Subventions du Programme des chaires de recherche du Canada
Des projets de recherche en génomique, psychoéducation et chimie verte reçoivent 3,3 M$
Les professeures Michelle Scott et Alexa Martin-Storey et le professeur Jérôme Claverie reçoivent un financement totalisant 3,3 M$ du Programme des chaires de recherche du Canada pour d’importantes études qui feront évoluer les connaissances sur trois fronts : le rôle des gènes non codants dans l’apparition de certaines maladies, la stigmatisation chez les jeunes, et la fabrication de matériaux plus respectueux de l’environnement.
Ce financement permet le renouvellement de deux programmes de recherche en psychoéducation (professeure Alexa Martin-Storey) et en chimie (professeur Jérôme Claverie), mais aussi la création d’une nouvelle chaire en bio-informatique des ARN non codants, un champ d’expertise se situant au croisement des sciences moléculaires, de la santé et de l'informatique.
La titulaire de cette nouvelle chaire, la professeure Michelle Scott, espère mieux comprendre la contribution de ce type d’ARN dans la fonction cellulaire de tissus malades et en santé, avec l’ambition de découvrir de nouveaux biomarqueurs pouvant mener à des traitements personnalisés.
Ce financement est une marque de confiance envers nos chercheuses et nos chercheurs. Par cet appui, le gouvernement confie à nos équipes la mission de trouver des solutions concrètes à des défis de société qui nous touchent tous et toutes.
Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures
Les travaux de ces chaires de recherche s’inscrivent dans trois des six thèmes fédérateurs de recherche de l’UdeS, soit « Santé : promotion, prévention et approches de précision », « Vivre ensemble : cultures, pluralité, gouvernance et équité » et « Matériaux/procédés innovants et sciences quantiques ».
Le financement est octroyé pour une période de 5 à 7 ans selon les chaires.
Santé : petits ARN, grandes possibilités
Nouvelle Chaire de recherche du Canada en bio-informatique de l’ARN non codant
L’ARN ou « acide ribonucléique » est une molécule essentielle à la vie. Chacune de nos cellules en contient des millions et il en existe plusieurs types. Diverses familles d’ARN non codants ont longtemps été peu comprises et même jugées inutiles.
La professeure Michelle Scott et son équipe étudient les ARN non codants, précisément une famille appelée « petits ARN nucléolaires ». Ces molécules jouent un rôle fondamental dans les cellules, mais leurs fonctions ne sont pas tout à fait élucidées.
Véritable étoile à l’international dans le domaine de l’ARN et de la bio-informatique, Michelle Scott a vu son expertise saluée en 2021 lors de la Célébration annuelle de la recherche de l’UdeS. La chercheuse avait reçu le Prix Tremplin en recherche et création dans la catégorie « Médecine et sciences de la santé », une reconnaissance soulignant la contribution exceptionnelle de professeures et professeurs en début de carrière.
Un des objectifs de la chaire est de catégoriser l’ensemble de ces petits ARN non codants, en déterminant lesquels existent dans quels organismes. Cette partie des travaux sera soutenue par l’acquisition d’un séquenceur financé par le Fonds des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), un montant qui s’ajoute au financement reçu du Programme de chaires de recherche du Canada.
Michelle Scott et son équipe s’attarderont aussi à mieux comprendre le rôle des petits ARN nucléolaires. Ce volet est d’une importance capitale, puisqu’on croit que ces ARN peuvent provoquer l’apparition de certaines maladies lorsqu’ils présentent un dysfonctionnement. Ces travaux pourraient mener à l'identification de nouveaux biomarqueurs complémentaires à ceux déjà utilisés en médecine.
Le programme de recherche utilise une technologie de séquençage de pointe et conduira à la formation de personnel hautement qualifié dans les domaines de la transcriptomique, de la bio-informatique et de l'apprentissage automatique, des expertises en grande demande au Québec.
Plongez en profondeur dans les travaux qui seront réalisés dans le cadre de cette chaire en visionnant ce contenu de fond sur les travaux de la professeure Michelle Scott et de son équipe.
Mieux comprendre la stigmatisation chez les jeunes
Renouvellement de la Chaire de recherche du Canada sur la stigmatisation et le développement psychosocial
La stigmatisation, même à petites doses, laisse des traces chez les jeunes qui en sont victimes. Qu’elle soit liée à la diversité sexuelle et de genre, à l’orientation sexuelle, à l’ethnicité, au statut socioéconomique ou à l’apparence physique, elle entraîne une dévalorisation de l’identité. Cette bourrasque de trop dans la tempête de l’adolescence a des séquelles sur le bien-être, la santé mentale et les résultats scolaires.
Dans le cadre de sa chaire, la spécialiste en psychologie développementale Alexa Martin-Storey cherche à améliorer la compréhension de la stigmatisation chez les personnes adolescentes et chez les jeunes adultes.
Au cours du premier mandat, qui a commencé en 2017, la chercheuse et son équipe ont levé le voile sur les mécanismes par lesquels la stigmatisation et la psychopathologie interagissent au cours du développement des jeunes. Les travaux ont mené à la mise en place de modules de formation et de sensibilisation ainsi que d’activités de transfert de connaissances pour le personnel enseignant qui accompagne ces élèves.
L’expertise d’Alexa Martin-Storey a été mise en lumière en 2019 à l’occasion de la remise des Prix Tremplin par l’Université de Sherbrooke. En 2022, un article de fond mettait aussi en valeur ses travaux portant sur la stigmatisation subie par les jeunes appartenant à une minorité sexuelle ou de genre.
Le renouvellement de la chaire permettra à la chercheuse de poursuivre ses travaux. Plus précisément, elle fera l’analyse secondaire de données à grande échelle portant sur la population étudiée. À l’aide de données récoltées à petite échelle, elle développera aussi de nouvelles méthodes de conceptualisation et de nouveaux outils pour mesurer la stigmatisation. Enfin, la chercheuse évaluera les perceptions des processus spécifiques à la stigmatisation à l’aide d’entretiens et de groupes de discussion avec des personnes adolescentes et de jeunes adultes.
La chimie au service du développement durable
Renouvellement de la Chaire de recherche du Canada en matériaux organiques et hybrides avancés
Les matériaux synthétiques font partie de notre quotidien, mais, dans bien des cas, ils ont une empreinte carbone élevée et ils ne sont pas recyclables.
Le professeur Jérôme Claverie est de ceux qui croient que la chimie peut faire beaucoup pour la planète. À travers les travaux de sa chaire, il place le développement durable au cœur de ses recherches en fabriquant des matériaux qui sont à la fois résistants et écologiques.
La chimie verte participe activement aux avancées technologiques nécessaires pour résoudre la crise énergétique et environnementale actuelle.
Au cours du premier mandat de la chaire, de 2016 à 2023, le chercheur et son équipe ont conçu, synthétisé, caractérisé et testé une série de nouveaux matériaux à base de polymères. Les travaux ont mené à plusieurs innovations, notamment à la mise au point de la toute première batterie au lithium entièrement solide pouvant fonctionner à température ambiante.
Cette découverte du professeur Claverie portant sur la batterie au lithium a figuré dans le classement des 10 Découvertes de 2021 de Québec Science.
Grâce à ce financement renouvelé, l’expert en science des matériaux pourra profiter des sept prochaines années pour mettre au point de nouveaux polymères biosourcés. Son programme prévoit aussi le développement de nouveaux procédés de dépolymérisation qui ouvriront la voie à une meilleure recyclabilité des matériaux polymères et une plus faible dépendance de la société aux ressources fossiles.
En plus de contribuer à l’avancement des connaissances en matériaux verts, la Chaire de recherche du Canada en matériaux organiques et hybrides continuera à préparer la relève. Depuis 2016, plus de 50 personnes ont été formées dans le cadre de ce programme de recherche.
Le professeur Jérôme Claverie est très engagé dans le milieu scientifique. À l’UdeS, il est entre autres membre du collectif animant les activités et les réflexions du thème fédérateur de recherche « Matériaux/procédés innovants et sciences quantiques ».