Doctorat honoris causa remis à David Saint-Jacques
Un illustre humaniste parmi nos étoiles
Explorer tous les possibles de ses idéaux peut vous hisser jusqu’aux étoiles. C’est en laissant libre cours à sa curiosité et en chérissant ses rêves que David Saint-Jacques, astronaute de l’Agence spatiale canadienne, a fait des choix qui l’ont propulsé dans une carrière à des années-lumière de l’ordinaire.
Ce modèle plus qu’inspirant a incité l’Université de Sherbrooke à lui remettre un doctorat honorifique, le 22 novembre, en hommage à sa fascinante trajectoire professionnelle. L’astronaute québécois a reçu son doctorat au nom de la Faculté des lettres et sciences humaines, à la salle Maurice-O’Bready du Centre culturel, à l’issue d’une conférence donnée sur l’invitation de la Faculté d’éducation dans le cadre de la série des Grandes conférences de l’UdeS.
« L'importance d'un rêve, c'est de fournir une direction, pas nécessairement une destination »
La première partie de l’événement a fait place à la conférence.
Devant un public avide d’en savoir plus sur ce médecin devenu astronaute, la doyenne Anne Lessard a tissé un parallèle entre le mandat de la Faculté d’éducation et le récit de vie du Dr Saint-Jacques :
Aujourd’hui, nous souhaitons vous faire découvrir une personne au parcours aussi impressionnant qu’atypique. Un parcours de persévérance, de grandes réalisations; un parcours où le goût d’apprendre est au cœur de tout et pour qui rien n’a été tracé d’avance. En éducation, voilà notre mandat : développer le goût d’apprendre, tout au long de la vie. »
Professeure Anne Lessard, doyenne de la Faculté d’éducation
Ayant pour thème En santé pour l’espace, perspective d’un médecin rural devenu astronaute, la rencontre a mis en lumière la grande soif de connaissances de M. Saint-Jacques : « Je ne voulais pas nécessairement devenir astronaute. Mon rêve, c’était de tout apprendre. Je voulais être un explorateur, être en santé et maîtriser des langues. J'ai toujours aimé les livres. »
Cette quête du savoir lui a permis de se tracer un chemin professionnel riche de sens. Elle l’a entre autres conduit jusqu’en orbite à bord de la Station spatiale internationale, en 2018, où il a fait une prise de conscience marquante, qu’il se devait de partager :
Une station spatiale, c’est une merveille technologique, un miracle de diplomatie. Des nations qui ne s’entendent habituellement pas ont réussi à travailler ensemble pour concevoir cette technologie très poussée qui a assuré notre survie dans l’espace. Quand j’ai vu notre planète de l’espace, j’ai compris que c’est elle, en fait, qui nous garde toutes et tous en vie. On a besoin de la Terre pour vivre! Et on est capables de travailler ensemble pour en prendre soin.
David Saint-Jacques
La conférence était suivie d’une entrevue avec Dominic Tardif, journaliste au Devoir et à Radio-Canada et créateur du balado Deviens-tu c’que t’as voulu? Questionné sur son enfance, sa famille et ses multiples vocations, M. Saint-Jacques a rappelé l’importance d’avoir des aspirations tout au long de sa vie : « Si tu n’as pas de rêve, tu n’as pas de direction. Et pour réaliser un rêve, il ne faut surtout pas avoir peur de se planter. En fait, si tu ne tombes jamais, tu n’as rien appris. »
204 jours dans l’espace
Avant de se joindre au programme spatial canadien en mai 2009, le Dr Saint-Jacques a pratiqué la médecine familiale au Nunavut. Il a auparavant travaillé comme astrophysicien à Cambridge, à Tokyo, à Hawaï et à Montréal, en plus d’avoir été chargé d’enseignement clinique à la Faculté de médecine de l’Université McGill et ingénieur dans une PME québécoise.
Le 3 décembre 2018, il s’est envolé pour la Station spatiale internationale à titre d'ingénieur de bord et copilote du vaisseau Soyouz de la mission Expedition 58/59. Durant ses 204 jours à la Station, il a réalisé une série d’expériences scientifiques, de tâches de robotique et de démonstrations technologiques. David Saint-Jacques est ainsi devenu le quatrième astronaute de l’Agence spatiale canadienne à sortir dans l’espace, et le premier à attraper un vaisseau-cargo avec le Canadarm2.
Faire partie d’une famille vouée à un monde meilleur
La deuxième partie de l’événement était consacrée à la remise du doctorat honorifique.
En décernant le titre de docteur d’honneur à M. Saint-Jacques, l’Université de Sherbrooke souhaite reconnaître le parcours et l'engagement scientifique, intellectuel et social d'un homme d'exception dont les réalisations constituent une source d'inspiration pour la communauté universitaire et la société québécoise.
En plus de contribuer à soigner ses semblables, ce qui est déjà en soi admirable, David Saint-Jacques souhaite comprendre le monde qui nous entoure pour mieux l’expliquer et le préserver. Nous avons besoin de figures inspirantes comme lui pour animer la conversation publique. De tels esprits crédibles qui font preuve d’une grande générosité pour faire évoluer les consciences, il nous faut encore plus.
Professeur Pierre Cossette, recteur
Selon la doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines, Anick Lessard, les valeurs de partage et d’entraide qui jalonnent la carrière de l’astronaute sont particulièrement significatives :
Sa carrière multidisciplinaire prônant le partage des savoirs et l’entraide s’aligne parfaitement avec les valeurs de la Faculté des lettres et sciences humaines. L’interdisciplinarité est une force de notre faculté, et c’est une fierté pour nous d’avoir un ambassadeur qui l’incarne de façon aussi éloquente.
Professeure Anick Lessard, doyenne de la Faculté des lettres et sciences humaines
C’est le Département de géomatique appliquée qui a proposé la candidature de David Saint-Jacques pour la remise de ce doctorat honorifique. Dans l’éloge qu’il a prononcé à l’endroit de l’astrophysicien, le professeur Richard Fournier, directeur du Département, a mis en parallèle les missions de la géomatique et celle de l’exploration spatiale. « Comme géomaticiennes et géomaticiens, nous développons les outils pour explorer nos environnements sur Terre, et même sur les autres astres comme la Lune et Mars. Nous sommes des détectives d’abord spécialisés dans l’observation de nos environnements, mais aussi pour trouver des pistes de solution pour mieux y vivre, pour mieux s’intégrer. À ce titre, les sondes, les images satellitaires, toutes les données spatiales constituent notre information de base. »
Le rôle actif de M. Saint-Jacques à encourager tous ces détectives de nos environnements nous a fortement inspirés à le voir dans la famille élargie des géomaticiennes et géomaticiens pour un monde meilleur…
Professeur Richard Fournier, directeur du Département de géomatique appliquée de la Faculté des lettres et sciences humaines
Celui pour qui « apprendre est un cadeau » était visiblement ravi de recevoir cet honneur. Toute la communauté UdeS est fière de compter cet illustre humaniste parmi ses étoiles.