Aller au contenu

Collaboration à un projet de 23,7 M$ dirigé par l'Université de la Colombie-Britannique

L’expertise de la professeure Brigitte Guérin retenue pour développer des traitements ciblés contre les cancers métastatiques

La professeure Brigitte Guérin observe des tumeurs cancéreuses, les masses foncées visibles sur l'image.
La professeure Brigitte Guérin observe des tumeurs cancéreuses, les masses foncées visibles sur l'image.
Photo : Mathieu Lanthier - UdeS

Utilisée depuis des décennies, la radiothérapie est l’un des traitements offerts aux personnes atteintes de cancer. Bien qu’efficace, ce traitement n’est pas adapté de façon optimale pour les cancers difficiles à traiter tels que les cancers métastatiques. La création d’une nouvelle génération de traitements de radiothérapie injectables pourrait toutefois se concrétiser, grâce aux recherches que mènera un regroupement interdisciplinaire pancanadien dont la professeure Brigitte Guérin fait partie.

La radiothérapie traditionnelle lance des faisceaux d’énergie intenses pour tuer les cellules cancéreuses. Or, comme ils sont lancés de l’extérieur du corps, en passant à travers les tissus sains, son utilisation se trouve limitée à certains endroits.

Dans le but de développer un traitement qui permettrait de cibler et de tuer les cellules cancéreuses avec une grande précision sans limite sur le nombre de métastases ciblées, le gouvernement du Canada, par son fonds Nouvelles frontières en recherche, a récemment octroyé un soutien financier de 23,7 M$ à une équipe de chercheuses et de chercheurs possédant une grande expertise en médecine nucléaire. Mené par l’Université de Colombie-Britannique, ce projet ambitieux porte sur la transformation de la forme actuelle de la radiothérapie vers la thérapie radiopharmaceutique.

La collaboration, essentielle pour faire avancer la recherche sur le cancer

Professeure Brigitte Guérin est professeure-chercheuse à l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS) et au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) ainsi que codemandeuse au projet de recherche.
Professeure Brigitte Guérin est professeure-chercheuse à l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS) et au Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) ainsi que codemandeuse au projet de recherche.

Photo : UdeS

Comme ce projet implique la production d’isotopes rares, la professeure Guérin a été rapidement approchée pour s’y joindre. Cette experte en développement et validation de radioisotopes et de radiotraceurs rappelle cependant que la force de cette étude repose sur la mise en commun d’expertises complémentaires.

Ce projet d’envergure internationale regroupe une équipe de recherche intégrée dont les expertises multidisciplinaires vont de la production du radioisotope jusqu’à la réalisation d’études cliniques proposant de nouvelles radiothérapies ciblées du cancer. Ce financement majeur repose sur une approche collaborative qui vise un partage d’expertises et de savoir-faire pour coréaliser une recherche novatrice. Concrètement, ce projet est une porte ouverte pour amener à Sherbrooke la thérapie radiopharmaceutique ayant le potentiel de transformer le traitement de patientes et patients atteints d'un cancer métastatique.

Professeure Brigitte Guérin

Le professeur François-Michel Boisvert, directeur scientifique de l’IRCUS, souligne d’ailleurs l’importance de financer la recherche qui regroupe diverses disciplines : « Tant que le cancer demeurera la principale cause de décès au Canada, nous devons financer la recherche collaborative, car elle permet de développer des solutions capables de palier la complexité du cancer. Je suis très fier de l’implication de la professeure Guérin dans la réalisation de ce projet d’envergure ».

Vers des bénéfices élevés en santé

Malgré les progrès de la médecine en matière de prévention, dépistage, de détection précoce et de traitement, près d'une Canadienne ou d’un Canadien sur deux devrait recevoir un diagnostic de cancer au cours de sa vie, et une personne sur quatre en mourra. Alors que les taux de survie continuent d'augmenter pour les cancers diagnostiqués à un stade précoce, les taux de mortalité pour les maladies métastatiques restent élevés.

La médecine nucléaire a le potentiel de répondre au besoin urgent de développer des traitements ciblés et efficaces contre le cancer métastatique. Cette approche puissante pourra permettre de livrer des doses ciblées de radiothérapie à tous les endroits où les cellules cancéreuses pourraient se retrouver dans le corps humain.

Concrètement, ceci peut être accompli en injectant aux patientes et patients de très petites quantités d'isotopes radioactifs attachés à des molécules qui peuvent sélectivement amener la radiothérapie à une cellule ou à une région malade. Par conséquent, cette technique entraîne un minimum d’effets secondaires et de dommages aux tissus sains. Cette explosion d’énergie localisée est si puissante qu'elle peut rompre les liaisons dans l'ADN, neutralisant efficacement la capacité de la cellule cancéreuse à se multiplier, tuant ainsi les tumeurs. Ajoutons que ce mécanisme a également le potentiel de détruire certains des cancers les plus tenaces.

Mener de front cette recherche interdisciplinaire fondamentale et clinique comportera de nombreux défis, mais pourra mener à des percées scientifiques majeures. Les résultats des études cliniques pancanadiennes qui seront réalisées dans le cadre de ce projet d’une durée de six ans seront mis au bénéfice des patientes et patients et permettront de cibler les personnes admissibles à un traitement plus personnalisé et adapté à l’évolution de leur cancer afin d’améliorer leur qualité de vie.

À propos de Brigitte Guérin
- Brigitte Guérin est professeure au Département de médecine nucléaire et de radiobiologie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
- La professeure Guérin est titulaire de la Chaire Jeanne et Jean-Louis Lévesque de radiobiologie.
- Elle est professeure-chercheuse à l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS).
- La professeure Guérin est directrice de l’axe Imagerie médicale du Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) et du Centre d’imagerie médicale de l’Université Sherbrooke (CIMUS).
- Elle est également membre de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS).


Informations complémentaires