Innovation et avenir de l’aviation
De futurs ingénieurs de l’UdeS concevront un avion à propulsion hybride électrique
Un avion à propulsion hybride électrique sera conçu et fabriqué dans le cadre d’un projet de fin de baccalauréat par des étudiantes et étudiants en génie mécanique et en génie électrique de l’Université de Sherbrooke. Il s’agira du premier avion de ce type construit au Canada et l’un des premiers au monde comme il a été annoncé le 24 mai dernier au campus de Longueuil, à l’occasion d’une soirée de discussion et de réseautage, sous le thème de « L’aéronef du futur : vers l’aviation électrique ».
Connu sous le nom de projet HERA (Hybrid Extended Range Aircraft), les futurs ingénieurs sherbrookois réaliseront un démonstrateur technologique fonctionnel mettant en valeur les avantages de la propulsion électrique en aéronautique. « Il est important de développer l’expertise en conception, assemblage et maintenance d’avion électrique hybride tout en regroupant les communautés étudiantes universitaires et collégiales avec les industries autour d’une plateforme technologique », explique l’instigateur de ce projet, le professeur David Rancourt de la Faculté de génie, associé à l’Institut interdisciplinaire d’innovation technologique (3IT).
Ce projet a montré un intérêt significatif de la part des entreprises en aéronautique en raison de l’expertise qui sera développée et de la formation d’un grand nombre d’étudiantes et d’étudiants dans ce secteur. À cet égard, Pratt and Whitney a confirmé la plus grosse commandite de leur histoire pour un projet de fin d’études. Bombardier fera également partie des partenaires importants tout comme Optis Engineering, une entreprise sherbrookoise fondée par des ingénieurs diplômés de l’UdeS, qui fournira des composantes électriques.
L’importance de la filière électrique au Québec
Mais pourquoi est-il aussi important de développer une expertise en aéronefs électriques au Québec? Les experts invoquent des raisons de sécurité d’abord et ils insistent également sur l'importance de demeurer à l’avant-garde d’un secteur en pleine effervescence. Il va s’en dire qu’un moteur électrique est beaucoup plus fiable qu’un moteur traditionnel en raison de l’architecture parallèle des propulseurs. Si un ou plusieurs propulseurs s’arrêtent, la sécurité du vol n’est pas compromise, contrairement à un moteur à essence conventionnel. De plus, ajoute l’étudiant au baccalauréat en génie mécanique, Étienne Raby, « l’avion modifié à propulsion hybride consommera environ deux fois mois d’énergie que l’avion original ».
L’avion, un KR2, sera converti avec une propulsion électrique, et il devrait atteindre une vitesse de montée de 12,7 m/s et la puissance de son moteur atteindra 135 hp, une augmentation de 70 % de la force originale. « Nous réduirons également de 40 % la distance de décollage jusqu’à 67 mètres avec une autonomie de vol de 300 kilomètres », résume Antoine Gaillardetz, étudiant en génie mécanique. Avec une plus grande puissance au décollage, une simplicité de conception et surtout les faibles coûts d’opération comparativement à un appareil de même type fonctionnant à l’essence, le projet HERA en fera saliver plus d’un.
Soulignons que le professeur David Rancourt, directeur de l’Institut AéroUdeS et membre de Createk, supervisera l’équipe de vingt étudiants, dont quatorze en génie mécanique et six en génie électrique, regroupée autour de plusieurs systèmes à concevoir et fabriquer dont la motorisation, les batteries, la génératrice et les ailes en composites.