Nominations de scientifiques de l’Université de Sherbrooke à la Société royale du Canada
À contributions exceptionnelles, honneur d’exception
Sherbrooke, le 03 septembre 2024 – En reconnaissance de leur contribution exceptionnelle en recherche, Marie-Pier Luneau, Patrick Paultre et Raymund Wellinger rejoignent les rangs de la prestigieuse Société royale du Canada (SRC), et David Koussens est élu membre au Collège des nouveaux chercheurs et créateurs en art et science de la SRC, un grand honneur reçu grâce à l’appui des pairs.
Les quatre scientifiques se joignent ainsi aux plus éminents esprits du pays en arts, en lettres et sciences humaines, en sciences sociales et en sciences.
À titre de membres de la Société royale du Canada, la professeure Marie-Pier Luneau et les professeurs Patrick Paultre et Raymund Wellinger contribueront au mandat de la société savante, qui consiste à conseiller les gouvernements et la société en général sur les enjeux de l’heure et à promouvoir une culture du savoir et de l’innovation au Canada en partenariat avec d’autres académies nationales dans le monde.
De son côté, le professeur David Koussens s’engage pour une durée de 7 ans à joindre ses forces à celles des autres membres du Collège des nouveaux chercheurs en art et science de la SRC, afin d’examiner les questions qui préoccupent la relève scientifique et artistique actuelle.
Se voulant le plus grand honneur qui puisse être accordé à un individu travaillant dans les domaines des arts, des sciences sociales et des sciences, cette reconnaissance de la SRC suscite la fierté de toute la communauté, dont le recteur de l’UdeS, le professeur Pierre Cossette : « Leur leadership est remarquable, et leur contribution à leur domaine, admirable. Il s’agit d’une distinction scientifique majeure, et je joins ma voix à celle de l’ensemble de la communauté UdeS pour féliciter nos quatre récipiendaires. »
Selon Jean-Pierre Perreault, vice-recteur à la recherche et aux études supérieures, « la posture très favorable de l’Université de Sherbrooke en recherche est attribuable à celles et ceux qui, comme Marie-Pier Luneau, Patrick Paultre, Raymund Wellinger et David Koussens, s’investissent dans leurs travaux sans perdre de vue leur rôle ultime dans la société : trouver des solutions aux enjeux actuels partageant leur savoir avec d’autres. Je les félicite, cet honneur est grandement mérité. »
Les personnes élues (104 au sein de la SRC et 56 au sein du Collège) seront officiellement intronisées le 8 novembre lors d'une cérémonie d'accueil organisée par la SRC.
Histoire du livre : des fondations qui résisteront au temps
La professeure Marie-Pier Luneau est une spécialiste de l’histoire du livre et de l’édition qui jouit d’une réputation nationale et internationale et dont la contribution à la recherche est indélébile. Depuis son premier ouvrage en 2003 portant sur l’iconique Lionel Groulx, la chercheuse n’a cessé d’étonner par la variété de sujets qu’elle a couverts, mais aussi par l’importance de ceux-ci. Pseudonymie, fabrication de l’auteur, stratégies éditoriales, best-sellers, préface littéraire, archives d’éditeurs : celle qu’on décrit comme une réelle bâtisseuse du savoir a ouvert plusieurs axes de recherche.
Son apport au domaine de l’histoire de l’imprimé a culminé en 2022 avec le remarquable Dictionnaire historique des gens du livre au Québec, qu’elle a codirigé avec Josée Vincent et qui leur a valu, en 2023, le Prix de la recherche et de la création de l’UdeS, et le prix Alphonse-Desjardins décerné par l’Association des auteures et auteurs de l’Estrie. La professeure Luneau a aussi cofondé la revue Mémoires du livre/Studies in Book Culture (2009-2019), qu’elle codirige. Cette revue est aujourd’hui une référence internationale essentielle pour les études sur le livre.
La chercheuse Marie-Pier Luneau dit recevoir cet honneur de la SRC avec beaucoup de joie : « Je l’interprète comme une validation de l’importance du travail d’équipe dans l’avancement de la connaissance. Cette distinction va me permettre de continuer à faire rayonner l’histoire du livre à l’échelle nationale et internationale : un domaine de recherche où les professeures et professeurs de l’Université de Sherbrooke, particulièrement grâce au GRÉLQ, ont agi comme chefs de file, et ce depuis plus de 40 ans. »
La professeure Luneau dirige depuis 2019 le Groupe de recherche et d’études sur le livre au Québec (GRÉLQ). Ses travaux de recherche sur le roman sentimental au Québec sont marquants. L’Amour comme un roman, cosigné avec Jean-Philippe Warren et paru aux Presses de l’Université de Montréal en 2022, vient d’être traduit en anglais sous le titre Love stories Now and Then (Baraka Books, 2024).
Un leadership de magnitude supérieure
L’expert en génie parasismique et dynamique des structures Patrick Paultre est mondialement connu pour l’avant-gardisme de ses travaux. Dès le début de sa carrière, il a marqué son domaine avec plusieurs contributions importantes qui témoignent de sa détermination inébranlable à faire progresser ce champ d’expertise.
Ses travaux ont permis de modifier les codes de construction de plusieurs pays et d’améliorer la résistance des bâtiments aux chocs sismiques. Le professeur Paultre a notamment contribué à améliorer le code national du bâtiment du Canada et la norme sur les constructions en béton armé qui régissent toutes les constructions au pays. À l’international, ses propositions novatrices ont été intégrées dans le code de l’American Concrete Institute (ACI) pour le dimensionnement parasismique, lequel est en vigueur aux États-Unis et dans la majorité des pays des Caraïbes, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud.
Auteur de trois livres primés sur l'analyse dynamique et la conception des structures, le professeur Paultre a également laissé sa marque dans le domaine des barrages au Canada en développant, avec ses étudiants, une base de données expérimentale de grande envergure sur leur comportement dynamique et des modèles numériques uniques sur leur interaction avec la retenue d’eau, la fondation et le couvert de glace.
« Ma nomination comme membre de la Société royale du Canada témoigne de l’importance des recherches que je conduis pour le bien public. Elle contribuera à attirer l’attention sur un domaine important pour le Canada, la résilience des infrastructures, et à inspirer les jeunes à choisir une carrière en génie », mentionne Patrick Paultre.
Le professeur Paultre a dirigé une chaire de recherche du Canada pendant 14 ans et a reçu un nombre impressionnant de prix scientifiques et d’honneurs nationaux et internationaux, dont les Prix Adrien-Pouliot et Armand-Frappier. Il a reçu le titre de Chevalier de l’Ordre national du Québec en 2018.
Toute une carrière à percer le mystère des télomères
Véritable sommité dans son domaine, le professeur-chercheur Raymond Wellinger a consacré sa vie professionnelle à l’étude des télomères, ces petits boucliers aux extrémités des chromosomes qui préservent l’intégrité du matériel génétique lors de la division cellulaire.
Depuis son premier contact avec les télomères lorsqu’il était stagiaire postdoctoral dans les années 1980, le scientifique a multiplié les découvertes pionnières. Il a notamment démontré que le phénomène qui confère l’immortalité aux cellules cancéreuses améliore notre compréhension des mécanismes responsable du vieillissement des tissus et de l’organisme.
Grâce à ses travaux, la biologie des télomères est devenue un axe majeur de la recherche biomédicale, ouvrant la voie à de nouveaux traitements contre le cancer. Ses contributions fondamentales ont également entraîné la fusion des domaines de la biologie des télomères, de la réparation de l'ADN et de la recombinaison de l'ADN.
Celui qui est considéré par ses pairs comme l’un des scientifiques les plus innovateurs, créatifs et influents dans ce domaine se dit honoré de recevoir cette distinction : « Je suis extrêmement fier de ce que nous avons accompli pendant ces années, mais je dois partager ces honneurs avec les membres de mon équipe qui ont cru aux idées et ont déployé des efforts phénoménaux. En tant que membre de la Société royale du Canada, j’espère pouvoir contribuer au rayonnement de la science canadienne et à la promotion de la collaboration internationale. »
Le professeur Wellinger a dirigé la Chaire de recherche du Canada en biologie des télomères de 2009 à 2023. Dans son laboratoire, il voue un soutien indéfectible aux personnes appartenant aux groupes sous-représentés, dont les femmes.
Défricher les terrains impensés de la laïcité
Depuis une dizaine d’années, le professeur David Koussens s’impose comme un chercheur incontournable sur la laïcité. Il bâtit sa renommée grâce à ses nombreuses publications et à un important réseau international qui lui permet de désenclaver les travaux sur la laïcité pour éclairer les modèles occidentaux à partir d’expériences asiatiques, africaines ou latino-américaines.
Ses travaux novateurs sur l’évolution des modèles juridiques de laïcité dans les démocraties libérales lui ont valu de nombreuses distinctions au Canada et à l’étranger. Croisant les analyses juridiques et sociologiques, ils ont montré comment des entrepreneurs de sens laïques avaient construit de nouveaux discours sur la laïcité, ce qui a contribué à redéfinir les contours de cette notion dans le droit. Ses travaux contribuent aussi à extirper l’analyse sur la laïcité du cadre souvent restreint à l’islam pour aborder des terrains souvent impensés, soit les enjeux de séparation des normativités religieuses et civiles, comme c’est le cas des débats sur l’euthanasie ou sur les droits sexuels et reproductifs.
Son engagement s’illustre également par le souci de mieux défendre la place des savoirs sur le phénomène religieux dans le champ de l’enseignement. David Koussens a d’ailleurs été au centre des reconfigurations des sciences des religions au Québec en mettant sur pied le Centre d’études du religieux contemporain à l’UdeS, en refondant la Société québécoise pour l’étude de la religion ainsi qu’en présidant la Corporation canadienne de sciences religieuses.
Il mentionne que « par mon engagement dans la Société royale du Canada, je souhaite contribuer à la valorisation et à la transmission des savoirs dans la société et au renforcement des collaborations avec la communauté ». Le professeur Koussens est titulaire de la Chaire de recherche Droit, religion et laïcité depuis 2012 et vice-doyen à la recherche et aux relations internationales de la Faculté de droit.
Une recherche qui s’élève à la puissance dix!
Ce n’est pas un hasard si l’Université de Sherbrooke se démarque en recherche. Son secret? Le mariage judicieux du partenariat, de la mutualisation et de l’interdisciplinarité, trois forces qui font sa renommée. Apprenez-en plus sur ce qui a propulsé l’UdeS 10e en recherche au Canada.
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Renseignements :
Isabelle Huard, conseillère en relations médias
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