sain et actif

Comment Jean-Pierre Brunelle voit-il l'influence de la formation de 1er cycle à l'égard des enjeux de société et de santé liés à la sédentarité d'une partie de la population? «En formant les éducateurs physiques et les kinésiologues, nous cherchons à inculquer une ligne directrice, répond le doyen. Par exemple, nous préparons les éducateurs physiques à offrir des conditions d'apprentissage du mouvement humain qui permettent aux élèves d'avoir du succès et de réaliser des apprentissages concrets. Le rôle de l'éducateur physique est aussi de donner du feedback positif à l'élève pour lui permettre de mieux se connaître du point de vue kinesthésique, relationnel et cognitif. Ce contexte permet à l'élève de se projeter dans l'avenir de façon réaliste et stimulante, ce qui l'amène vers d'autres succès en lien avec l'activité physique et la santé et, éventuellement, l'intégration d'un mode de vie sain et actif. De leur côté, les kinésiologues appliquent le même cheminement par l'évaluation et la prescription d'exercices auprès de la population adulte.»