Nouvelles serres de haute technologie à l’Université de Sherbrooke : étudier la santé des plantes comme jamais auparavant
Sherbrooke, le 02 mai 2024 – Comment la flore s’adaptera-t-elle aux changements climatiques? De quelle manière les plantes se défendent-elles contre les maladies qui ravagent nos cultures? Pour répondre à ce type d’enjeux, l’UdeS s’apprête à générer du savoir inédit grâce à des installations à la fine pointe de la technologie qui pourraient contribuer à révolutionner notre compréhension des végétaux.
Le nouveau Complexe de recherche intégrative en sciences végétales et environnementales (CORSÈVE) offre un espace de recherche unique qui permet d’étudier les plantes dans différentes conditions, douze mois par année, sans recourir à la dissection.
Grâce à cette approche, les équipes de recherche pourront obtenir des données plus complètes sur la croissance et le système de défense des plantes, avec des retombées escomptées en matière de productivité agricole et de sécurité alimentaire. Les équipes de recherche visent également à mieux comprendre l’effet des changements climatiques sur les végétaux forestiers et d’intérêt agricole.
Les avantages liés à cette approche suscitent beaucoup d’enthousiasme, tant dans le milieu de la recherche qu’au sein du gouvernement, comme ont pu l’observer les personnes présentes à l’inauguration du bâtiment, le 2 mai, à la Faculté des sciences.
Pour le directeur scientifique des serres, nul doute que cette infrastructure de pointe décuplera les possibilités de recherche : « Les recherches qui se font et se feront dans le CORSÈVE touchent tous les aspects de la biologie végétale, de la connaissance sur le plan moléculaire aux traits macroscopiques, jusqu’aux interactions avec les microorganismes, les sols et les écosystèmes. De façon plus concrète, on parle de mieux comprendre notamment comment les plantes se battent contre les pathogènes, comment elles collaborent avec les microbes bénéfiques et comment elles réagissent aux stress environnementaux », explique le professeur Peter Moffet, directeur scientifique du CORSÈVE.
Cultiver une recherche innovante
Évaluées à 11 M$, les serres sont promises à de grandes avancées scientifiques qui positionneront encore davantage l’Université de Sherbrooke dans le domaine de la science des végétaux.
« À l’université de Sherbrooke, nous avons constitué une masse critique d’excellents chercheurs en biologie végétale et dans des domaines connexes. De plus, nous collaborons beaucoup avec des chercheurs et chercheuses d’autres universités du Québec, incluant McGill. Le CORSÈVE va nous permettre de consolider notre place en recherche et de rayonner davantage sur la scène internationale », ajoute la professeure Carole Beaulieu, doyenne de la Faculté des sciences
Tomates, érables à sucre, pois, radis, blé : différentes variétés seront étudiées. Équipées d’un phénotypeur automatisé doté d’un système de caméras, les serres permettront de suivre l’évolution de plantes et d’arbustes, de la mise en pot jusqu’à la maturité.
La revitalisation de sols stériles sera aussi du lot des études réalisées. Pour ce volet, un laboratoire mobile sera mis à contribution. Composé d’un véhicule utilitaire sport et d’une remorque de recherche, il offrira une flexibilité quant au lieu d’étude. Le coup d’envoi sera donné par un projet de revitalisation d’un site minier à l’aide de bouleaux et d’aulnes.
Plein soleil pour la relève et la recherche partenariale
Cette infrastructure de recherche représentera aussi une plus-value en enseignement, comme le souligne le professeur Moffet : « Du laboratoire aux serres, jusqu’aux études sur le terrain, les personnes étudiantes qui travaillent avec nous vont être en mesure d’appliquer leurs connaissances dans une panoplie d’endroits. Dans le jargon universitaire, on appelle ça former de la main-d’œuvre hautement qualifiée. »
Pour le recteur de l’Université de Sherbrooke Pierre Cossette, en plus d’être un atout majeur pour l’expérience étudiante dans les programmes d’études supérieures en biologie, les serres favoriseront la recherche partenariale, l’une des forces de l’UdeS : « La recherche partenariale fait partie de la marque de commerce de l’UdeS. Les plateformes de recherche, comme CORSEVE, offrent un accès à des équipements de pointe, à des expertises et à des services hautement spécialisés. Elles se révèlent essentielles au développement de partenariats avec d’autres centres de recherche ainsi qu’avec des partenaires industriels et institutionnels. Ce sont ces collaborations qui accélèrent notre progrès commun vers des solutions aux problèmes qui nous préoccupent tous. »
La construction des serres a été rendue possible grâce au soutien du ministère de l’Enseignement supérieur (MES) et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). Les deux organismes ont chacun versé un montant de 4,8 M$.
« Les serres CORSÈVE sont beaucoup plus que de simples structures de verre et d’acier; elles sont des laboratoires vivants où nos scientifiques peuvent observer, expérimenter et innover. Ce financement majeur témoigne de la confiance accordée à l’Université de Sherbrooke et à son équipe de chercheuses et chercheurs, ainsi que de la reconnaissance de leurs importants travaux », affirme Marie-Claude Bibeau, députée de Compton-Stanstead et ministre du Revenu national.
Geneviève Hébert, députée de Saint-François et whip adjointe du gouvernement, ajoute : « Les infrastructures de recherche CORSÈVE consacrent la place de l’Université de Sherbrooke comme chef de file en développement durable. Le gouvernement du Québec est fier de compter les universités parmi ses principaux alliés dans l’atteinte d’objectifs environnementaux communs en investissant dans la recherche et l’innovation durables. Une fois de plus, notre université brille par sa vision et sa capacité de concrétiser des projets ambitieux et inspirants. »
La présidente et directrice générale de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI), Rosanne O’Reilly Runte mentionne pour sa part : « La recherche dans des espaces innovants comme CORSÈVE contribue à protéger la santé, le bien-être et la prospérité de tous les Canadiens et Canadiennes. Les installations financées par la FCI offrent aux scientifiques les outils nécessaires pour faire progresser des idées ambitieuses et un milieu inégalé pour former la nouvelle génération de chercheurs et chercheuses qui sont nos leaders de demain. »
Deux partenaires philanthropiques se sont aussi greffés au projet : l’entreprise Metro, qui a versé un don de 400 000 $, et la Fondation Molson, dont la contribution s’élève à 375 000 $.
Partenariat avec l’Université McGill
Les serres CORSÈVE sont le fruit d’une collaboration entre l’UdeS et l’Université McGill, et elles viendront compléter l’écosystème de recherche de la Plateforme de phénotypage de plantes de l’Est du Canada (ECP3), laquelle est axée sur la durabilité et la productivité de l’agriculture canadienne.
« Trouver des solutions durables aux problèmes agricoles nécessite une collaboration ciblée entre les principaux chercheurs du domaine. Nous sommes heureux de travailler en partenariat avec nos collègues de l’Université de Sherbrooke dans le cadre de ce projet », évoque Anja Geitmann, doyenne de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’environnement de l’Université McGill, et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en biomécanique du développement des plantes.
Pour l’Université de Sherbrooke, cette infrastructure bonifiera les outils mis à la disposition des chercheuses et chercheurs du Centre SÈVE, un regroupement stratégique administré à l’Université de Sherbrooke et financé par les Fonds de Recherche du Québec – Nature et technologies.
Pour en savoir plus :
Annonce du projet le 19 mars 2021
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Renseignements :
Isabelle Huard, conseillère en relations médias
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