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Scientifique de l'année 2024

Ressources en eau : la recherche sherbrookoise mise à l’honneur

La professeure Mélanie Trudel travaille à la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke.
La professeure Mélanie Trudel travaille à la Faculté de génie de l'Université de Sherbrooke.
Photo : Michel Caron - UdeS

La professeure Mélanie Trudel fait partie du groupe de recherche à qui Radio-Canada décerne le prix du Scientifique de l’année 2024, pour sa contribution à la nouvelle génération de cartographies des zones inondables du Québec.

Physicienne de formation, Mélanie Trudel a d’abord été fascinée par l’astronomie. Aujourd’hui professeure au Département de génie civil et de génie du bâtiment de l’Université de Sherbrooke, elle se concentre plutôt sur la ressource en eau. Le fil conducteur dans tout ça? Les satellites.

Plutôt que de regarder le ciel vu de la Terre, je me suis mise à regarder la Terre vue du ciel, grâce aux satellites.

Professeure Mélanie Trudel

Son parcours l’a ainsi menée à collaborer avec l’Agence spatiale canadienne, le Centre national d’études spatiales (CNES) de Toulouse et la NASA.

À l’aide de divers instruments de télédétection, dont le satellite SWOT lancé en 2022, de drones, de caméras fixes et autres instruments de mesure, la Pre Trudel observe les cours d’eau. Elle récolte des données sur le niveau des eaux, le débit ou la glace de rivière afin de modéliser les cours d’eau, d’en étudier la dynamique et d’en optimiser la gestion et l’utilisation.

Mieux prévoir pour mieux agir

À la suite des inondations printanières dévastatrices survenues dans la province en 2017, le gouvernement du Québec a réuni plusieurs expertes et experts en hydrologie, hydraulique et changements climatiques pour former le projet INFO-Crue. Le mandat du comité est de produire les balises pour la nouvelle génération de cartographies des zones inondables.

L’objectif de ces cartes est notamment d’être en mesure d’établir les probabilités que des inondations se produisent ainsi que de prévoir le comportement des cours d’eau en cas de catastrophe naturelle, lors d’épisodes de fortes pluies ou lors de la fonte des neiges, par exemple. Basées sur des données et modèles plus précis, celles-ci seront mieux adaptées à la réalité actuelle, surtout en tenant compte des enjeux grandissants des changements climatiques. De nouvelles règlementations en matière d’aménagement urbain pourront ainsi voir le jour prochainement.

Déjà impliquée dans plusieurs projets de recherche sur les cours d’eau, la Pre Trudel a donc naturellement accepté de se joindre au groupe de scientifiques, tout comme deux autres membres du corps professoral de l’Université de Sherbrooke, Marie-Amélie Boucher et Robert Leconte (maintenant retraité). Tous membres du Groupe de recherche sur l’eau de l’Université de Sherbrooke (GREAUS), leur contribution démontre toute l’expertise en ressource en eau à l’Université de Sherbrooke.

Un savoir-faire reconnu par les pairs

Ce travail colossal, cette collaboration entre les instances et cette expertise régionale sont aujourd’hui reconnus par la communauté scientifique : Radio-Canada décerne le 38e prix du Scientifique de l’année aux scientifiques ayant contribué au projet. La Pre Trudel les représente fièrement aux côtés de Thomas Buffin-Bélanger (UQAR), Richard Turcotte (ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs) et Louis-Philippe Caron, responsable Scénarios et services climatiques chez Ouranos.

La professeure Trudel représente fièrement l'équipe lauréate en compagnie de trois autres experts.
La professeure Trudel représente fièrement l'équipe lauréate en compagnie de trois autres experts.
Photo : Michel Caron - UdeS

Bien que d’abord (agréablement) surprise du choix des personnes lauréates, la Pre Trudel se dit fière que les efforts conjoints des dernières années soient soulignés sur la scène médiatique.

Il s’agit d’une reconnaissance significative pour moi, car j’ai la chance de représenter non seulement mon groupe de recherche sherbrookois, mais aussi les femmes en génie et en sciences. En recevant ce prix au nom de ma communauté de scientifiques, je suis fière de démontrer que la recherche est essentielle et qu’elle doit être considérée lors de la prise de décisions qui ont des impacts aussi importants sur la société, comme ce fut le cas dans ce projet.

Professeure Mélanie Trudel




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