Équité, diversité et inclusion
Un coffre à outils pour la communauté de recherche
En recherche universitaire comme dans beaucoup d’autres domaines, l’intégration de la diversité dans une équipe a souvent comme retombées une progression plus rapide et davantage d’idées nouvelles. Or, comme pour les découvertes scientifiques, avoir une préoccupation d’équité, de diversité et d’inclusion en recherche ne se fait pas tout seul. Pour y arriver, il faut outiller la communauté de recherche, la soutenir dans ses démarches, et en parler davantage.
C’est justement la mission que s’est donnée l’Université de Sherbrooke en concevant un coffre à outils EDI destiné à la communauté de recherche. Pour le vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, le professeur Jean-Pierre Perreault, ce coffre à outils est la suite logique d’une démarche qui implique toute la communauté universitaire.
L’équité, la diversité et l’inclusion, c’est un élément extrêmement important dans la planification stratégique qu’on s’est donnée. L’idée, c’est de prendre avantage de tous les talents qui existent à travers nos campus pour vraiment être une université d’avant-garde.
Professeur Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures
Si ces outils ont pu être développés, c’est en partie grâce à une subvention du programme des Chaires de recherche du Canada. « C’était vraiment une volonté d’utiliser ces montants-là dans le but d’équiper l’ensemble de la communauté, bien au-delà des titulaires de recherche du Canada. C’est vraiment fait pour tous les professeurs et professeures », soutient le professeur Perreault.
Et comme cette thématique d’EDI est chère à la communauté universitaire, plusieurs s’y sont investis, particulièrement la professeure Eve Langelier, titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec, qui a élaboré une bonne partie des contenus des outils. « Je voyais qu’il y avait des défis rencontrés par les femmes et les filles en sciences et en génie. Et ensuite sont arrivées des demandes d’organismes subventionnaires, dont les Chaires de recherche du Canada, des nouvelles demandes pour les universités, mais aussi pour les chercheurs et les chercheuses. Il y avait un besoin d’accompagnement, un besoin de créer des outils. »
Une création UdeS aux grandes ambitions
Le professeur Jean-Pierre Perreault ambitionne de voir ce coffre à outils devenir une référence en matière d’EDI. « Le travail sur notre coffre à outils nous amène une profondeur dans notre réflexion entourant l'EDI. Nous avons développé des outils qui sont uniques. Tous les professeures et professeurs d’universités sont confrontés aux mêmes enjeux en matière d’EDI, donc notre travail pourra servir à d’autres universités. »
Si le coffre se veut une référence, il est aussi à l’image de l’UdeS. En effet, à la base de toutes les réflexions de l’Université, il y a le Défi4, un plan d’action rattaché au programme de chaires de recherche du Canada de l’UdeS qui cible quatre groupes : les femmes, les minorités visibles, les personnes vivant avec un handicap et les Autochtones. S’ajoutent d’autres groupes marginalisés comme les personnes de la diversité sexuelle et de genre. « Le coffre à outils est vraiment UdeS. On a complètement éclaté notre plan Défi4 parce qu’on vise justement à devenir une institution qui est vraiment de première de classe, qui est exemplaire en matière d’EDI », s’enthousiasme le professeur Jean-Pierre Perreault.
Un guide complet pour relever tous les défis
La professeure Aïda Ouangraoua, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en complexité biologique et informatique, a reçu de nombreuses formations sur l’EDI. Pour elle, la prise de conscience est déjà faite chez les titulaires de chaires. « La question qui se pose à présent, c’est comment le faire en pratique. Le coffre à outils vient répondre très bien à cette question-là parce qu’on tient compte de l’EDI dès la conception d’un projet de recherche jusqu’à la formulation d’un projet pour un étudiant, le suivi d’un étudiant jusqu’à la diplomation. »
C’est un coffre à outils qui va vraiment être utile pour tous ceux et celles qui veulent développer l’EDI, non seulement pour les projets de recherche, mais également en ce qui a trait aux milieux de recherche, à l'équipement, à l'environnement de recherche.
Professeure Aïda Ouangraoua, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en complexité biologique et informatique.
Des recherches et des découvertes qui reflètent les vrais besoins
Tout comme son équipe du Service d'appui à la recherche, à l'innovation et à la création, Christian Beaulé croit que l’intégration des principes d’EDI dans les préoccupations des équipes de recherche n’a que des retombées positives : « Plus l’environnement sera diversifié, plus le potentiel d’innovation, de création de nouvelles informations va être là parce qu’il va y avoir un mélange d’idées, un mélange de points de vue différents, de réalités différentes. »
Même son de cloche chez la professeure Ouangraoua. Ses travaux en biologie computationnelle sont grandement influencés par l’inclusion et la diversité. « Nous travaillons sur des méthodes de prédiction d’évolution de génomes, et pour l’instant, la plupart des génomes dont nous disposons sont de type caucasien. D’un point de vue méthodologique, ce qu’on peut mettre en place, c’est une diversité dans les personnes participant à la recherche, ce qui va amener de la diversité dans les questions que l’on va se poser, et de la diversité dans les méthodes que l’on va utiliser. Mais comme on travaille avec des collaborateurs en sciences de la vie, on a besoin qu’ils travaillent à générer des données de plus en plus diverses sur lesquelles nous pourrons nous baser pour nos travaux. »
L’UdeS est rendue là
Cette nouvelle étape dans l’appropriation des principes de l’EDI par la communauté universitaire a de bonnes chances d’être un succès, selon le professeur Jean-Pierre Perreault. « La communauté de l’Université me surprend agréablement. Lorsqu’on a commencé à parler d’EDI en 2017 après notre arrivée comme nouvelle direction, on voyait que, souvent, ça soulevait des questions. On est complètement ailleurs aujourd’hui. Les gens ont intégré nos processus EDI. Le plus bel exemple, c’est notre processus pour la nomination des titulaires de recherche du Canada, qui est maintenant un des bons processus à travers le pays. Tout le monde l’utilise, le met en place dans sa faculté, et on recrute de plus en plus des titulaires de très très haut niveau. »
On mise entre autres sur la communauté de pratique EDI pour faire connaître le coffre à outils. Cette communauté regroupera des intervenantes et intervenants des facultés, du SARIC et de la direction de l’université, qui œuvrent dans le domaine de l’équité, de la diversité et de l’inclusion.
UN COFFRE À OUTILS BIEN REMPLI!
Voici un aperçu du contenu du coffre :
• Introduction aux processus analytiques ACS+, ADS+ et ACSG
• L’entrevue, la sélection et l’embauche
• L’inclusion au sein d’une équipe
• L’offre de projet, de stage ou d’emploi
• La demande de subvention à la découverte du CRSNG
• La formation en EDI au sein d’une équipe
• La gestion d’une équipe diversifiée
• La lettre de recommandation
• Le repérage des défis reliés à l’EDI vécus par les membres d'une équipe de recherche
• Les biais inconscients dans le recrutement
• Les défis rencontrés par les groupes désignés et les groupes marginalisés
• Recension des bonnes pratiques de diversité en recherche à l’UdeS
• Ressources en EDI