Quatre chaires de recherche du Canada pour l’avancement des connaissances en génie, en géomatique et en santé à l’UdeS
L’Université de Sherbrooke reçoit un financement de 3,4 M$ pour la création et le renouvellement de prestigieuses chaires de recherche du Canada (CRC) qui auront des impacts réels sur la société. Génie, géomatique, microbiologie et pharmacologie sont à l’honneur.
Les professeures Karina Lebel et Myriam Lemelin lancent leur chaire avec chacune 500 000 $ sur cinq ans; les chercheurs Sherif Abou Elela et Philippe Sarret reçoivent chacun 1,4 M$ pour poursuivre leurs travaux.
Le professeur Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, se réjouit du dynamisme de la recherche à l’Université de Sherbrooke. « Utile et pertinente, la recherche à l’UdeS se traduit directement dans nos vies, peut-être encore plus en ce contexte de la pandémie. Les fonds de recherche sont investis là où ils ont une véritable incidence. La communauté de recherche est engagée, et l’Université de Sherbrooke continue plus que jamais d’être une contributrice essentielle à la société. »
Vers une meilleure compréhension de la composition et des propriétés du sol des futures cibles d’exploration terrestres et spatiales
Chaire de recherche du Canada en télédétection de la géologie nordique et spatiale
Professeure Myriam Lemelin, Département de géomatique appliquée, Faculté des lettres et sciences humaines
Les ressources en eau et en minéraux sont des composantes essentielles à l’activité humaine sur Terre et au-delà. En raison du réchauffement climatique, les ressources minérales de l’Arctique canadien seront plus facilement exploitables dans un avenir rapproché. La Lune, Mars et certains astéroïdes possèdent également de la glace et des minéraux essentiels à l’exploration humaine de notre système solaire. Ces ressources peuvent également fournir de précieuses informations concernant l’évolution de notre système solaire. Afin de déterminer si les ressources auraient avantage à être protégées ou exploitées de manière durable, il faut déterminer où elles se trouvent, en quelles quantités et quels seraient les impacts de leur exploitation.
La professeure Myriam Lemelin et son équipe travailleront en ce sens à l’aide de différentes méthodes de télédétection. Par exemple, l’équipe étudiera la composition de formations géologiques dans l’Arctique canadien pour mieux comprendre les impacts environnementaux de l’exploitation minière. Des formations géologiques similaires pourraient aussi se retrouver sur la planète Mars et auraient pu abriter une forme de vie dans le passé. L’équipe étudiera le lien entre les deux. Elle visera également à déterminer la distribution de la glace et des minéraux aux pôles lunaires et sur certains astéroïdes afin de planifier les prochaines missions d’exploration spatiale.
Développer des systèmes d’analyse de la signature du mouvement humain pour optimiser l’évaluation des incapacités fonctionnelles
Chaire de recherche du Canada sur la signature biomécanique du mouvement pour mieux comprendre et réduire les incapacités liées à la mobilité
Professeure Karina Lebel, Département de génie électrique informatique, Faculté de génie
La mobilité fonctionnelle désigne la capacité d’une personne à accomplir des activités quotidiennes – se déplacer, s’habiller… Chaque tâche exige une séquence spécifique de mouvements, analogue à une signature. Les contraintes d’une personne, comme une maladie neurodégénérative, peuvent modifier cette signature, et affecter directement la qualité de vie.
Karina Lebel, titulaire de la Chaire, utilise ses connaissances en biomécanique clinique pour analyser le mouvement fonctionnel humain à l’aide de capteurs et d’algorithmes novateurs. Elle souhaite étendre cette approche à différents environnements, comme les cliniques ou la maison, par des outils de mesure de la mobilité fonctionnelle adaptés au contexte visé. Des outils de mesure optimisés signifient une meilleure identification de certaines incapacités fonctionnelles et des interventions guidées par la signature du mouvement propre à chaque personne.
Comprendre le mécanisme de la dégradation de l’ARN et son rôle dans la biologie du cancer
Chaire de recherche du Canada en biologie de l’ARN et génomique du cancer
Professeur Sherif Abou Elela, Département de microbiologie et infectiologie, Faculté de médecine et des sciences de la santé
Sherif Abou Elela, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biologie de l’ARN et génomique du cancer, explore la biologie des cellules cancéreuses. Il étudie la façon dont l’ARN, la voie par laquelle l’information stockée dans les gènes se traduit en protéines, modifient les fonctions cellulaires.
Ses recherches ont déjà montré que l’ARN constitue une source importante de biomarqueurs du cancer capables de prévoir le comportement tumoral et sa résistance aux médicaments. Elles indiquent aussi que, programmé pour répondre à des signaux cellulaires, l’ARN messager se dégrade face à des médicaments et à d’autres stress cellulaires. Le modèle expliquant l’influence de l’ARN sur les fonctions cellulaires que veut développer la Chaire dans les prochaines années contribuera à une détection et à un traitement plus efficaces du cancer.
Déterminer le rôle des récepteurs couplés aux protéines G dans la physiopathologie de la douleur chronique
Chaire de recherche du Canada en neurophysiopharmacologie de la douleur chronique
Professeur Philippe Sarret, Département de pharmacologie-physiologie, Faculté de médecine et des sciences de la santé
Jusqu’à 30 % de la population canadienne souffre de douleur chronique modérée à sévère et près de 80 % des consultations médicales sont reliées à des problèmes de douleur. De plus, 70 % des patientes et patients souffrant de douleur chronique ne sont pas soulagés par les analgésiques d’ordonnance tels que la morphine, principalement en raison de leurs effets secondaires. Cet important problème de santé publique impose un stress considérable aux personnes qui en souffrent, à leur famille et au système de santé. Mieux comprendre les mécanismes physiologiques et pathologiques de la douleur chronique participera à arrêter la souffrance de millions de personnes, en attente d’un meilleur traitement.
Philippe Sarret, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neurophysiopharmacologie de la douleur chronique, oriente sa recherche sur de nouveaux analgésiques non morphiniques pour un traitement plus efficace et personnalisé de la douleur chronique. En particulier, il cherche à comprendre le fonctionnement d’une famille de récepteurs – les récepteurs couplés aux protéines G – dans le contrôle de la douleur. Ses travaux permettent notamment de répondre aux enjeux reliés à la crise des opioïdes.