Enquête menée par l’Université de Sherbrooke sur la santé psychologique des 12 à 25 ans
Un jeune sur deux présente des symptômes d’anxiété ou de dépression
Devant le bouleversement de nos habitudes de vie imposé par la pandémie actuelle, la santé psychologique préoccupe plus que jamais les autorités, encore plus quand il s’agit des jeunes. Dans cette optique, la Direction de la santé publique de l’Estrie a mandaté deux étudiantes et un étudiant du programme de doctorat en médecine de l’Université de Sherbrooke pour procéder à une vaste enquête sur la santé psychologique des jeunes du secondaire, du collégial et du milieu universitaire.
Dans le cadre de leur stage en santé communautaire, Jean-Simon Dallaire, Kate Haichin et Nouha Leflej dévoilent aujourd’hui les premiers résultats de leur enquête menée sous la supervision de la docteure Mélissa Généreux, professeure à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke et médecin conseil à la Direction de la santé publique de l’Estrie.
Au total, ce sont 16 500 jeunes de 12 à 25 ans de l’Estrie et de la Mauricie–Centre-du-Québec, dont 11 500 élèves du secondaire et 5000 étudiantes et étudiants du cégep ou de l’université, qui ont répondu au sondage en ligne du 18 au 26 janvier 2021. Cette forte participation a permis de brosser un portrait plus juste des conséquences de la pandémie sur la santé psychologique des jeunes.
Les résultats de l’enquête
Cette enquête abordait non seulement la santé psychologique des jeunes, mais aussi les éléments stressants et les facteurs de protection pouvant influencer leur bien-être autant dans le contexte scolaire que dans le contexte de leur vie personnelle.
Selon les données récoltées, trois fois plus de jeunes du secondaire de tous les niveaux rapportent avoir une santé mentale passable ou mauvaise, si l'on compare les résultats à ceux d’une enquête similaire menée en janvier 2020.
On dénombre également que près d’un jeune de 12 à 25 ans sur deux (48 %) rapporte actuellement des symptômes compatibles avec un trouble d’anxiété généralisée ou une dépression majeure.
Les jeunes des niveaux collégial et universitaire sont encore plus touchés, avec un pourcentage d’anxiété ou de dépression probable aussi élevé que 58 %, ce qui s’apparente aux résultats observés chez les jeunes Québécoises et Québécois de 18 à 24 ans dans le cadre d’une étude menée par la professeure Généreux et son équipe de l’Université de Sherbrooke du 6 au 18 novembre dernier.
Parmi les stratégies qui aideraient le plus à maintenir ou à améliorer la santé psychologique rapportées par les personnes répondantes, on identifie le maintien des cours en présentiel, la participation à des activités sportives parascolaires et la création de liens significatifs avec des membres de la communauté scolaire.
« Faisant partie du groupe ciblé par l’enquête, je n’ai pas été étonnée de l’état inquiétant de la santé psychologique des jeunes, engendré par la crise actuelle. Je suis cependant touchée par le besoin essentiel des jeunes de créer des liens et par le fait que les plateformes virtuelles ne remplaceront jamais le contact humain », explique Nouha Leflej, étudiante au doctorat en médecine.
Pour la professeure Mélissa Généreux, ces résultats permettront de suggérer des pistes d’action ciblées aux autorités de santé publique et aux milieux scolaires concernés par l’étude.