Chronique
Une pandémie à l’ère numérique : comment s'y retrouver en matière d’activité physique en ligne?
Sur les réseaux sociaux, les publications de vidéos d’entraînement déferlent à chaque jour. C’est impressionnant de voir défiler toutes les suggestions pour nous aider à garder de saines habitudes de vie. Les intentions sont louables et méritent d’être saluées!
Pour vous aider à développer votre radar et choisir une séance virtuelle sécuritaire, vous pourrez utiliser les critères ci-dessous*. De plus, les ressources mises en ligne par des kinésiologues sont à favoriser pour vivre un entraînement efficace et plaisant. Malgré tout, il faut se rappeler que la séance publiée a été créée pour tous. Restez donc vigilants, car elle ne répond pas nécessairement à vos besoins et limitations spécifiques.
Aussi, il est normal que l’entraînement soit riche en sensations, mais vous ne devriez pas ressentir de douleur. En cas de doute, vous pouvez consulter un professionnel de la santé via téléconsultation. Plusieurs offrent ce service pour répondre à la contrainte d’isolement.
Finalement, soyez à l’écoute de votre corps qui demandera un repos après l’entraînement. Vous devez lui laisser une chance de s’adapter au stress mécanique vécu. Une récupération adéquate donnera le temps à vos structures corporelles de se régénérer et de devenir plus résiliantes.
Bon entraînement!
Critères pour un entraînement virtuel efficace et sécuritaire1
Une séance d’entraînement complète comprend typiquement 3 parties intégrantes; l’échauffement, la partie principale et le retour au calme. La partie principale peut s’agir de différents types d’entraînement (ex : amélioration de la capacité aérobie avec de la course à pied, augmentation de l’endurance musculaire du bas du corps avec des exercices ciblés, etc.).
1. Échauffement
- Représente environ 10% de la durée de la séance et est adapté spécifiquement à la partie principale.
- Une progression logique est proposée incluant une activation douce du corps, des mouvements qui augmentent en amplitude et une réactivation du corps qui vous invite à débuter la partie principale.
- L'intensité augmente graduellement, c’est-à-dire que vous devriez toujours être capable de parler pendant cette partie de l’entraînement.
Ex. : Pour une séance de danse aérobique de 45 minutes, les 5 premières minutes devraient constituer une séquence de base incluant des mouvements de plus faible intensité qui reviendront dans la partie principale avec un rythme qui augmente graduellement.
2. Partie principale
- Le travail à venir est expliqué clairement et brièvement. La mise en action est rapide pour maximiser votre temps alloué.
- Les exercices sont démontrés efficacement en mentionnant : le nom, la position de départ, les actions à réaliser, les critères de réussite et la respiration. Des variantes devraient aussi être proposées. Point bonus si l’intervenant vous explique les buts et bénéfices des exercices!
- L’intervenant appelle et valide l’intensité de travail, puis donne des indications pour ajuster celle-ci, au besoin.
- Des encouragements et des renforcements sont prodigués. En d’autres mots, l’ambiance est agréable et invite au plaisir.
3. Retour au calme
- Représente environ 10% de la séance et propose une activité qui vous permet de revenir vers l’état dans lequel vous étiez avant la séance. Des étirements sont souvent proposés, mais il pourrait s’agir d’une opportunité de travailler votre équilibre, coordination, proprioception. Bref, les options sont nombreuses!
- L’intensité de travail devrait diminuer graduellement, c’est-à-dire que le souffle s’allonge, les battements du cœur ralentissent et la parole redevient plus facile.
- Un bien-être devrait se faire ressentir malgré les efforts déployés pendant la séance.
Auteure | Audrey Beaudry, B. Sc Kinésiologue, Spécialiste en exercices thérapeutiques
Coordonnatrice des activités de conditionnement physique au Centre sportif du Campus de Longueuil
1Référence | Goudreault, Geneviève-Aude. (Automne 2013). Grille d’analyse de l’intervention en kinésiologie (évaluation sommative-1). Faculté des sciences de l’activité physique. Université de Sherbrooke.