Témoignage d'Allison Hethrington, finissante au baccalauréat en biochimie de la santé
Difficile de se distancier de la biochimie en ce temps de pandémie
Finissante au baccalauréat en biochimie, Allison Hethrington raconte comment le cours Virologie humaine et appliquée lui apparaît particulièrement pertinent dans le contexte actuel.
Je pratique avec succès la distanciation sociale avec mes parents et mes amis. Or, il existe actuellement une chose dont je ne peux me distancer en ce temps de pandémie et c’est évidemment la biochimie. Bien qu’elle se trouve partout autour de nous, elle a tendance à rester dans l’ombre. Cependant, en cette pandémie de Covid-19, plusieurs concepts de biochimie ressortent régulièrement dans les médias. Mais quels rôles occupe-t-elle réellement dans cette lutte contre le virus et quelles notions apprises au cours du baccalauréat peuvent être utiles?
Le cours Virologie humaine et appliquée fut un des premiers acteurs dans notre baccalauréat, mais aussi dans cette pandémie pour déterminer la nature du virus. Les connaissances apprises permettent entre autres de comprendre sa structure et ses mécanismes de virulence. Un deuxième acteur entre en jeu, soit une des techniques couramment utilisées en biochimie, le séquençage. Cette technique permet de déterminer la séquence génomique, c’est-à-dire l’empreinte génétique d’un virus ou d’une protéine, par exemple. C’est aussi la méthode de choix pour diagnostiquer le SARS-CoV-2 chez un patient. Par la suite, on fait appel à la bio-informatique afin de traiter les données de séquençage obtenues et de les comparer à celles des banques de données de séquences connues.
Dès lors, un autre intervenant entre en ligne de compte, il s’agit de la culture cellulaire, un processus in vitro. Sortez vos boîtes de Pétri, vos flammes et vos milieux stériles, les notions acquises au cours de vos travaux pratiques en microbiologie et biochimie seront requises! La culture cellulaire requiert de cultiver des cellules, de les infecter volontairement avec le virus et d’observer ainsi ses effets en présence ou non de molécules antivirales. C’est le premier stade de test pour les traitements et si c’est positif, on est sur la voie pour la conception d’un remède.
Après validation des essais in vitro, on peut se rapprocher un peu plus d’un système qui ressemble au corps humain et c’est l’heure des essais in vivo précliniques. En d’autres mots, on fait équipe avec nos collègues animaux, bien souvent des petits rongeurs, afin d’observer l’efficacité de notre élixir de guérisons tout en évaluant l’intensité des effets secondaires possibles. Lorsque notre allié sur pattes répond positivement au traitement et à toutes les exigences, on élabore ensuite le plan d’attaque pour les essais cliniques. Oui, c’est maintenant l’heure du test ultime, est-ce que le corps humain va réagir positivement au traitement? Un petit groupe de patients, sous l’œil attentif du cadre médical et des chercheurs, seront choisis et mis à l’épreuve avant d’offrir le traitement à l’entièreté de la population.
Par ailleurs, pendant que certains cherchent un traitement, d’autres tentent de développer un vaccin. Quelle est la différence, vous me direz? C’est bien simple, le traitement est utile lorsque la personne est infectée, tandis que le vaccin est admis en absence de l’infection et permet d’immuniser le corps contre le virus. L’utilité de ce dernier, en cette période de pandémie, est de réduire le taux de personnes infectées et ainsi de diminuer la propagation du SARS-CoV-2.
La coopération entre les différentes sphères de la biochimie appliquées à l’humain permet aux chercheurs dans ces domaines de produire un réel impact sur l’aplatissement de la courbe en plus de nourrir notre espoir de réduire à néant cette pandémie de Covid-19.