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Nouveau laboratoire d'analyse du mouvement humain à l'UdeS

Diminuer les risques de blessures au travail

La Faculté d'éducation physique et sportive de l'Université de Sherbrooke inaugure aujourd'hui son nouveau laboratoire de biomécanique occupationnelle en vue de réaliser plusieurs études sur les risques de blessures associées au travail. Unique en son genre, ce laboratoire comprend une panoplie d'équipements qui analysent finement la posture, les mouvements et l'activité musculaire des travailleurs.

Par la simulation des tâches de travail dynamiques et statiques, les professeurs Alain Delisle et Denis Gagnon évalueront les façons de faire des travailleurs et estimeront les forces que subissent les tissus des différentes parties du corps. Le professeur Félix Berrigan s'intéressera quant à lui aux conséquences biomécaniques de l'obésité en milieu de travail et à l'évaluation du geste sportif d'athlètes d'élite en vue d'améliorer leur performance.

Une combinaison d'équipements unique au Québec

Le laboratoire compte plusieurs équipements à la fine pointe de la technologie visant à mesurer l'orientation du corps dans l'espace, le volume de tous les segments du corps ainsi que l'activité électrique des muscles en lien avec les forces exercées. «La combinaison des données mesurées par ces différents systèmes permettra de développer des modèles biomécaniques du corps humain adaptés à la morphologie de chaque personne, un avancement important pour nos travaux», explique le professeur Delisle.

Le laboratoire comporte, entre autres, une station d'analyse du mouvement munie de 24 caméras enregistrant l'orientation des segments du corps dans l'espace alors que le travailleur simule ses tâches. «Avec ce système, nous pouvons étudier les mouvements dans des situations variées, par exemple, ceux associés au soulèvement de charges ou à un travail répétitif », explique Alain Delisle. Le laboratoire compte aussi deux systèmes d'analyse de l'activité électrique des muscles, permettant de connaître la distribution de l'activité musculaire entre les muscles mais aussi dans les différentes zones d'un même muscle. Ces systèmes facilitent l'analyse de la coordination et de la fatigue musculaire dans le but d'évaluer les risques de blessures.

La colonne vertébrale sous la loupe

Le professeur Denis Gagnon se servira du système de numérisation 3D du corps humain afin de numériser le tronc des travailleurs dans diverses postures de référence et ainsi mettre au point un modèle de la colonne vertébrale lombaire. « En combinaison avec des mesures d'échographie numérique, ces données nous permettront d'estimer les forces musculaires en jeu ainsi que le chargement sur la colonne vertébrale lombaire de façon personnalisée pour chaque travailleur. »

Quant au nouveau système de mesure de l'activité musculaire, il permettra au chercheur de couvrir toute la surface d'un muscle avec plusieurs électrodes, par exemple, les obliques de l'abdomen et certains muscles du dos. « Ce type d'électrodes multiples mesure l'activité de muscles superposés, comme c'est le cas avec ceux du dos, afin de voir si l'effort est partagé adéquatement entre les muscles », explique le professeur Gagnon.

Ce laboratoire a été rendu possible grâce à une subvention du Fonds des leaders de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI), en partenariat avec le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE), l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) et l'Université de Sherbrooke.