L’UdeS remet un doctorat honorifique à David Suzuki, une force de la nature
Sherbrooke, le 17 juin 2022 – Son engagement à défendre la vie sous toutes ses formes a sillonné le globe. Tantôt militant, tantôt pédagogue, le scientifique canadien David Suzuki a fait avancer la cause environnementale de bien des façons. Pour l’Université de Sherbrooke, lui remettre un doctorat honorifique coulait de source.
À 86 ans, M. Suzuki n’a rien perdu de son ardeur à promouvoir l’environnement et à alimenter le débat sur les changements climatiques. C’est ce qu’ont pu constater des membres de la communauté universitaire le 16 juin, lors d’une journée thématique tenue sur le Campus de la santé pour souligner les engagements de l’UdeS au chapitre de la carboneutralité et en matière de lutte contre les changements climatiques.
De passage sur notre campus pour livrer une conférence, le généticien et zoologiste de renom a chaleureusement accepté d’intégrer la grande famille UdeS en recevant un doctorat honoris causa institutionnel.
Pour celui qui a soumis la candidature de M. Suzuki à la direction de l’UdeS, le professeur Dominique Dorion, le privilège de recevoir cet invité de marque était grand : « Comme personnes travaillant en santé et en recherche, nous savons que le combat majeur de M. Suzuki contre le réchauffement climatique est intimement lié à la santé des populations. Nous croyons qu’il est de notre responsabilité sociale de lutter activement contre ces changements climatiques et de trouver des pistes de solution pour contrer ses conséquences », mentionne le doyen de la Faculté de médecine et des sciences de la santé.
Aux yeux du recteur, l’illustre scientifique, militant et vulgarisateur incarne l’espoir qui sous-tend notre engagement à agir en matière de développement durable : « M. Suzuki a chèrement défendu pendant toute sa vie la nature et notre environnement, une cause qui est aussi très chère à l’Université de Sherbrooke. On ne peut pas dédier sa vie à l’enseignement, à l’éducation et à la vulgarisation scientifique sans être convaincu que les êtres humains sont capables de grandes réalisations, sans croire que nous saurons relever les immenses défis qui se dressent devant nous! », affirme Pierre Cossette, recteur de l’Université de Sherbrooke.
Dans son mot de remerciements, M. Suzuki s’est dit heureux de recevoir cet honneur d’une université qui réussit de manière aussi impressionnante à travailler pour le bien-être des générations futures.
Un moment sans précédent pour l’humanité
M. Suzuki a enchaîné avec une conférence percutante, instructive et par moment touchante sur les changements climatiques. Le public, suspendu aux lèvres de l’éminent biologiste, a d’abord été transporté aux origines de l’humanité, où l’Homme, se considérant comme égal aux autres êtres vivants, occupait une place juste et équitable dans l’écosystème.
« Mais au cours de notre histoire, le grand potentiel de notre cerveau nous a amenés à faire des erreurs, dont celui de croire que nous pouvions transformer l’écosystème en une pyramide au sommet de laquelle nous régnons. Nous sommes devenus une espèce envahissante pour la planète. Notre monde vit présentement un moment sans précédent. »
Plaidant pour un meilleur respect des lois naturelles et des limites de l’environnement, M. Suzuki a cité le lien exemplaire que les Premières Nations entretiennent avec leur milieu.
Toujours selon David Suzuki : « Un enfant à qui on apprend à considérer la montagne comme une divinité va chercher à la protéger toute sa vie. Un enfant à qui on vante les mérites de l’or qu’elle contient va chercher à en épuiser les ressources. Nous devons changer notre façon de voir et de traiter le monde, et avoir une vision à plus long terme qui s’échelonne sur 7 générations. »
Opter pour une alimentation sans viande, revoir nos modes de déplacements en limitant notamment le recours à l’avion et nous procurer des vêtements de manière plus responsable sont quelques-unes des actions individuelles encouragées par M. Suzuki pour renverser la vapeur.
Le conférencier a aussi nommé l’engagement citoyen comme levier principal : « Les poissons et les oiseaux ne votent pas. Les gouvernements n’ont pas intérêt à prendre des décisions qui les concernent. Chacun et chacune de nous doit agir maintenant en s’impliquant politiquement, par amour pour nos enfants. »
« Aucun humain ne peut créer de l’air ou de l’eau. C’est un cadeau de la nature. On a une responsabilité. »
Celui qui s’appuie sur les faits scientifiques considère que la mise en action et la mobilisation nous permettront d’assurer un avenir aux prochaines générations. « On est tous et toutes dans le même canoë. Il faut apprendre à ramer ensemble. »
La conférence, servie en anglais, a été diffusée sur YouTube dans un format sous-titré en français. Les citations incluses dans ce texte sont une traduction libre de la rédaction.
Une carrière consacrée à la protection de la nature
L’impressionnante feuille de route de David Suzuki commence en 1958, l’année d’obtention de son baccalauréat en biologie au collège Amherst, au Massachusetts. Quatre ans plus tard, doctorat de zoologie en poche, il décide de se consacrer à l’enseignement, d’abord en génétique, puis en zoologie.
De professeur associé en 1993 à professeur émérite en 2001, il a fait avancer le savoir sur, entre autres, les mutations génétiques causées par les changements climatiques. Ses travaux lui ont valu de nombreuses distinctions, sont le très prestigieux Right Livelihood Award, largement connu sous le nom de « prix Nobel alternatif ». Son apport à la société est tel qu’il a reçu pas moins de 29 diplômes honorifiques d’universités canadiennes, américaines et australiennes.
Vulgarisateur hors pair, M. Suzuki a été à la barre de l’émission The Nature of Things diffusée dès 1979 par la chaîne CBC et toujours en onde dans une cinquantaine de pays. Il a aussi publié plus de 50 livres sur les changements climatiques, dont 19 ouvrages destinés aux enfants.
Au petit écran comme à travers ses écrits et ses prises de paroles publiques, David Suzuki a toujours cherché à stimuler notre intérêt pour l’environnement en nous présentant des perspectives différentes. À travers son combat contre la crise climatique, il manifeste aussi son soutien aux Premières Nations en défendant les liens très forts qu’ils ont conservés avec la nature. L’une de ses plus grandes réalisations est la création de la Fondation David Suzuki avec son épouse Tara Cullis, une organisation reconnue mondialement.
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Renseignements :
Isabelle Huard, conseillère en relations médias
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